samedi 19 décembre 2009

Cahier d’un séjour abidjanais



Souvenirs mémorables d’un tout premier séjour dans la capitale économique ivoirienne.

Vendredi 11 Décembre 2009. Aéroport international de Douala. Il est à peine 6 heures. La brise matinale souffle encore mais déjà l’aéroport s’anime. Ils sont là, ces jeunes gens qui vous proposent toutes sortes de services. « Vous avez des bagages ? Vous voulez changez de l’argent ? » On n’échappe pas à ces questions. Ces jeunes là, leur vie est rythmée par les va et vient des avions dans cet aéroport. Il s’en suit diverses formalités. Enregistrement, paiement des timbres d’aéroport, contrôle. Ici, il faut enlever sa ceinture. S’en fout la honte. Pourvu que l’on parvienne à passer le détecteur de métal. Enfin ! Salle d’embarquement. Ennui mortel ! On est à plus d’une heure et trente minutes du départ. On passe quelques derniers coups de fil pour signaler qu’on a en finit avec les formalités. Heureusement, il y a cette fille, elle sent la journaliste. Je me rapproche d’elle et j’étais sûr, c’est une consoeur d’une chaîne de télé de la capitale économique. Comme moi, elle va à Abidjan pour des raisons professionnelles. On fait connaissance. On cause de tout et de rien. Et puis, vient enfin le moment du départ. Dehors, on peut déjà apercevoir le bœing 737 de la compagnie Air Ivoire qui va nous accueillir. Heureusement, le siège de ma consoeur et le mien sont proches. On y prend place. Il y a cet agréable parfum qui se répand magnifiquement dans l’avion. J’attache la ceinture de sécurité. Maladroitement. La voix presque métallique d’un steward nous souhaite la bienvenue. « Bienvenue à bord de….Nous vous rappelons que ce vol est non fumeur. Merci ». Le blabla que vous connaissez sans doute. Et puis, manœuvres de décollage, décollage. Un trou d’air me transperce le corps. On monte vers le ciel. A partir du hublot, on peut apercevoir les formes sinueuses des pistes et des routes de Douala. Ah, que c’est différent la terre vu d’en haut ! Bon, il faut se remettre à lire. Et s’arrêter parfois pour papoter avec ma consoeur. Le cœur est déjà à Abidjan. Notre urgence professionnelle doit avoir lieu dans à peu près 4 heures. Petit déjeuner servi par les stewards. Pourquoi bon Dieu, il n’y a pas de femmes pour le faire. Ce serait plus charmant. Mais bon ! Petite engueulade d’un passager dans les toilettes. Avec probablement un steward. « Les toilettes puent ! » peut-on entendre. Et puis quoi ? Le personnel navigant nous annonce que nous allons bientôt atterrir à l’aéroport de Cotonou au Bénin. Une douleur inattendue me transperce les tympans. Sont-ce mes écouteurs ? Je les enlève mais rien n’y change. Ma consoeur elle, semble avoir compris. Depuis que l’on a annoncé l’atterrissage, elle s’est bouchée les oreilles. Explication scientifique : « la caisse du tympan se trouve en dépression, et elle a du mal à se remplir d'air dans ces circonstances ». L’escale de Cotonou dure à peine 20 minutes. Un opérateur de téléphonie mobile international que nous informe par sms que nous pouvons utiliser notre puce et nous souhaite la bienvenue au Bénin. On repart. Encore ce trou d’air. Et mes tympans vont encore me faire une scène avant l’atterrissage à Abidjan. Formalités à l’aéroport Houphouët Boigny et nous voici en côte d’ivoire.

Mohamadou HOUMFA et RAZVAN SCORTEA Tout un privilège

La Côte d’Ivoire ? C’est cet accent tout à fait particulier des ivoiriens, ces phrases cisaillées (commission tu m’as donnée là au leu de : la commission que tu m’as donnée là). Ce sont ces airs de musique endiablée qui font vibrer l’Afrique depuis le début du millénaire (mapouka, coupé décallé…). « Le villes africaines sont toutes pareilles » fais-je je remarquer alors que le car de l’hôtel IBIS nous amène vers cet hôtel où ma consoeur et moi allons passer la nuit du vendredi. Une remarque que je vais corriger le lendemain en observant les immenses bâtisses construites dans la ville. Ah ce pays, si la guerre ne l’avait pas freiner, il serait ou plutôt Abidjan serait l’une des plus villes d’Afrique. Un petit tour à l’hôtel IBIS Plateau et, j’ai juste le temps de me lever et me changer. Je tiens à partir très tôt pour le lieu de mon interview (avec un roumain et un guinéen). Au Cameroun, les taxis sont peints en jaune. En Côte d’ivoire, ils sont peints en rouge. Je suis vraiment à l’étranger ! Je saute dans un taxi. Un taxi-compteur. Un taxi dont le compteur vous dévore les Francs cfa comme vous n’avez pas idée. Assis dans le taxi, je regarde les chiffres s’envoler. Pour un trajet qui ne sera finalement pas aussi long que ça. Comment expliquer la manœuvre du taximan ? Il vous balade tranquillement autour de votre destination. Le temps de faire tourner le compteur. Et même arrivé à destination, il tente de me prendre 500 francs. Sous prétexte qu’il n’y a pas de monnaie. Humph ! Il ne faut surtout pas qu’on sache que vous êtes un étranger. Certaines personnes tentent de vous déplumer. J’arrive à l’immeuble l’Ebrien. Je trouve que mes intervieweurs sont encore occupés avec une devancière. Une consoeur camerounaise. J’attends environ 45 minutes et, enfin on me reçoit. Marathon professionnel d’une heure de temps et hop ! C’est terminé. Je retrouve ma devancière. On bavarde et je dois attendre que « Nathoux », la consoeur avec qui j’ai voyagé sacrifie à l’exigence qui nous réunit. Fin !
Tous les trois : « Lily », « Nathoux » et moi, on décide de faire un petit tour de ville. On contemple quelques bâtisses et même ces affiches publicitaires géantes qui sont tant présentes à Abidjan. Une véritable bataille publicitaire. Oh là là. On aperçoit le drapeau camerounais au sommet d’un immeuble. Quelle joie ! C’est pendant ces moments là qu’on ressent la fierté du pays. Nous décidons d’y aller. Un personnel de l’ambassade nous entretient sur la galère des camerounais de Côte d’Ivoire. Petite histoire d’une camerounaise, lasse de souffrance, qui est venu abandonner son enfant à l’ambassade. Ou même ces camerounais, rongés par la faim qui ont interrompu le discours de l’ambassadeur pour se jeter sur le buffet. A propos d’ambassadeur, c’est une douche froide qu’il nous réserve. Il nous dit à peine bonjour et nous lance « Je vous écoute ». Mine tétanisée de mes consoeurs qui n’en reviennent de cette « visite de courtoisie » tout à fait patriotique qui finira par devenir le cauchemar de notre séjour à Abidjan. Retour à l’hôtel IBIS, coup de fil au Cameroun, petite nuit tranquille. Tôt le matin, coup de fil au Cameroun (facturé à près de 5000 francs, Ah la côte d’ivoire !). Ainsi donc, le roumain et le guinéen et le roumain ont dormi dans le même hôtel que moi. J’échange avec le roumain pendant une trentaine de minute. Un homme ouvert et si décomplexé qui suscite forcément l’admiration. Après avoir libéré la chambre d’hôtel, (on doit le faire avant 13 heures), on doit trouver des choses à faire jusqu’à 17 heures. Heure à laquelle, le car de l’hôtel IBIS doit nous accompagner à l’aéroport. Le vol étant prévu à 19h45. Heureusement, il y a les consoeurs. Elles suggèrent de faire les boutiques. Ce qu’on fait jusqu’à environ 16 heures. J’achète juste une bière et un déodorant. J’allais oublier cette petite balade à Radio Nostalgie et ces photos que nous avons prises. Mais bon. 17h10. Départ pour l’aéroport. Formalités. On me fait savoir que mon sac doit aller à la soute comme bagage à cause du déodorant. Pas question de le laisser. Je ferai passer mon sac à la soute. Escalier roulant et, Qui voit-on là ? C’est l’ambassadeur qui nous a si mal accueilli. Reproches de « lily » à l’ambassadeur « nous voulons vous dire que nous ne sommes pas content de l’accueil que vous nous avez réservé hier ». Et son excellence de dire : « il y a des ambassadeurs qui vous font attendre une semaine et qui ne reçoivent pas ». Tout un témoignage de l’ambiance dans nos chancelleries. Achat d’une cannette de bières. Et on attend dans la salle d’embarquement où, on devra se déplacer deux fois jusqu’à s’entendre dire que notre vol est retardé d’une heure parce que l’on attend des passagers en transit. « Ils n’y voient rien ces ivoiriens » tempête une passagère. 20h45. Décollage. Collation. Escale à Nsimalen (Yaoundé) à minuit et arrivée à Douala après 1 heure du matin. Retour au pays natal. Formalités. « Que m’as-tu gardé d’Abidjan ? » demande une policière. Me revoici donc au Cameroun. La marque de notre si bonne et chère police. Une bière à la policière, ça ne m’enlève rien. Je m’engouffre dans un taxi. Nuit dans une auberge et j’ai retrouvé Douala. Ah enfin ! Je dirai désormais, il était une fois…Abidjan !

mercredi 25 novembre 2009

Marafa Hamidou Yaya: Un pétrolier dans les arcanes du pouvoir


Ingénieur en pétrochimie diplômé aux USA, il siège sans discontinuer au gouvernement depuis 17 ans



"Habilité politique". Alain Blaise Batongué, journaliste et scrutateur politique camerounais, n'avait pas hésité à flanquer cette qualité à l'actuel ministre d'Etat, chargé de l'administration territoriale et de la décentralisation. C'est sûr, sa personnalité inspire de la curiosité et de la fascination. Au point que des rumeurs incontrôlées et tenaces circulent à son sujet. Entre les histoires de mœurs, ses prétentions présidentielles présumées, ses entrées supposées au sein de la rédaction du magazine Jeune Afrique, son poids politique dans le grand Nord et ses accointances supposées avec les autorités françaises actuelles ( Selon le magazine panafricain Africa International, il avait organisé une cérémonie discrète pour fêter la victoire de Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle), sa fortune et ses biens immobiliers font parfois les choux gras de la presse. Tout comme ses actes de gestion au sein du gouvernement et même au-delà.

Né en 1952, Marafa Hamidou Yaya obtient une Licence en Géologie à l'Université de Yaoundé en 1976. Il s'envole en direction des Etats-Unis à la suite d'un concours lancé par l'African-American Institute (AAI). Titulaire d'un masters of science in petrolum engineering à l'université du Kensas, son université va lui confier parallèlement, de 1978 à 1980, un poste d'assistant de recherche qu'il mettra à profit, à l'université de Yaoundé I, à son retour au Cameroun. Recruté comme Ingénieur de pétrole à Elf Serepca de Mai à Septembre 1980, il devient chef de département "exploitation-production" à la société Nationale des Hydrocarbures (SNH) du Cameroun. Il y exerce aussi comme conseiller technique entre 1990 et 1992.


