samedi 7 février 2009

CAF: Vers une tranquille réélection de Issa Hayatou

Le président actuel devrait rempiler au cours de l'élection du Comité Exécutif de la Confédération

Issa Hayatou

C’est du 10 au 11 Février 2009 qu’aura lieu à Lagos au Nigeria la prochaine assemblée générale élective de la Confédération Africaine de Football (CAF). L’instance faîtière du football continental est appelée à renouveler son comité exécutif. La réélection du président Issa Hayatou devrait être une formalité. Il est en effet le seul candidat à la présidence de la CAF. Réuni le 17 Novembre 2008 à Douala, le Comité d’urgence du bureau Exécutif de la Confédération Africaine de Football, (Cameroun) a entériné les candidatures aux prochaines élections au sein du Comité Exécutif de la CAF. Le retrait du président de la fédération ivoirienne Jacques Anouma a laissé la voie libre au président de la Confédération Africaine Football (CAF) Issa Hayatou pour un nouveau mandat de quatre ans à la tête de l'instance africaine.

Issa Hayatou s’est ainsi retrouvé sans concurrent pour briguer la présidence de la CAF qu’il pilote depuis 1988, après avoir été réélu en 1992, 1996, 2000 et 2004. Outre l’élection présidentielle qui marquera cette 31ème Assemblée Générale de la CAF, celle de six membres du Comité Exécutif ainsi que l'élection d'un des représentants africains au sein du Comité Exécutif de la FIFA sera à l’ordre du jour. L'assemblée générale entendra, par ailleurs, le rapport d'activités du Secrétaire général, Mustapha Fahmy, concernant l'année écoulée, le rapport de développement de chacune des unions zonales et se penchera sur le bilan financier de la CAF et sur le projet de budget présenté par le président de la commission des finances Suketu Patel et soumis à son approbation. Cette année, aucune modification des statuts et des règlements n'est prévue. Aucune proposition particulière n'a été présentée, dans les délais, ni par une ou l`autre des associations nationales.


Issa Hayatou

Les bons points du président sortant
L’histoire retiendra que c’est sous l’ère Hayatou que le nombre d’équipes africaines en phase finale de la Coupe du Monde de football est passé de deux à trois en 1994 puis de trois à cinq à partir de l’édition de 1998. A cette véritable victoire dont il peut s’attribuer le mérite, l’on peut ajouter le fait que la Coupe d’Afrique des nations qui se disputait avec huit équipes jusqu’en 1990 est passée à 12 équipes en phase finale, puis 16 équipes à partir de 1996. A partir de 1997, la Coupe d’Afrique des clubs champions devient la CAF Champions League avec un format de championnat (deux groupes de quatre) à partir des quarts de finale. Dès1998, le championnat d’Afrique féminin est mis sur pied. Une phase finale avec huit équipes est instituée à l’instar du Championnat Juniors. Sur une proposition du Président de la CAF, la Coupe d’Afrique des nations deviendra tous les quatre ans, une épreuve qualificative à la Coupe du Monde de Football.

Cette nouvelle formule assurera la présence des joueurs expatriés à toutes les rencontres qualificatives et permettra aux associations nationales de se conformer au calendrier international harmonisé. Jusqu’en 1988, la CAF n’avait des contacts qu’avec l’ AFC, (l’Asian Football Confederation.). Depuis l’accession de Issa Hayatou à la Présidence de la CAF, la Confédération Africaines de Football s’est ouverte à d’autres continents et notamment l’Europe. Un protocole d’accord a été signé en 1997 avec l’UEFA (le projet Méridien). Un championnat de jeunes de moins de 18 ans oppose tous les deux ans quatre équipes européennes à quatre équipes africaines. Tous les deux ans, l’UEFA soutient deux associations nationales africaines pour leur apporter son soutien financier et logistique dans différents secteurs. En 1988, seule la Coupe d’Afrique des Nations était commercialisée et ses images suivies en dehors de l’Afrique dans quelques pays européens et asiatiques. Aujourd’hui, ce sont presque toutes les compétitions de la CAF qui sont commercialisées et les images de nos compétitions sont suivies à travers tous les continents dans plus de 100 pays. En dehors de la CAN qui demeure la vitrine du football africain, la CAF Champions League a également acquis ses lettres de noblesse. Au cours de la Présidence de Monsieur Hayatou, l’Afrique a eu l’insigne honneur de voir un arbitre africain en l’occurrence Said Belqola diriger une finale de Coupe du Monde en Juillet 1998 à Paris. En 1996, le nombre de membres africains au Comité Exécutif de la FIFA est passé de trois à quatre. On se souviendra que Issa Hayatou avait fait rêver la galaxie du sport en Afrique en déposant sa candidature à la présidence de la Fédération Internationale de Football Association (FIFA) en 2002. Même s’il avait été battu par le président sortant Sepp Blatter, son audace fit soulever des espoirs inattendus parmi quelques amoureux du Football en Afrique. On retiendra enfin que c’est sous sa présidence qu’un pays africain (l’Afrique du Sud) a été désigné pour accueillir la coupe du monde de Football. C’est en qualité de président de la CAF qu’il participera à cette compétition mondiale. Avec un tel bilan, qui n’est pas seulement positif, Issa Hayatou ne pouvait pas manquer d’écrire encore quelques pages du football africain. Peut-être pendant quatre dernières années.