Issu de l’aristocratie peule de Garoua (Nord), "aussi fin que discret", Marafa Hamidou Yaya, n'entrera véritablement en politique qu'au début des années 1990. Il aurait été remarqué par Ebénézer Njoh Mouelle, alors conseiller à la présidence de la République. Nommé chargé de mission de la délégation Rpdc aux législatives de 1992, il devient membre titulaire du comité central dès juillet de la même année. Il aurait même participé à la rédaction de la partie technique du programme du président Paul Biya aux élections présidentielles d'Octobre 1992. Quatre ans plus tard, il devient membre du bureau politique du parti au pouvoir. Son entrée en politique lui ouvre les portes du gouvernement qu'il n'a plus quitté depuis 17 ans. Dans le gouvernement du 27 Novembre 1992, il est nommé secrétaire d'Etat N°2 aux Finances. 2 ans seulement après, il est promu conseiller spécial à la présidence de la République. Au lendemain de l'élection présidentielle, le président Paul Biya le nomme secrétaire général de la présidence de la République. Il bat un record de longévité à ce poste en y passant presque 4 ans. Un poste où la moyenne de longévité se situe autour d'un an et demi. Ministre d'Etat depuis 2001, Marafa Hamidou Yaya s'occupe actuellement de l'administration territoriale et de la décentralisation. Le ministère de l'Intérieur. Un poste stratégique qui l'a souvent mis sous le feu des projecteurs. Notamment après les émeutes de Février 2008 où il accuse John Fru Ndi, leader du Social Democratic Front (SDF), principal parti d'opposition, d'avoir commandité une "opération Kenya". La presse s'en délecte et fustige à la fois. Tout comme du procès que va lui intenter l'accusé, John Fru Ndi.

Président de la commission nationale du Hadj, Marafa Hamidou Yaya est parfois mis à mal dans la presse pour sa gestion des voyages des musulmans et pèlerins camerounais à destination de la Mecque. Toutefois, on peut lui reconnaître un courage et une certaine audace dans ses initiatives. Il a par exemple décidé, quitte à provoquer le courroux de ses camarades du parti au pouvoir, d'obliger les maires à résider dans les communes qu'ils dirigent. Conformément à la loi selon laquelle «nul ne peut être candidat aux élections municipales s’il ne réside effectivement sur le territoire de la commune concernée».

 

Son ancrage politique dans le Nord du pays fait aussi débat.Il a réussi à conforter sa position de leader politique du nord du pays face à la puissante famille Hayatou, qui règne sur le lamidat (chefferie traditionnelle) de Garoua pensent certains. Son envergure politique dans cette région, de laquelle est issue le premier président camerounais, Ahmadou Ahidjo, ne semble pas du goût de tout le monde. Certains ont même vu dans la nomination de Issa Tchiroma Bakary, originaire de la même ère géographique que lui et actuel ministre de la communication, une subtile manœuvre visant grignoter son prestige politique.

Cet ancien enseignant d’hydrologie à la faculté de sciences de l’université de Yaoundé serait peut-être mort, il y a 25 ans. Il avait été interpellé lors de la vague d'arrestations ayant frappé certains ressortissants du septentrion du Cameroun, au lendemain du coup d'Etat manqué du 6 Avril 1984 contre Paul Biya. Il aurait eu la vie sauve grâce à son épouse Jeannette Njanga, Cette nuit-là, Marafa Hamidou Yaya fut extrait du camion à la suite d’une supplique de sa jeune épouse... Le camion était en partance pour Mbalmayo quelques jours après le putsch manqué du 6 avril 1984 pour des exécutions sommaires des mutins et leurs complices. C’est Gilbert Andzé Tsoungi de regrettée mémoire, alors ministre des Forces armées, sensible à la supplique de la jeune dame qui aurait pris la décision de faire descendre du camion celui que ses camarades ont connu aux Etats-Unis comme l’étudiant Hamidou Yaya raconte une source.

Aujourd'hui, l'épisode est dans le rétroviseur et Marafa n'est plus un homme à abattre. Du moins, officiellement. Une chose est sûre : c'est sans conteste l'un des poids lourds du gouvernement et du parti au pouvoir. Rêve t-il d'un destin national plus imposant que celui qu'il a connu jusqu'ici ? A la résidence de l'ambassadrice des Etats-Unis au Cameroun, lors de l'investiture de Barack Obama, alors qu'il regardait passionnément le charismatique président prêter serment, à quoi pensait-il ? Il n'a jamais déclaré publiquement qu'il rêvait du fauteuil suprême même si certains observateurs s'accordent à le penser. Quoiqu'il en soit, il faudra compter avec lui le moment venu. Car, même s'il n'est pas " le successeur présomptif des français" après Paul Biya, il pèse d'un certain poids et son carnet d'adresses national et international pourrait être décisif. Un atout pour un homme qui a été secrétaire général de la présidence de la République, ministre pendant près de deux décennies et qui a flirté avec les milieux du pétrole. Où se décide parfois, l'issue des élections en Afrique. Même s'il y en a qui protestent. Comme le gabonais Bruno Ben Mubamba qui a décidé de manifester devant le siège de la compagnie pétrolière TOTAL en France parce qu'elle aurait imposé Ali Bongo à la tête du Gabon. Just wait and see.

lundi 23 novembre 2009

Béac: Alexandre Barro Chambrier, futur gouverneur ?


Le profil de ce gabonais et sa récente visite au Cameroun indiquent qu’il est visiblement le candidat officiel de son pays.



De tous les signaux diplomatiques émis ces derniers temps dans la sous région Afrique Centrale, rien n’indique que le consensus de Fort Lamy sera remis en cause lors du prochain sommet des chefs d’Etat de la Cemac. Ce qui revient à dire que le poste de gouverneur de la banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC) devrait revenir à un gabonais. Dans cette perspective, une personnalité semble émerger pour assumer la charge : Alexandre Barro Chambrier. Le profil de ce gabonais et sa récente visite au Cameroun indiquent qu’il est visiblement le candidat officiel de son pays. Il pourrait être adoubé par les autres présidents de la Cemac.

Son arrivée à Yaoundé, le 12 novembre 2009 était presque passée inaperçu. Arrivé aux côtés Paul Toungui, ministre gabonais des Affaires étrangères, « envoyé spécial » du Président Ali Bongo Ondimba, il avait été reçu en audience par le premier ministre camerounais Philémon Yang. Pendant une trentaine de minutes. Le ministre Paul Toungui, au sortir de l’audience avait expliqué à la presse : « J’ai été mandaté par le président de la République gabonaise, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, pour remettre un message au président de la République du Cameroun, Son Excellence Paul Biya. Ce message d’un chef d’Etat à un autre concerne la préparation du prochain sommet de la Cemac qui aura lieu à Bangui le 30 novembre ». Le prochain sommet de la cemac ? Les scrutateurs de la scène diplomatique sous-régionale s’accordent justement à reconnaître que c’est à cette occasion que sera désigné le remplacement de l’actuel gouverneur de la Beac, Philibert Andzembe, éclaboussé par un vaste scandale financier de 19 milliards de francs cfa au sein de l’institution. Le 28 Octobre 2009, le conseil des ministres de l’Union monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) suggérait déjà que, pour des raisons de nécessité de service, Philibert Andzembe devait rejoindre son poste à Yaoundé, jusqu’à son remplacement effectif lors de la conférence des chefs d’Etat de la Cemac prévue en novembre à Bangui, en Centrafrique, en marge du sommet de la Cemac. Il n’y a donc pas de doute, c’est lors de ce sommet que sera connu le nom du successeur de Philibert Andzémbé.

Economiste rompu


Ancien expert au Fonds Monétaire International (FMI) et actuel député à l’assemblée nationale gabonaise, Hugues Alexandre Barro Chambrier a le profil de l’emploi. Il a flirté avec les milieux de l’économie nationale et internationale. De 1987 à 1990, il a occupé successivement les responsabilités de Conseiller Économique au Ministère du Commerce et de Secrétaire d’État chargé de la Culture et de la Francophonie au sein du gouvernement de la République gabonaise. De 1990 à 1994, il a assumé les fonctions de Conseiller Économique et Financier du Premier Ministre. Durant la période 1994 – 2002, M. Barro Chambrier a été successivement Administrateur Suppléant, puis Administrateur du Fonds Monétaire International (FMI) à Washington, représentant 24 pays africains. A ce titre, il a contribué à l’élaboration et aux décisions sur les politiques du Fonds dans le domaine de la surveillance et des facilités financières. Agrégé en sciences économiques, il a accompagné de nombreuses missions de négociation des services du FMI et a été amené à ce titre à conseiller les plus hautes autorités de nombreux pays africains. M. Barro Chambrier est titulaire de distinctions honorifiques du Bénin, du Burkina-Faso, du Cameroun, du Gabon, de la Mauritanie, du Niger et du Togo. Après le FMI, il avait rejoint à Washington, l'International Institute for Africa, un organisme privé fondé par l'ancien Premier ministre ivoirien Alassane Ouattara, spécialisé dans le conseil et l'assistance aux gouvernements en matière de relations avec les institutions de Bretton Woods.

En 2005, son nom avait même circulé parmi les potentiels candidats à la tête de la Banque Africaine de Développement (BAD). Avant que le gouvernement gabonais ne porte définitivement son choix sur la personne de Casimir Oyé Mba, ancien gouverneur de la BEAC.
Jouissant d’une solide expérience des circuits financiers internationaux, l’homme devait donc prendre la direction de la banque sous-régionale. Afin d’y imprimer la nécessaire réforme dont elle a besoin. S’il peut compter sur le soutien du Gabon, l’on peut déjà penser que le Cameroun devrait l’adouber. Tout comme le Congo Brazaville, d’autant plus aisément que, selon une information du magazine Jeune Afrique, Helena, son épouse, est la nièce de la première dame du Congo.

Avec 3 poids lourds de l’Afrique Centrale, sa désignation serait alors une formalité.

Lions indomptables : La Méthode Le Guen !


Rien ne laissait présager d’une qualification du Cameroun à son arrivée et pourtant, il a réussi. Regard sur les clés de son succès



C’est donc confirmé. Le Cameroun ne manquera pas la toute première coupe du monde en Afrique. Samuel Eto’o et ses coéquipiers iront au mondial de foot. Après leur brillante victoire face aux lions de l’Atlas à FES où les coups de patte de Achille Webo et Samuel Eto’o ont propulsé les camerounais en Afrique du Sud. Au bout d’un suspens haletant. Les lions indomptables reviennent en effet de loin. De très loin. Dernier de la poule A avec seulement un point avant la rencontre de Libreville, comptant pour la troisième journée, les chances de qualification du Cameroun semblaient compromises. Jusqu’à ce que l’arrivée du sélectionneur français Paul Le Guen ne soulève à nouveau un vent d’espoir.

Héritant d’une équipe minée par des conflits de personnes et par un manque de confiance, Paul Le Guen a dû s’imposer
Premier acte, pour le moins courageux, il a retiré le brassard de capitaine au redoutable Rigobert Song. Envoyant ainsi un signal clair à tous ceux qui se croyaient indispensables : il faudra convaincre pour mériter sa place dans le 11 national. Et, ce n’est plus au 1984 de dicter le choix des joueurs.J’ai simplement voulu changer certaines habitudes et obtenir quelques garanties sur mes conditions de travail pour essayer de mener à bien la mission qui m’a été confiée… faisait-il remarquer dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique. Le technicien français confie alors le capitanat au goléador Samuel Eto’o. Il explique cette décision par le fait que, je ne voulais pas repartir sur les mêmes bases, et la nomination de Samuel comme capitaine est un des changements que je veux effectuer. Eto’o est un très grand joueur, une immense star, et j’aimerai qu’il se forge avec le Cameroun un aussi beau palmarès qu’avec Barcelone son ancien club.
 

Il impose ensuite une certaine discipline dans le groupe. Avec les joueurs à Paris le 11 août 2009, il prévient : Il n'y aura pas de passe-droit. Fini donc les escapades nocturnes, les boîtes de nuit d’avant-match, les visites familiales intempestives etc. Quand les joueurs reviennent en Afrique, ils sont souvent sollicités par leurs proches ou des associations caritatives, et cela peut nuire à la préparation (des matches, ndlr). Il ne s’agit pas de tout interdire, mais d’être un peu plus strict confie t-il.

Enfin, Paul Le Guen n’hésite pas à injecter du sang neuf dans la sélection nationale. Des joueurs comme Henri Bedimo Nsamè, latéral gauche de Châteauroux en France et Georges Mandjeck du Fc Kaiserlautern en Allemagne ont pu intégrer la sélection nationale. Il ouvre également la tanière à Benoît Assou Ekotto et lui demande de revenir en sélection. C’est aussi grâce à son concours que Sébastien Bassong va porter la tunique des Lions. Bref, Le Guen veut les meilleurs dans son effectif.
La suite, on la connaît. Victoire en match amical contre l’Autriche, double succès face au Gabon, le Cameroun enchaîne les succès jusqu’à la qualification pour la coupe d’Afrique et du monde. Alliant victoire et prestation de qualité.

S’il semble vouloir continuer l’aventure, en témoigne ses récents propos dans la presse, Le Guen peut déjà se réjouir d’une chose : sa méthode a permis de dompter des lions qui doutaient déjà d’eux-même. Tout un palmarès.

Biaga Chienku Magnus: "La polygamie a forgé ma personnalité"


Journaliste de formation et auteur d’un premier roman, "wisdom of polygamy", il nous en parle dans un entretien exclusif.



Vous faites, avec ce premier roman, votre entrée dans le cercle des écrivains. Qu’est-ce qui vous à poussé à l’écriture?


Mon enfance a été marquée par un contexte polygame assez particulier. J’ai été très affecté par les conflits d'intérêt au sein de ma famille. J ai écrit ce roman pour partager mon expérience avec d’autres personnes.

Vous avez maintenant 35 ans, pourquoi n’avez-vous pas écrit plus tôt?


C est vrai que j’aurai pu écrire plus tôt, mais je n’avais pas assez de temps et d’inspiration. Le fait d’avoir renoué avec les études (de journalisme après un tour dans le monde des affaires, Ndlr) m'a donné l’opportunité et les conditions pour écrire.

Pourquoi ce titre « wisdom of polygamy »?


J’ai choisi ce titre parce que dans la polygamie tout n'est pas toujours mauvais. C’est vrai qu’il y a des conflits d intérêts, la calomnie, la jalousie, et la haine mais, à quelque chose malheur est bon. La polygamie a forgé ma personnalité. La polygamie m’a donné du courage très tôt dans ma vie. J’ai appris à me prendre en charge et à lutter pour me faire entendre et respecter. Honnêtement, si je n'étais pas d'une famille polygame je ne serai peut-être pas l’Homme que je suis aujourd'hui. Ma vie au quotidien dans un foyer polygame était une école de sagesse (wisdom). C’est ce qui justifie le choix de wisdom of polygamy.
 

Pouvez-vous nous résumer l’histoire que vous racontez dans ce roman?


C'est l’histoire d'un petit garçon très précoce et parfois mal compris par son entourage. Un enfant né après une longue attente de 5 ans par sa mère au grand plaisir de sa rivale. Je décris l’ambiance qui règne au quotidien dans notre famille. J’insiste sur les intrigues de la calomnie et la jalousie de mes mères. Mon père, faible de caractère, qui essaie tant bien que mal de faire régner de l’ordre, la paix, et l’harmonie dans sa maison. Mon père, intellectuel qu’il était, essaye de donner la meilleure éducation possible à ses enfants. En fait, mon roman est une sorte de photographie des réalités qui prévalent dans les foyers polygame dans nos sociétés.

En général, les premiers romans des écrivains reflètent un peu leurs propres vies. « Wisdom of polygamy » est-il donc strictement votre histoire personnelle?


Oui, c’est une réminiscence de mon enfance, une forme d’autobiographie.

Certains couples polygames s’en sortent très bien. Est-ce que ce n’est pas par égoïsme de certains époux ou épouses que les problèmes se posent dans les foyers polygames?


En effet, dans la polygamie le père est plus considéré comme une vache à lait par ses épouses. Les femmes se préoccupent plus de leurs enfants au détriment du père. Je prends l’exemple de mes mères qui faisaient tout pour tirer le maximum de ressources de mon père pour positionner autant que possible leurs enfants respectifs. Ce n est pas une question d'égoïsme mais, une question de réalisme parce qu’il y a toujours la peur des femmes de voir leur mari prendre une autre épouse. Ce qui diminuera d’avantage les ressources dont elles peuvent bénéficier. Pour être franc c'est « le sauve qui peut ». Elles se focalisent sur leurs enfants sachant que leur bonheur plus tard viendra d’eux.


Vous avez choisi de publier votre roman aux éditions CLE. Qu’est-ce qui justifie ce choix?


J ai choisi CLE premièrement, parce que dans le domaine de l’édition, ils ont fait leurs preuves. C’est la plus ancienne maison sur notre territoire, connue pour son professionnalisme et son sérieux. Deuxièmement, CLE est une maison de DIEU. C’est un centre évangélique et, en tant que enfant de DIEU, je me suis naturellement senti proche de CLE. Notre père nous a inculqué la crainte de DIEU.

La dédicace de votre roman a lieu ce jeudi 12 novembre 2009 à l’hôtel Hilton de Yaoundé. Quelle signification accordez-vous à cette cérémonie?


C'est une cérémonie importante. Vous savez, c’est mon premier livre. C’est l’occasion pour moi de remercier tous ceux qui ont contribué à ce que cette idée prenne forme. C’est aussi l'opportunité de faire connaitre le livre par les médias d’ici et d’ailleurs dans un échange que je veux fraternel.

Votre roman est écrit en anglais. Avez-vous conscience du handicap que cela constitue dans un pays largement francophone comme le Cameroun ? Que comptez-vous faire pour atteindre le lectorat francophone?


Nous sommes conscient de ce fait et l’éditeur a déjà commencé la traduction en langue française. Si tout se passe bien, nous l’aurons avant la fin de l’année.

Où et à quel prix peut-on se procurer votre roman?


Les lecteurs pourront acheter ce livre à la librairie des éditions CLE ou dans d’autres librairies à travers le territoire national. En ce qui concerne le prix, nous avons pris en compte le faible pouvoir d'achat des camerounais. Le livre sera vendu à 2500 Francs CFA.

René AYINA : "Il y aura des prestations gratuites dans les quartiers"


Le promoteur du Festi-bikusti nous parle de son festival qui débute aujourd’hui.



Le festi-bikutsi débute ce lundi. En terme d’organisation, avez-vous le sentiment que ce festival sera meilleur que ceux des éditions précédentes?
C’est un souhait. Nous pensons quand même que ce sera l’une des meilleures éditions. Nous attendons un public nombreux par rapport à la programmation que nous avons faites. Nous pensons que la programmation est suffisamment alléchante pour que le public trouve son compte. Elle est suffisamment variée et dynamique. Et, je pense que si rien n’arrive entre temps, je crois que le festival sera l’un des meilleurs.

Lorsque l’on est à la 11ème édition d’un festival de notoriété comme le festi-bikusti, on imagine que les difficultés sont moindres…
Nous faisons tout pour les amoindrir. Vous savez bien que ce soit le nerf de la guerre qui manque le plus, nous avons mis des stratégies sur pied pour pouvoir surmonter un certain nombre de choses pour que le festival s’organise. Les éléments nécessaires et indispensables sont déjà réunis. Nous pensons que le festival doit se tenir. Si nous avons pris soin d’annoncer, ça veut dire que nous avions déjà 75 % des éléments qui nous permettent d’organiser le festival. Les problèmes ne manquent pas. Il y a toujours des problèmes mais nous essayons de réduire au maximum la marge des problèmes pour qu’on maximise les énergies qui contribuent à faire réussir le festival.

 

Qu’est-ce qui fera la particularité du festi-bikutsi cette année?
La particularité de cette année, la principale, c’est le déploiement que nous faisons dans les mairies. Nous essayons d’associer les mairies à l’organisation de cet événement qui devient un événement populaire. Nous pensons que les mairies de Yaoundé, tous les maires doivent s’associer à l’organisation de cet événement d’une façon ou d’une autre. C’est pour ça que nous avons choisi d’aller dans 3 mairies cette année pour faire des conférences et des animations publiques avec notre partenaire, notre sponsor, Les Brasseries du Cameroun, qui vont déployer un car podium avec du matériel dessus et des artistes qui vont faire des prestations gratuites dans les quartiers, dans les mairies. A la mairie de Yaoundé 2 à Tsinga, à la mairie de Yaoundé 6 à Biyem Assi et à la mairie de Yaoundé 3 à Nsam

Parmi les vedettes du Bikutsi les plus en vue du moment, il y aura des absents. On parle de Katino, Majoie Ayi, Lady Ponce, Ama Pierrot et autres qui pourraient être absents. Quelles sont les vedettes qui ne pourront pas être là et pour quelles raisons?
Ceux que vous avez cité effectivement seront absents. S’ils réussissent à se libérer de leurs occupations, peut-être qu’ils pourraient être là mais, nous nous préférons dire la vérité au public qui nous accompagne dans ce festival. Nous préférons leur dire que ces personnes ont des programmes surchargés. Et, il peut se trouver qu’elles ne puissent pas être là. Ceux qui nous feront la surprise de rentrer avant le temps, nous pensons que nous allons les intégrer parce qu’ils avaient déjà été programmés. Maintenant, leur calendrier des spectacles à l’extérieur du Cameroun a fait qu’ils ne puissent pas être là à cette période là parce que vous savez aussi que, c’est important que les artistes se frottent aux réalités internationales et c’est d’ailleurs pour cela que nous travaillons. Donc, nous les encourageons à continuer parce que nous voulons que nos artistes aient des spectacles compétitifs. C’est pour ça que ça ne nous gêne pas qu’ils ne soient pas là. Ils sont de tout cœur avec nous. Si jamais ils ont la possibilité de revenir fêter avec nous, ils seront là.

L’un des reproches que l’on fait généralement aux chanteurs de Bikutsi, c’est qu’ils délivrent des messages aux relents sexuels et parfois pornographiques. Que fait votre festival pour corriger cette perception négative du Bikutsi?
Non, je crois que ce discours a changé depuis longtemps. Ce que nous faisons en réalité, c’est que nous essayons de faire des efforts pour faire comprendre aux jeunes artistes qui arrivent que ce n’est pas la voie du salut que de chanter des insanités. Maintenant vous voyez bien que des artistes comme Aïjo Mamadou, comme Bisso Solo, comme Tonton Ebogo j’en citerai davantage, ont un discours qui est tout à fait particulier. Ils ont des textes intéressants et c’est eux que nous essayons d’encourager parce que, lorsque le festival a commencé à se tenir, il y avait déjà ce problème là. Nous avons essayé de le contourner et aujourd’hui, je pense que nous sommes sur une bonne voie. Le discours a changé, les textes sont éducatifs, les mélodies sont attrayantes. Je crois que l’orchestration suit avec. Donc, c’est ce que nous essayons de faire. Juste de les orienter pour que ça se passe bien.


 

Le camp Sonel Essos est le site du festival mais vous dites qu’il y aura des caravanes dans les mairies. Concrètement, comment cela va-t-il se passer?
Clairement, ça va se passer comme suit : Lundi, Mardi et Mercredi, les spectacles sont gratuits dans les mairies que nous avons cité plus haut. A partir de 16 heures parce que nous commençons avec une conférence-débat et, nous enchaînons avec les spectacles. Les spectacles populaires sont gratuits pour que nous nous rapprochions davantage du public. Et, nous rentrons au site du camp Aes Sonel pour faire la cérémonie d’ouverture de ce festival le jeudi. Dès qu’on fait la cérémonie d’ouverture, les spectacles s’enchaînent jusqu’à samedi sans arrêt. Donc, les spectacles commencent au camp sonel le Jeudi 12 jusqu’au samedi 14.

Dans une récente interview, vous avez indiqué que le cachet des artistes est fixé à 50 000 francs par soirée. A l’heure qu’il est, est-ce que vous avez déjà réuni toutes les assurances qu’aucun des artistes ne va se plaindre à la fin du festival?
C'est des choses que nous avons réglé depuis longtemps. Les artistes le savent. Nous n’avons pas de sponsors réels. Nous n’avons pas un appui financier consistant. C’est pour cela que nous préférons nous entendre avec les artistes pour que ce genre de problème ne se pose pas. Je crois que depuis 3 ans pratiquement, nous n’avons pas ce genre de problème. Les artistes ne se plaignent pas au festi-bikutsi parce que, c’est leur festival. Ce n’est pas un festival qu’on organise…C’est pour faire la promotion de la culture. C’est eux même qui ont choisi. Et je crois qu’ils nous accompagnent…Et, c’est pour cela que annonçons clairement à tout le monde que c’est 50 000 francs. 50 000 francs, ce n’est pas un cachet, c’est une prime de participation. Donc, le jour où nous avons un sponsor qui prend en charge un certain nombre de dépenses, nous payons les cachets considérables.

Donc, vous n’avez pas de sponsors…
Oui, pour le moment nous n’avons pas de sponsors. Nous avons des personnes qui nous accompagnent, des partenaires, mais pour le moment nous n’avons pas de sponsors réels. Mais je crois que ça ne va pas tarder parce que, les Brasseries du Cameroun nous accompagnent depuis un temps. Je crois qu'à un moment donné, ils vont comprendre que nous avons une organisation sérieuse et qu’il faille qu’ils associent l’image des Brasseries à ce festival qui est un festival qui bouge et qui fait parler de lui.

Dernière question, vous avez sans doute des ambitions pour ce festival dans l’avenir. Est-ce que vous pouvez nous en parler?
Les ambitions, c’est d’ouvrir le festival à l’international puisque c’est un festival que nous avons choisi de restructurer. Dans la phase de restructuration, nous avons été obligé d’arrêter d’inviter les artistes qu viennent de l’extérieur qui nous coûtent chers en termes de billets d’avion, en termes d’hébergement, en termes de restauration, de transport. C’est des choses…parfois on pense que ce sont des choses négligeables mais en fait, ce n’est pas négligeable. Il faut des assurances pour qu’un artiste parte de là où il est pour qu’il vienne. Et puis, il faut qu’on l’ouvre à l’Afrique Centrale. Puisque nous parlons des musiques bantoues. Les musiques bantoues ne se trouvent pas seulement au Cameroun Elles s’étendent sur une bonne partie de l’Afrique. Nous allons donner une ouverture aux artistes de la diaspora qui ont quelque chose de plus à nous apporter par rapport à leurs expériences, par rapport à leurs carrières. Donc, c’est un peu ça. Et puis, aujourd’hui, nous nous attardons sur l’aspect festif de ce festival. Je crois qu’il y a un domaine recherche qui est important. Je crois que dans l’avenir, nous pouvons faire des recherches pour qu’on identifie tous les rythmes qui s’associent au bikutsi.

vendredi 23 octobre 2009

Ouvrage: Cameroun, mon pays

Sous la coordination de Joseph Fumtim, des auteurs camerounais passent leur pays au scanner

Vous êtes-vous jamais posé la question de savoir ce qu’est vraiment le Cameroun. En Egypte, en Septembre 2005, l’intellectuel camerounais Joseph Fumtim s’est vu poser la question « pour toi, l’Egypte c’est quoi ? » Dans son esprit, la question s’est muée en : « pour toi, le Cameroun c’est quoi ? » Il a donc décidé de rassembler plusieurs auteurs et intellectuels camerounais pour réaliser la photographie la plus précise que possible sur le pays des Lions Indomptables. Le Cameroun ? Un pays qui, selon la rumeur « n’a de validité que lorsque l’équipe nationale, les fameux lions indomptables, déboule sur un stade, fait frissonner le gazon et provoque des crises d’apoplexie » écrit Célestin Monga.


Un pays où le malaise de la cohabitation entre les anglophones et les francophones est plus profond qu’on ne le pense. Et, l’avocat Me Akere Muna d’écrire une « Lettre à mon frère francophone » pour lui dire d’imaginer « que le Cameroun soit un Etat dont le quart est francophone et les trois-quarts anglophones…que pendant ces 30 années, le système administratif ait complètement changé, les signalisations routières soient en anglais, tout comme le langage financier, administratif, militaire…qu’il faille harmoniser le système judiciaire ce ne soit que les notions de Common Law qu’on vous impose dans un système basé sur le code Napoléon causant des incompréhensions…Que la plupart du temps il faille traduire tous vos documents en anglais avant que la cour suprême ne siège ».

© Journalducameroun.com
Cameroun mon pays est une évocation historique, un décryptage sans concession des réalités du Cameroun. D’ailleurs, pourquoi ce pays s’appelle t-il « Cameroun », un terme qui selon l’écrivain Jean Claude Awono reflète les « déterminations coloniales et alimentaires du mot portugais Camaroes (crevettes, ce mot ne s’attache à aucun symbole chez nous) ». Selon lui, notre pays devrait s’appeler autrement. Ce pays « des révolutions avortées et des leaders charismatiques assassinés » selon l’universitaire Nathalie Etokè et qui souffre des difficultés de transport dus à la vétusté de la voie ferrée, à l’arnaque des transporteurs par les policiers sans scrupules. Un pays où le mot « partir…fait le code actuel dans les milieux jeunes au Cameroun, avec quelques applaudissements d’adultes et de parents. Partir pour devenir quelqu’un, pour devenir un homme » écrit Joseph Fumtim. Un pays où « règne un lion qui rugit un peu trop fort sans se rendre compte que ses rugissements sont sans objet pour le Cameroun » selon Marcel Kemajou Njanké. Un pays où « un vase communicant relie le palais de l’Unité (palais présidentiel, Ndlr) directement à une suite VIP de la prison de Kondengui, sinon à l’exil » affirme Patrice Nganang. Un pays qui mérite de l’espoir malgré tout selon l’universitaire et historien Achille Mbembe qui a « la certitude que ce temps viendra. Un jour prochain, le Cameroun reconnaîtra sa mort aussi bien que la dette quant à son nom. Ainsi, les générations futures ne pourront plus vivre dans l’illusion qu’il ‘n’était rien’ ».

Ouvrage collectif de 192 pages, c’est une véritable palabre autour du Cameroun, sa signification, ses réalités, ses forces et ses faiblesses. Un livre que se construit autour de récits évocateurs et d’analyses argumentées. C’est un excellent guide « pratique » sur le Cameroun qui permettra aux étrangers de mieux s’imprégner de la psychologie de ce pays dont l’histoire divise les historiens. Il s’agit d’un regard croisé totalement camerounais sur le Cameroun. Sans langue de bois ni complaisance intellectuelle. Une inquisition de conscience sur l’histoire et l’avenir de ce pays.

lundi 21 septembre 2009

Cameroun: Le logiciel libre fêté à Yaoundé

A l’occasion de la journée mondiale du logiciel libre, une Ong de la ville de Yaoundé a organisé des manifestations

La journée mondiale du logiciel libre a été célébrée dans une centaine de pays samedi 19 Septembre dernier. A Yaoundé, c’est l’organisation non gouvernementale (ONG), Promotion des Technologies Garantes de l’environnement et de la Qualité de Vie (PROTEGE QV) qui a animé la célébration au British Council. Cette Ong qui œuvre pour l’appui à la microfinance, la promotion des TIC pour le développement, la protection de l’environnement et la promotion du leadership s’inscrit en fait dans une tradition de célébration de la journée mondiale du logiciel libre au Cameroun qu’elle a commencé en 2005. Selon madame Sylvie SIYAM, promotrice de l’ONG, cette journée est organisée pour échanger, nous informer, partager, faire ressortir les forces et les faiblesses du logiciel libre pour voir si les logiciels libres sont une opportunité pour avoir accès aux opportunités.

Cette célébration était axée autour de deux activités majeures : Une conférence sur le thème: Le logiciel libre, quels enjeux pour l’Afrique et le Cameroun en particulier ? et un atelier sur l’installation et l’utilisation du logiciel libre Edubuntu.
Lors de la conférence, les exposants ont édifié le public sur le logiciel libre et ses avantages. Les exposants ont ainsi levé l’équivoque entre la différence nécessaire à établir entre la gratuité et la liberté du logiciel libre. La liberté d’utiliser le logiciel sans aucune limite, d’étudier son fonctionnement, de le donner ou de le vendre, de le modifier et le redistribuer sont les éléments qui fondent la liberté du logiciel libre. En ce qui concerne les avantages du logiciel libre, les exposants ont cité entre autres, la réduction systématique du piratage, la garantie de fonctionnement, de liberté et de pérennité de ce type de logiciel, sa rentabilité, son efficacité et sa fiabilité, son caractère économique, sa capacité à créer les emplois et les richesses. La réflexion a ensuite été menée autour des stratégies à adopter pour une meilleure sensibilisation et vulgarisation du logiciel libre. La proposition la plus marquante dans l’exposé a été le plaidoyer formulé par les exposants pour l’introduction de l’utilisation du logiciel libre dans les écoles primaires, secondaires et les universités.


La conférence s’est achevée par la présentation d’Edubuntu, un logiciel libre appliqué à l’éducation. Les élèves et les étudiants présents dans la salle du British Council ont pu découvrir les opportunités d’apprentissage de certaines disciplines comme les mathématiques grâce à ce logiciel qui, comme les logiciels libres devrait libérer les utilisateurs de la dépendance aux logiciels propriétaires américains de Microsoft par exemple. A la suite des ateliers, une cinquantaine de participants ont été retenus pour participer à l’atelier sur l’installation et l’utilisation du logiciel Edubuntu.

Cette journée du logiciel libre organisée par l’Ong PROTEGE QV a eu la particularité d’accueillir une équipe de la communauté UBUNTU CAMEROUN reconnue à l’échelle internationale. Cette équipe a largement sensibilisé les participants sur l’utilisation et les avantages du système d’exploitation UBUNTU. Quelques participants ont aussi remporté des lots divers grâce à une tombola programmée par le comité d’organisation. Rendez-vous est pris pour la journée mondiale du logiciel libre le 19 Septembre 2009.

samedi 12 septembre 2009

Cameroun : Ali Bongo explique les raisons de sa visite





Ali Bongo Ondimba vient de passer environ 3 heures de temps au Cameroun. Une visite au pas de course marquée par une audience que lui a accordé le président camerounais Paul Biya qui lui a déroulé le tapis rouge et lui a réservé un accueil protocolaire de type présidentiel.

Le geste du président Paul Biya n’est pas passé inaperçu. En se déplaçant personnellement pour l’aéroport international de Nsimalen afin de recevoir son hôte, Ali Bongo Ondimba, nouveau président élu du Gabon, Paul Biya a voulu passer un message clair : Ce sera Ali, et personne d’autre. En dépit du contentieux post électoral qui se déroulera au niveau de la cour constitutionnelle gabonaise. Tapis fouge, honneurs officiels, bain de foule organisé auprès des militants du parti au pouvoir camerounais et de quelques gabonais, cortège motorisé, réception au palais présidentiel, l’arsenal protocolaire déployé pour Ali Bongo était celui des grands jours. Reçu en grande pompe au palais présidentiel, Ali Bongo s’est risqué à quelques déclarations devant la presse. Sur les raisons de sa visite et de son choix du Cameroun pour effectuer sa première visite de président, Ali Bongo a expliqué que « c’est un choix qui est tout naturel. Le président Paul Biya m’a toujours honoré de me considérer comme son fils et lorsque le fils part dans une compétition, lorsque le fils s’engage dans un combat et que le fils ressort victorieux, il est important, il est naturel qu’il vienne voir le père pour venir recueillir les conseils et venir lui dire comment ça s’est passé et c’est ce que naturellement j’ai fait. Je n’envisageais les choses d’une autre façon. Monsieur le président de la République m’a toujours adopté comme son fils. C’était le frère de mon père et il était nécessaire pour moi de venir le voir pour qu’il puisse me donner des bons conseils. Ce n’est pas une tâche facile. C’est un des chefs d’Etat les plus respectés du continent. Pourquoi voulez-vous que je me passe de bons conseils ? Donc en fait, je n’ai pas de mérite. En fait, je profite. En dehors de cela, vous connaissez les rapports qu’il y a entre nos deux pays qui sont des rapports excellents, des rapports de fraternité et d’amitié. Donc là aussi, ma visite s’inscrit dans ce registre là ».

Interrogé sur le contenu de son entretien avec Paul Biya, Ali Bongo s’est montré évasif. « Il est important pour nous de peaufiner l’œuvre de construction. La construction africaine a toujours été importante et elle passe par la consolidation de cette coopération et ce partenariat sous régional. Donc, il est évident que nous avons abordé ces questions là » a-t-il déclaré. Sur les premiers actes qu’il devrait poser en tant que chef d’Etat, il a affirmé que « pour l’instant, nous attendons que les période fixées par la constitution s’écoulent. Après cela, nous aurons à former un gouvernement et bous mettre au travail rapidement ».
Le Cameroun n’est pas l’unique pays que visitera le président gabonais. Ali Bongo et sa délégation viennent d’arriver au Congo Brazzaville. Ils se rendront aussi au Tchad, en Angola et dans plusieurs autres pays africains. L’on note toutefois qu’il ne se déplacera pas pour la Guinée Equatoriale. Officiellement parce que le calendrier du président Obiang Nguéma ne le permet pas.
En tout cas, il s’agit là d’une véritable offensive diplomatique d’Ali Bongo pour se construire une légitimité sur le continent. En attendant sa prestation de serment dans les prochains jours. Si le conseil constitutionnel en décide ainsi.

Roland Kwemain: "Ma victoire sera diplomatique et économique pour le Cameroun"

Candidat à la présidence mondiale de la jeune chambre internationale, il explicite les contours de sa candidature

Roland Kwemain

Vous êtes candidat à la présidence mondiale de la Jeune Chambre Internationale. Pouvez-vous nous présenter cette institution ?
La Jeune Chambre Internationale est une fédération mondiale de jeunes leaders et entrepreneurs âgés de 18 à 40 ans. L’ambition est d’offrir aux jeunes, des opportunités de développement qui leur permettront d’apporter des changements positifs dans leurs communautés respectives. La JCI est représentée dans 119 pays et dans 6000 localités. Au Cameroun, la JCI est représentée dans 27 localités et compte près de 850 membres. La JCI a 20 ans d’existence au Cameroun.

Vous avez déjà occupé de très hautes fonctions au sein de la JCI. Qu’est-ce qui a motivé votre candidature à la fonction suprême de président mondial de la Jeune Chambre Internationale ?
Effectivement en 2006, j’étais président national de la JCI ; en 2007, j’étais vice-président mondial, en 2008 j’étais président du conseil pour le développement des Jeunes Chambres Afrique et Moyen-Orient et en 2009, je suis vice-président exécutif mondial c'est-à-dire N°2 de la fédération. En ce qui concerne ma motivation, je dois vous dire que c’est la Jeune Chambre du Cameroun qui a décidé de présenter ma candidature. Deuxièmement, j’ai le soutien des Jeunes Chambres d’Afrique et du Moyen-Orient qui ont pensé qu’il était temps, qu’un fils noir puisse aussi briguer la magistrature suprême de notre organisation. Troisièmement, c’est parce que je remplis toutes les conditions pour pouvoir être candidat.

Slogan de campagne

Vous êtes le premier africain, le premier noir à briguer la présidence mondiale de la Jeune Chambre Internationale. Est-ce que la promotion de l’image des africains et des noirs en général occupera une place dans votre programme si vous êtes porté à la tête de la JCI ?
D’abord, je dois faire une précision. Je ne suis pas le premier africain mais je suis le premier noir qui pourrait être président mondial de la JCI. Avant moi, il y a déjà eu 2 africains : un mauricien et un tunisien. Donc, la réalité c’est que, beaucoup de gens souhaitent qu’un noir soit élu à la présidence mondiale de la JCI. Pour ce qui est de l’image des africains que vous évoquez, si je suis élu, ce sera l’occasion de démontrer que nous avons la capacité de leadership. N’oubliez pas que la Jeune Chambre Internationale est une organisation qui forme les leaders et, en 64 ans, nous avons eu 64 présidents mondiaux. C’est une organisation où les valeurs démocratiques sont très importantes. Donc, c’est important qu’on puisse donner la chance à un noir, de diriger l’organisation. Ça permettra aussi de nous valoriser. Je pense que l’heure est au changement et notre organisation prône le changement depuis 64 ans mais aussi, la transformation de nos sociétés en des sociétés meilleurs et peut-être il fallait que l’organisation aussi commence par changer elle-même.

Avez-vous une idée de vos concurrents et, quels pourraient être vos atouts par rapport à ceux-ci ?
Peut-être faudrait-il que je vous explique comment ça se passe sur le plan constitutionnel. Il y a 119 organisations nationales et donc 119 présidents nationaux. Sur les 119 présidents nationaux, il y a 17 qui deviennent vice-présidents mondiaux l’année suivante. Et sur ces 17, 4 deviennent vice-présidents exécutifs l’année suivante. Donc, nous sommes actuellement 4 vice-présidents exécutifs et donc 4 candidats potentiels à la présidence mondiale de la fédération. Moi je pense que sur le plan stratégique, il est plus intéressant d’analyser ses forces et ses faiblesses. Quand on veut trop se focaliser sur ses concurrents, on peut s’égarer mais nous avons les meilleures chances et les atouts pour pouvoir, au soir du 20 Novembre 2009 en Tunisie, avoir la victoire avec nous.

On a vu le gouvernement notamment plusieurs ministres se mobiliser autour de votre candidature. Comment se matérialise ce soutien ?
Déjà, peut-être qu’il faut expliquer pourquoi le gouvernement nous soutient. La JCI au Cameroun est régie par le décret présidentiel 219/2003 qui nous place sous la tutelle du ministère du Commerce. Donc, nous sommes une organisation régie par un décret présidentiel. En 2006, le Président de la République, son Excellence Paul Biya avait cité la Jeune Chambre comme modèle lors de son traditionnel discours du 10 Février à la jeunesse camerounaise et, nous voulons briguer la magistrature suprême d’une organisation qui a formé les plus grands du monde en matière de leadership, qui a un accord de partenariat depuis 1957 donc depuis 52 ans avec les Nations Unies et qui est une organisation mondiale de 200 000 membres dans 119 pays et plus d’un million d’anciens membres. Il était naturel qu’on puisse saisir les plus hautes autorités du pays et donc le Président de la République pour lui faire savoir que nous avons l’intention de briguer la présidence mondiale d’une telle organisation et que nous avons besoin de sa bénédiction et de son soutien. Nous l’avons reçu le 5 Juin 2009. Ce soutien est diplomatique. Le candidat qui vous parle est propriétaire d’un passeport diplomatique remis par le Président de la République par les mains du ministre des Relations Extérieures. Pour votre information, je ne suis ni ministre, ni député, ni diplomate mais je suis détenteur d’un passeport diplomatique. En outre, nous avons des soutiens d’accompagnement au niveau des ambassades du Cameroun, des représentations diplomatiques. Il y a aussi des déplacements stratégiques que nous ne pouvons pas dévoiler ici. Deuxièmement, le Président de la République a instruit le ministre des finances et notre ministre de tutelle (ministre du commerce, Ndlr) de mettre en œuvre tous les moyens pour pouvoir nous accompagner. Donc, il y a un travail de lobbying important fait par le Minrex (ministère des relations extérieures, Ndlr) et tous ceux qui, de près ou de loin, peuvent nous accompagner et nous faire réaliser ce coup d’essai en coup de maître.

Qu’est-ce que le Cameroun peut attendre de votre élection à la tête de la JCI ?
Déjà, ce serait une victoire sur le plan diplomatique. Imaginez un peu que le président mondial visite 70 à 80 pays sur les 119 où sont représentés la JCI. Et chaque fois qu’il visite ces pays, il est reçu par les plus hautes autorités : les chefs d’Etat, les premiers ministres, les ministres, le patronat puisque la JCI a des accords avec l’International Chamber of Commerce, la fédération mondiale des chambres de commerce, les responsables des Nations Unies…Je dis que c’est une plateforme exceptionnelle pour la promotion de l’image du Cameroun. N’oubliez pas que, si je deviens président mondial, lorsqu’on me recevra, on présentera Roland Kwemain. C’est un nom qui sonne d’ailleurs un peu bizarre mais qu’est-ce qu’on retiendra ? Qu’il est camerounais. Ce sera le Cameroun. La publicité d’un pays sur les grands médias internationaux coûte des millions de dollars mais moi, je le ferai gratuitement. Je parlerai du Cameroun et qui, mieux qu’un camerounais peut parler du Cameroun ? Maintenant, je voudrais interpeller la communauté économique et même, la communauté sociopolitique de pouvoir m’accompagner c’est-à-dire, pouvoir mettre à ma disposition, tout le matériel qui me permettra de mieux vendre mon pays et souvent même faire des déplacements comme en Tunisie où on attend 4000 à 5000 leaders et entrepreneurs du monde entier. Je suis certes un instrument au service de la JCI car si je suis élu président mondial, je vais défendre les intérêts de la Jeune Chambre, mais l’on va noter que je suis camerounais. Donc, en plus d’une victoire diplomatique, ce sera une victoire économique pour le Cameroun car, comme je vous le disais, on a des partenariats avec la fédération internationale des chambres de commerce où l’on est au courant des tendances des investissements. Donc, à ce niveau là, on parlera du Cameroun et l’on pourra avoir les informations sur le Cameroun qu’on va diffuser auprès du patronat, du Mecam, du Gicam. Je pense que c’est à eux de m’utiliser. Bref, je serai un instrument au service de ma Nation.

Le Camerounais Roland Kwemain: Premier noir à la tête de la Jeune Chambre Internationale ?


38 ans, diplômé de marketing, il a reçu l’onction du chef de l’Etat pour briguer la présidence de la

Ce qui frappe chez Roland Kwemain, c’est sa simplicité et sa disponibilité. Pour un homme qui a côtoyé plusieurs dirigeants du monde, l’on est un peu surpris lorsqu’il s’ouvre facilement à ses interlocuteurs. C’est sans doute là, l’une de ses armes de séduction: un caractère rassembleur d’un jeune leader qui a très vite affirmé ses qualités de manager.

Né le 4 avril 1971 à Yaoundé, Roland Kwemain, à peine sa maîtrise en Marketing obtenue à l’université de Douala, s’est lancé dans le management. Dès 1999, il est le directeur exécutif d'une ONG, ADCOME, qui favorise le développement communautaire par la formation aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et les répercussions du leadership et des compétences entrepreneuriales. Il est également consultant en Technologies de l’Information. Titulaire d’un diplôme de « Responsabilité sociale et de développement durable » obtenu à la World Bank Institute, Roland Kwemain a très vite adhéré à la jeune chambre internationale. L’ascension de Rolad Kwemain à la JCI aura été fulgurante. Et c’est peu dire.

Entré à la Jeune Chambre Internationale en 2002 à Buéa, sa ville de résidence. Il participe alors dans le cadre de cette institution, à plusieurs activités locales et nationales. Directeur des formations à la JCI de Buéa en 2003, il y deviendra secrétaire général et directeur marketing et de la communication en 2004. En 2005, il est fait vice-président exécutif de la JCI à l’échelle nationale et devient l’année suivante, le président national de l’organisation au Cameroun. Fort de cette assise nationale, Roland Kwemain va s’élancer vers la maison mère. Après avoir participé à six conférences régionales et trois Congrès mondiaux de la JCI, il mesure désormais l’ampleur internationale de l’organisation. En 2007, il est fait vice-président international de la JCI et couvre plusieurs pays africains parmi lesquels le Bénin, le Burkina Faso, les Comores, le Gabon, le Ghana, le Kenya, Madagascar, le Mali, le Nigeria, le Rwanda, le Togo, la Tunisie et l’Ouganda et aussi le Moyen-Orient.

Un lion indomptable

Au moment où il se prépare à briguer la présidence mondiale de l’organisation, il a reçu l’onction des autorités camerounaises et surtout, celle du chef de l’Etat, le président Paul Biya. La tâche ne sera pas facile car, il aura face à lui trois autres concurrents. S’il est élu, il sera le premier noir à la tête de la JCI. Le ministre du commerce qui présentait récemment sa candidature à l’hôtel Mont Fébé à Yaoundé a observé qu’il a le profil du poste. C’est un Lion Indomptable que le Cameroun jette dans l’arène avec le soutien du président de la République. Le ministre du commerce a ainsi invité ses collègues du gouvernement ainsi que les pays dont les missions diplomatiques sont accréditées au Cameroun à le soutenir lors du congrès mondial qui aura lieu du 16 au 21 novembre 2009 en Tunisie.
Roland Kwemain a une idée précise de ce qu’il entend faire s’il est porté à la tête de l’organisation. Dans son plan d’action, il entend augmenter l’effectif de la JCI qui compte aujourd’hui 200 000 membres dans le monde. Il va également entreprendre la promotion de la JCI et des Objectifs du millénaire pour le développement, avec une attention particulière en Afrique.

Marié à Majorlaine et père de deux enfants, William et Diana, Roland Kwemain est bilingue et manie avec aisance le français et surtout l’Anglais qui sera sans doute sa principale langue de travail s’il venait à être élu au soir du 20 Novembre 2009. Pour un mandat d’un an qui s’étale sur l’année 2010. La Jeune Chambre Internationale a été créée il y a plus de 65 ans aux Etats-Unis. Elle est présente dans près de 100 pays et regroupe près de 5000 organisations locales de jeunes âgés entre 18 et 40 ans. Elle forme ses membres à devenir meilleurs en termes de leadership et d’intervention dans la résolution des problèmes de leur société. Plusieurs Premiers ministres japonais et autres hautes personnalités américaines et mondiales sont passées par cette organisation.

jeudi 20 août 2009

Cameroun: Tcholliré, évocation livresque d’une prison politique


Pour y avoir séjourné, Emmanuel Bityeki entraîne le lecteur de son roman dans cette célèbre prison politique.

 

Tcholliré, c'est d’abord le nom d’une ville camerounaise. Mais, dans une perspective historique, c’est une ville qui évoque les sombres souvenirs de l’histoire du Cameroun. Célèbre prison politique des années 1970, Tcholliré qui signifie « la colline aux oiseaux » est l’un des symboles de la féroce dictature qu’aura connue le Cameroun après son accession à l’indépendance.

Arrêté à cause d’un présumé complot ourdi contre le président de la République El Moujahid, le narrateur se retrouve embarqué vers la brigade de mobile mixte puis vers la prison de Tcholliré. Il y subit des tortures et des humiliations d’une innommable barbarie. L’auteur du roman, Emmanuel Bityeki, nous balade ainsi dans la réalité des régimes dictatoriaux qui auront caractérisé la plupart des pays africains postcoloniaux. Une dictature qui n’est pas nécessairement le fait des chefs d’Etat. Et, c’est là l’une des véritables révélations de l’ouvrage. Car, Tcholliré la colline aux oiseaux est d’abord la chronique d’une dictature nourrie par les éléments des forces de l’ordre dont le zèle extrême, le carriérisme et l’arrivisme ingrat égratignent et bafouent sauvagement la dignité et les libertés élémentaires des citoyens. Ce sont les calomnies, les fausses accusations, les dénonciations fantaisistes qui fondent le succès de ces policiers et militaires qui ne se préoccupent que de leurs ascensions professionnelles. Ainsi que l’avoue le commissaire Molla, l’un des personnages du roman : « Au cours de ma longue carrière, j’ai pillé, assassiné, incendié des villages pour faire croire à mes chefs que les maquisards avaient attaqué…c’est cela chers amis qui a assuré mon ascension ».


Tcholliré, la colline aux oiseaux raconte aussi, d’une saignante vérité, les crimes et les horreurs d’un système politique répressif et sanguinaire. « Grâce à des fils de connexion appropriés munis de pincettes, on reliait les parties intimes de votre corps à la dynamo. Cette dynamo était actionnée manuellement par un soldat à l’aide de la manivelle. L’intensité de la décharge électrique était proportionnelle à la vitesse de rotation de la manivelle et donc à l’ardeur du soldat à la tâche » raconte la narrateur. Accès de folie, suicides, maladies mortelles, exécutions sommaires sont le lot quotidien des prisonniers qui n’ont même pas le droit de se défendre.

Roman témoignage? L’on n’en est pas éloigné si l’on considère que l’auteur aura lui-même été prisonnier politique à la brigade de mobile mixte et à la prison de Tcholliré. Mais aussi, les éléments de fiction jalonnent le livre, lui donnant une véritable allure d’œuvre de fiction. C’est le cas du fameux coup d’Etat qui renverse le président El Moujahid ou de la cécité dont est frappée le narrateur à la fin de l’ouvrage. Toutes choses qui évidemment s’écartent de la réalité vécue par l’auteur.

Véritable testament historique, le roman de Emmanuel Bityeki évoque tout un pan de l’histoire du Cameroun très peu connu par les nouvelles générations de camerounais. Un livre facile à lire que le lecteur appréciera grâce à l’humour grinçant et à la simplicité du style de l’auteur. Libéré après plus de 9 ans de détention, le narrateur n’a pas la joie de savourer sa liberté. Il découvre la mort de ses proches. Une fin tragique sur laquelle le lecteur manquera à peine d’écraser une larme et qui conclue avec une émotion vibrante, les douloureux souvenirs portés par un camerounais qui aura souffert de sa chair, la dictature du régime de El Moujahid, dont le nom est très proche d’un certain... Ahmadou Ahidjo !

jeudi 13 août 2009

Cameroun : Portrait de Adamou Ndam Njoya, Le prince qui voulait le pouvoir!


Aristocrate Bamoun, Adamou Ndam Nyoya (ANN) est l’un des hommes politiques qui compte sur la scène camerounaise.


Il s’en était fallu de peu pour qu’il soit le leader de l’opposition en 2004. Lors de l’élection présidentielle. C’était sans compter avec la détermination de John Fru Ndi, le chairman du Social Democratic Front (SDF) qui quitta brutalement la coalition des partis d’opposition pour faire cavalier seul. Raison invoquée par celui-ci, le candidat Ndam Mjoya n’était pas assez représentatif sur l’échiquier national. Soulevant là l’une des critiques qui a souvent été faite au président de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) : son parti est confiné à son bastion naturel qui est le département du Noun, département d’origine de l’homme politique. Une considération que réfute le prince Bamoun pour qui, « c’est une manière de voir les choses mais sachez qu’avant les élections, on organise les pourcentages que les partis vont avoir ». ANN entend par là que, n’eût été la fraude, son parti aurait un meilleur ancrage national.Né le 8 Mai 1942 à Foumban, ANN connaîtra un brillant parcours scolaire et universitaire à Foumban, Nkongsamba, Yaoundé et en France d’où il revient en 1969, nanti d’un doctorat en droit public international et sciences politiques et d’un diplôme de l’Institut International d’Administration Publique (IIAP). En raison de la proximité de sa famille avec le président Ahidjo qui « dormait chez mon père » révèle t-il, il n’a aucun mal à intégrer le gouvernement. Tout premier directeur de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC), ANN devient Vice-ministre des affaires étrangères dès 1975 puis ministre de l’Education Nationale entre 1977 et 1980 et enfin ministre délégué à l’Inspection générale de l’Etat et à la Réforme Administrative entre 1980 et 1982. Son passage à l’Education Nationale sera très remarqué. Il va instaurer « la colle ». Un système rigoureux qui ne permettra pas aux élèves de tripler les classes et qui va frapper durement les élèves ayant obtenu une moyenne inférieure à 5. Une sévérité dans le système éducatif qui le rend très populaire mais qui suscite quelques mécontentements jusqu’au cœur du pouvoir.

Pour cette raison ou non, le président Ahmadou Ahidjo le débarque en 1982. Et il n’y reviendra plus. Surtout que Paul Biya deviendra président de la République et qu’il n’aurait pas souvent entretenu de bons rapports avec lui car, rapportent certains observateurs, il défiait l’autorité du premier ministre Paul Biya pour rendre compte directement au président Ahmadou Ahidjo. Limogé, il est remplacé par Ibrahim Mbombo Njoya, actuellement sultan des Bamoun. Est-ce depuis ce temps là que va se nouer le désamour officiel entre les deux hommes ? Pas impossible à croire. En tout cas, la rivalité politique entre le sultan et le prince Bamoun n’échappe plus à personne.En 1991, à la faveur de l’ouverture démocratique, ANN annonce la formation de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC). Il fait alors de la décentralisation et du respect des droits des minorités, son principal champ de bataille. Candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2004, il a réalisé un score de 4,5 % et a été classé en quatrième position.Universitaire et auteur de plusieurs ouvrages, ANN est actuellement maire de Foumban où sa gestion a souvent été décriée. Certains députés de son parti soutiennent qu’il leur oblige à ponctionner des sommes d’argent sur leurs salaires et autres dotations de l’assemblée nationale. Lui pense que tous les militants doivent contribuer au financement du parti.Au moment où s’annonce l’élection présidentielle de 2011, ANN annonce que son parti désignera un candidat le moment venu et refuse de croire qu’il est le candidat naturel de ce parti vu que « le parti ne se réduit pas à Ndam Mjoya ». Chevalier de l’ordre de la valeur, Adamou Ndam Njoya a reçu plusieurs décorations et travaille avec plusieurs organisations et fondations internationales.

Yaoundé : Les forces de l'ordre envahissent le marché central


Ils entendent obtenir de force, le départ des sauveteurs et autres petits commerçants en raison de la mise en route de la politique d'urbanisation et d'embellissement de la ville de Yaoundé.::Le marché central de Yaoundé est lourdement quadrillé depuis ce matin par une escouade de forces de l'ordre. Il s'agirait d'une instruction du délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, déterminé plus que jamais à raser les abords de ce marché régulièrement occupé par des centaines de jeunes et autres petits commerçants exerçant dans l'informel. Le délégué du gouvernement entend ainsi donner un coup d'accélération à sa campagne d'assainissement de la ville de Yaoundé engagé depuis quelques mois. Une politique qui, à l'expérience, s'est illustrée par des casses massives des comptoirs et autres logements de fortune qui lézardent les abords des routes urbaines.Seulement témoignent les petits commerçants, les forces de l'ordre commettent des abus divers lors de ces opérations. Entre les retentions abusives des marchandises, les violences physiques et les harcèlements des clients, les policiers et gendarmes affectés à cette tâche se rendent manifestement coupables de plusieurs abus. A en croire un commerçant " ils cassent et ramassent tout à leur passage sans discernement. Dans les couloirs, ils ramassent même les effets des commerçants régulièrement installés ". Certains clients disent avoir été agressés. "Ils arrachent les marchandises lorque vous n'avez pas de factures parce qu'ils pensent que vous les avez acheter chez les sauveteurs" rapporte un client.Chassés du marché central il y a quelques semaines, les petits commerçants s'étaient vu proposés un recasement provisoire à Tsinga, quartier situé hors du centre de la ville de Yaoundé. Seulement, si certains commerçants ont décidé de s'y installer, d'autres ont choisi de faire de la résistance. Ils indiquent en effet que le lieu du recasement proposé par les autorités n'est pas propice à l'exercice d'une activité commerciale fructueuse parce qu'étant éloigné du centre de la ville. "Les commerçants refusent de venir à Tsinga parce que c'est très loin et nous, on dépense beaucoup d'argent de taxi pour y aller et on ne vend même pas grand chose. Ensuite, on travaille souvent avec des fournisseurs qui sont restés dans le marché central et nous, on ne peut même plus nous approvionner les clients lorsqu'ils demandent les produits qu'on ne les a pas sur le champs. Il faut alors repartir en ville pour chercher ces produits. Ce sont toutes ces tracasseries qui nous découragent" témoigne un commerçant. En outre a t-on noté, le site proposé serait assez étroit pour accueillir le flot de sauveteurs qui avait coutume de vendre au bord de la route devant le marché central et au niveau de l'avenue Kennedy. Mais les autorités semblent rester sourd pour le moment à ces revendications.Quitte à mettre au chômage des milliers de jeunes qui y trouvaient là un moyen de survie.Visiblement, elles ont décidé de choisir la méthode forte : déguerpir de force ces jeunes qui ont fait du petit commerce leur activité de survie. En attendant peut-être la construction définitive d'un nouveau marché car le site proposé en ce moment est provisoire. L'épreuve de force tourne pour le moment en faveur des forces de l'ordre dont la présence massive sur les lieux suffit à dissuader toute tentative de rébellion.

Cameroun: Koppo, rappeur du ghetto et séducteur de la jeunesse urbaine


Ses chansons hip hop dépouillées de tout conformisme ont littéralement conquis la jeunesse camerounaise


En 2004, un jeune chanteur inconnu fait une entrée fracassante dans la scène musicale camerounaise. Le style inhabituel et le langage décomplexé du rappeur Koppo (Patrice Minko’o Minko’o de son vrai nom) séduit sans coup férir les jeunes camerounais habitués à un hip hop trop formel et souvent convenu. Usant abondamment du « camfranglais », une langue urbaine qui a pignon sur rue, Koppo casse toutes les conventions et s’impose alors comme le nouveau patron du rap en milieu jeune. Ses titres «si tu vois ma go», «confessions», «Emma», «j’en ai marre» et bien d’autres sont repris en chœur par les jeunes, conquis par un hip hop qui leur ressemble et les rassemble. Koppo rafle alors de nombreux prix, caracole au sommet de tous les hit parades et devient une icône incontestée de génération et même au-delà.Né le 16 Janvier 1976 à Yaoundé, Patrice Minko’o Minko’o a fait des études de lettres. Il a aussi appris les arts du spectacle à l’université de Yaoundé I. De policier qu’il avait tenté de devenir en se présentant au concours donnant accès à ce corps de métier, il se tourne vers la scène et le spectacle. Reporter culturel puis assistant cameraman, Koppo fat des petits boulots qui le rapprochent progressivement vers les métiers de l’art. C’est donc découvert par Blick Bassy, ex-chanteur du groupe Macase que Koppo deviendra définitivement musicien. Surtout qu’il se frotte pendant des mois à des artistes musiciens de renom comme Charlotte Dipanda, Ak sang grave, Krotal et Funkiss.


Musicien au sommet de sa popularité, Koppo va organiser un concert à la base Elf à Douala où, près de 15 000 personnes vont se bousculer pour lui réserver un triomphe. Un record d’affluence.Même si depuis 2004, il n’a pas sorti un nouvel album, les jeunes continuent de fredonner avec le même entrain les chansons de son premier album « Je go ». Malgré tout, ses fans attendent avec une certaine impatience son second album qui est annoncé dans les prochains mois. Un album qui, peut-on lire sur son blog, devrait confirmer son ouverture à tous les styles de musique avec des collaborations variées de Petit Pays, Donny Elwood, Anne Marie Nzié, Isnebo du Fadah Kawtal, Katino, 2 Face Idibia. Une belle brochette de stars qui devraient donner encore plus de hauteur à cet album. Un album très attendu qui, s’il apparaît comme un succès, confirmera la stature de star du jeune rappeur.

vendredi 7 août 2009

A cause d'Ali Bongo, le Gabon pourrait sombrer dans une instabilité politique chronique


L'Agence France Presse (AFP) vient de faire état de violents affrontements entre plusieurs gabonais et les forces de l'ordre avec à la clé plusieurs blessés.La raison de l'affrontement étant la démission exigée d'Ali Bongo du gouvernement pour qu'il se présente à l'élection présidentielle à armes égales avec ses concurrents politiques qui ont tous démissionné. Pour les observateurs et autres curieux de la scène politique gabonaise, il ne fait aucun doute que le Gabon , pays longtemps en paix, est en passe de sombrer dangereusement dans une crise politique profonde et durable. Une seule raison à cela ; l'obstination quasi granitique d'Ali Bongo de briguer la magistrature suprême à tout prix. Une obstination qui s'est revelé plusieurs fois depuis la mort du feu président Omar Bongo Ondimba, le 8 Juin dernier à Barcelone en Espagne.
D'abord à l'annonce de la mort de son père, Ali Bongo a fait fermer et rouvrir des frontières. Sans manifestement l'autorisation de sa hiérachie en l'occurence Jean Eyeghe Ndong qui était alors premier ministre. Il tenait ainsi à démontrer à tous qu'il est le nouveau patron du pays.
Autre indice, l'armée a tenté d'intimider Pierre Mamboundou, le leader du principal parti de l'opposition. Un char a été posté à l'entrée du quartier général de sa formation poltique, l'UPG quelques heures après l'annonce officielle de ce décès. Sur les ondes de RFI, Ali Bongo déclarait que c'était l'initiative d'un général qui voulait assurer la sécurité de l'opposant. Le Gabon était-il déjà en guerre ? Pas du tout.
Ensuite et à en croire certains médias crédibles que nous avons lu, Ali Bongo aurait même difficilement accepté que la voie constitutionnelle normale se mettre en branle. La présidente par intérim, "Rose Francine Rogombé aurait d’ailleurs reçu des menaces de mort de la part de certains acteurs politiques" peut-on lire dans le quotidien camerounais "Le Jour" du 25 Juin 2009. Là aussi, difficile de ne pas voir la main du patron des forces de sécurité.
L'on peut enfin relever le climat de suspicion et de doute qui a regné lors de la désignation du candidat du Parti Démocratique Gabonais (PDG). Au lieu de passer par les primaires, le PDG a choisi un mode de désignation "par consensus" où l'on a observé la désignation de Ali Bongo à la grande surprise des barons du parti qui avaient pourtant préséance sur lui dans la hiérarchie du parti. Cette désignation de type dictatoriale a eu pour conséquence, l'explosion du PDG qui est désormais affaibli non seulement parce que les partis de la majorité présidentielle ont quitté la barque du pouvoir, mais, les personnalités de poids comme Casimir Oyé Mba, André Mba Obame, Jean Eyeghe Ndong et bien d'autres ont choisi de faire dissidence.
Tout cela n'aurait pas vraiment d'incidence dans le jugement de la démocratie gabonaise si tous les candidats s'engageaient à combattre à armes égales (tout au moins en n'abusant pas des ressources institutionnelles et administratives du pays) et à respecter le verdict des urnes. Mais, chez Ali Bongo plane depuis toujours un sérieux doute. Pourquoi ne quitte t-il pas le ministère de la Défense? Poste éminemment stratégique qui fait penser à tous qu'il pourrait perpétrer un coup d'Etat comme l'a indiqué le père Paul Mba Abessolè s'il venait à être en difficulté lors du scrutin du 30 Août prochain.
Même si rien ne l'oblige à quitter son poste ainsi que ressasse les autorités et hier encore l'ambassadeur du Gabon au Cameroun, Michel Madoungou ; il y a que, par éthique et décence démocratiques, il aurait pû démissionner pour se donner l'image d'un légaliste et d'un démocrate qui sortira le Gabon d'une quarantaine d'années d'oppression politique.
Il ne fait rien car le sait-il, il ne pourra pas gagner une élection démocratique au Gabon. Flanqué de l'image du fils à papa dont l'élection porterait la marque d'une successionde type monarchique, biafrais supposé ne s'exprimant dans aucune langue locale, n'étant pas Fang, l'ethnie majoritaire du Gabon qui estime que son heure est venue de prendre le pouvoir, Ali Bongo incarne jusqu'à la caricature, l'image même du leader que les gabonais rejettent absolument. D'ailleurs, tous les confrères ou presque qui se sont rendus au Gabon pour y faire des reportages dressent un portrait presque saignant de l'impopularité marquante du candidat du PDG. "Même son père ne l'aurait pas souhaité" a t-on souvent rapporté des propos de certains gabonais.
Les prochains mois pourraient donc être très agités en raison d'un Ali Bongo qui semble prêt à opérer un passage en force par la voie des urnes ou par la voie des armes et aussi à cause d'une population gabonaise qui n'entend pas se laisser faire comme en témoigne ces milliers de gabonais qui sont sortis dans la rue pour dire non à la volonté du candidat du PDG de maintenir son emprise sur les leviers de la force et de la violence dite légitime.
Que ce soit la France ou les pays de la CEMAC, personne n'a d'intérêt à ce qu'une guerre civile ou qu'un génocide éclate au Gabon. La position stratégique de ce pays ne l'autorise pas et un seul homme n'en vaut pas la peine. Surtout lorsqu'il a contre lui presque tous les poids lourds de la scène politique de son pays.
L'Afrique et même la France doit prendre garde à préserver le seul acquis pertinent que l'on peut concéder à Omar Bongo Ondimba : la paix !

mardi 30 juin 2009

Remanient ministériel au Cameroun, le premier ministre viré


Reçu le Vendredi 26 Juin 2009 pour 3 heures d'échanges avec le président de la République, Paul Biya, le désormais ancien premier ministre Ephraïm Inoni, d'après divers témoignages est ressorti du palais présidentiel presque éffondré. Le Samedi 27 Juin 2009, M. Simon Achidi Achu, personnailté très respectée dans la région anglophone du Cameroun (d'où sont issus les premiers ministres camerounais) aurait formulé des propositions au chef de l'Etat. Vraisemblablement, c'est Philémon Yang, ancien magistrat et ancien Haut commaire du Cameroun au Canada, qui a retenu les faveurs du chef de l'Etat camerounais. Il vient en tout cas d'être nommé premier ministre, chef du gouvernement camerounais dans un décret présidentiel signé ce mardi 30 Juin 2009. En remplacement du premier ministre Inoni Ephraïm qui est plus que jamais dans le viseur de l'actualité et des chroniqueurs de l'actualité judiciaire.
Régulièrement cité dans "l'affaire Albatros", cette affaire dans laquelle plusieurs collaborateurs du chef de l'Etat auraient été impliqués et qui a consisté en l'achat d'un avion-pacotille qui a failli coûté la vie au chef de l'Etat, et qui a déjà conduit certains anciens hauts responsables en prison, l'ancien premier ministre Inoni Ephraïm y aurait été mêlé. Plusieurs médias camerounais ont même d'ailleurs rapporté à maintes reprises qu'il avait été auditionné par la police. Cependant, la difficulté des enquêteurs poivait être réel si l'on considère la haute fonction qu'occupait Inoni Ephraïm. Désormais, il devient plus que jamais justiciable et pourrait donc répondre de ses actes devant les forces de l'ordre et la justice dans les prochains jours.
Quand au nouveau chef du gouvernement, YANG Philémon, c'est une personnalité bien connue.

YANG Philémon

Titulaire d’une licence en Droit obtenue à l’Université de Yaoundé, Yang Philémon qui quitte le secratariat général adjoint de la présidence de la République a connu une ascension remarquable. Magistrat diplômé de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (Enam), il est nommé, en Janvier 1975, au parquet de la Cour d'Appel de Buéa où il va officier comme procureur. Juste le temps de se familiariser avec les prétoires où il passe à peine 6 mois. Il est ensuite propulsé au gouvernement le 30 Juin 1975. Il devient alors vice-ministre de l'Administration territoriale. Trois ans plus tard, le 2 Mai 1978, il est nommé Ministre de l’Elevage et des Industries animales. Il y restera jusqu’au 4 Février 1984, date à laquelle il quitte le gouvernement. Après près de 8 mois de passage à vide, il fait ses valises pour le Canada le 23 Octobre 1984, date à laquelle il est nommé haut commissaire du Cameroun dans ce pays de l’Amérique du Nord. Il passe en effet 20 ans à ce poste dont 10 ans en tant que doyen du corps diplomatique accrédité au Canada. En 1999, alors qu’il est haut commissaire du Cameroun dans ce pays, Paul Biya, chef de l’Etat, va se décommander d’une rencontre avec la communauté camerounaise, alors que celle-ci s’était pliée en quatre pour le recevoir et lui exprimer ses doléances. C’était lors du sommet de la Francophonie qu’avait accueilli le Canada cette année là. L’on aurait pu considérer cela comme un désaveu de la part du chef de l’Etat. Faux. En décembre 2004, Yang Philémon rentre au Cameroun par la grande porte. Il est nommé secrétaire général adjoint à la présidence de la République. Depuis lors, il n’a pas quitté les couloirs feutrés de la présidence où l’on le retrouve parfois dans les délégations retreintes du président Paul Biya pendant ses séjours à l’Etranger. Une position éminemment privilégiée.

Les nouveaux responsables du gouvernement :

Premier ministre, chef du gouvernement : M. YANG Philémon
Ministre d'Etat, ministre des transports : M. BELLO BOUBA MAÏGARI
Ministre délégué à la présidence chargé de la Défense : M. MEBE NGO'O Edgar Alain
Minitre des Postes et Télécommunications : M. BIYITI BI ESSAM Jean Pierre
Ministre des Domaines et des Affaires Foncières : M. Jean Baptiste BELEOKEN
Ministre de la Communication : M. ISSA TCHIROMA BAKARY
Ministre des Affaires sociales et de la famille : Mme ABENA ONDOA Née OBAMA Marie Thérèse
Ministre de l'Education de Base : Mme YOUSSOUF née ADIDJA ALIM
Ministre de l'Eau et Energie: NGAKO TOMDIO Michael
Ministre de Sports et de l'Education physique : M. ZOAH Michel
Ministre délégué au Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural : Mme ANANGA MESSINA née BEYENE Clémentine Antoinette
Secrétaire d'Etat au Ministère des Enseignements Secondaires : M. MOULOUNA FOUTSOU
Secrétaire généraux adjojnts à la Présidence de la République: MM. AGBOR TABI et FOUDA Séraphin Magloire
Conseiller spécial à la présidence de la Républqiue : SINDJOUN Luc
Ministre chargé des misssions : M. SADI René
Directeur du cabinet civil à la présidence de la Républqiue : BELINGA EBOUTOU Martin
Ambassadeurs itinérants : MM. OYONO Ferdinand Léopold et MAIKANO ABDOULAYE
Chargé des missions à la présidence de la République : M. BILE BIDJANG Martin

Le reste sans changement

jeudi 4 juin 2009

Cameroun ; Forces de l’ordre, autorités universitaires et étudiants sur le pied de guerre à l’Université de Yaoundé I


Depuis plusieurs semaines, c’est une ambiance survoltée qui se vit sur le campus de l’université de Yaoundé I. Des centaines d’étudiants en furie veulent en découdre avec les autorités de l’université de Yaoundé I à qui ils réclament le paiement de leurs primes de participation aux jeux universitaires. En effet, avant et pendant les jeux universitaires du Cameroun qui ont eu lieu du 3 au 10 Mai 2009, des étudiants répartis dans plusieurs commissions (protocole et parade) se sont durement entraînés et ont offert des prestations diverses pour le compte de l’université de Yaoundé I. Sous le soleil comme sous la pluie tiennent à rappeler les étudiants, ils se sont dépensés avec l’espoir de recevoir les primes de participation. Seulement, plus d’un mois après la tenue de l’événement, certains étudiants n’avaient pas toujours reçu leurs primes. Ce qui a entraîné l’organisation d’un sit-in le 27 Mai 2009 par les étudiants devant le rectorat. A l’occasion, apprend-on de source autorisée, le recteur de l’université avait promis de régulariser la situation au plus tard le 3 Juin 2009. C’est ainsi qu’à cette dernière date, les responsables universitaires ont engagé le paiement desdites primes. Un partage injuste du goût de certains étudiants. Puisque, les étudiants de la commission protocole percevront 15 000 Francs alors qu’il sera proposé 7 000 Francs à ceux de la commission parade. Ces derniers qui ne comprennent pas cette « injustice » décident alors d’exprimer leurs mécontentement. La montée d’adrénaline aura alors lieu hier lorsque, lassé de revendiquer pacifiquement (25 000 francs par étudiant comme on pouvait le lire sur certaines pancartes), une centaine d’étudiants a entrepris de séquestrer le Recteur de l’université de Yaoundé I dans ses bureaux. Des barricades ont été ainsi érigés devant toutes les portes de sortie du rectorat. Obligeant le recteur à rester dans son bureau jusqu’à 5 heures du matin. Face à la tournure des événements, les responsables de l’université vont faire appel aux forces de l’ordre qui, dès cette matinée du 4 juin 2009, vont quadriller le campus.
Même si à ce jour, la tension a baissé sur le campus, les étudiants promettent de sonner à nouveau la charge si tant est que le problème est loin d’avoir été résolu. Non seulement, les étudiants de la commission parade des jeux universitaires de l’université de Yaoundé I n’entendent pas céder face aux méthodes soviétiques du recteur, mais ils dénoncent aussi la liste de leurs camarades de la commission parade qui a été dressé par les responsables universitaires. Une liste qui comprendrait 900 personnes et qui pourtant ne serait pas autant pourvu en « paradiens ». Ce qui amène déjà quelques uns à penser qu’elle a été grossie par certains responsables qui entendent détourner une partie de l’argent. Une affaire à suivre en tout cas.