Cameroun: La visite du pape suscite la controverse dans la presse

La presse camerounaise s’interroge sur les mobiles et les retombées éventuelles de cette visite

Le Cameroun accueille dès le 17 Mars prochain, et ceci pour la troisième fois, une visite papale. Après Jean Paul II en 1985 et 1995, Benoît XVI foulera le sol du Cameroun dans moins de deux mois. Ce voyage survient dans un contexte problématique marqué d’après BEBELA par « la distorsion des fonds à l’archidiocèse de Yaoundé, l’assassinat des prêtres ci et là, les batailles tribales entre Bassa-Bamiléké-Béti et le nombrilisme séculaire pour ne citer que ceux-là ». L’ANECDOTE écrit, pour sa part que, la visite d’un pape en Afrique vise essentiellement la reconquête des fidèles dans un continent qui est tombé entre les mains de nouvelles églises.


L’église catholique a du mal à conserver sa place de première religion chrétienne, dans de nombreux pays en Afrique, tant les églises réveillées pullulent et ont fondé leur prosélytisme sur les misères et les pertes de repères des populations. Mais que vient le pape cette fois au Cameroun ? Ledit voyage aurait été motivé par une réunion préparatoire d’un synode sur l’Afrique prévu en Octobre au Vatican rapporte LE POPOLI. Mais il s’agit d’un prétexte parmi tant d’autres à en croire les journaux camerounais que nous avons feuilletés et qui ne sont pas avares de supputations. Vient-il prononcer la béatification de Monseigneur Henri Vieter, le père Pallotin devenu évêque après avoir conduit les premiers pas de la chrétienté au Cameroun ? Hypothèse possible qui n’enchante pas la curie locale selon L’ANECDOTE. Les chrétiens du Cameroun ont du mal à croire que le premier saint dans l’histoire du Cameroun soit un allemand ; par ailleurs réputé pour avoir été d’une rudesse à la lisière de la barbarie. L’ANECDOTE titre « A nous les saints ! » et cite les prélats du terroir comme Baba Simon, André Wouking, Jean Zoa, Engelbert Mveng et Meinrad Hebga qui pourraient bénéficier de cette consécration. Mais l’arrivée du pape est peut-être une invitation de Poupoul Ier (Paul Biya, Ndlr) écrit LE POPOLI qui ajoute que d’autres [personnes] y décèlent une réaction du Vatican au climat délétère socio-politique qui prévaut au Cameroun. « Cette dernière hypothèse remporte l’adhésion du plus grand nombre qui espère voir le saint père remonter les bretelles du monarque d’Etoudi pour sa gestion du pays ». Dans le cas contraire poursuit LE POPOLI, « le père de Brenda et Bakassi pourrait tirer quelques gloires de cet événement et surtout l’évoquer pour cautionner sa future candidature à la présidentielle de 2011 ». Le journal de Nyemb Popoli publie une caricature opportunément satirique dans laquelle on peut voir le président Biya dire : « Si Dieu même en personne est avec moi, qui se dressera contre moi ? » Le journal satirique conclut qu’après tout, la visite papale est une bénédiction pour le peuple tout entier, un motif de fierté pour la communauté religieuse catholique camerounaise particulièrement.


A moins de deux mois de cette visite papale, les camerounais expriment déjà leurs attentes. Dans un exercice qui commence à lui être familier, LA METEO a ouvert ses colonnes aux camerounais de tous les horizons. Entre la fierté des uns qui estiment que c’est un honneur pour le Cameroun d’être le premier pays africain à recevoir la visite du pape Benoît XVI et la déception des autres qui s’interrogent sur les sommes d’argent qui seront dépensées à l’occasion de cette visite, chacun y va de ses attentes : consolidation de la paix, arrestation des casses perpétrés par la communauté urbaine de Yaoundé, critique sans concession contre le pouvoir de Yaoundé, dialogue avec la jeunesse, les attentes des camerounais sont assez contrastées. Chose compréhensible puisque certains camerounais ne gardent pas que de bons souvenirs des visites de Jean Paul II en 1985 et 1995. « Il faut relever qu’à la fin de la dernière visite papale au Cameroun, une vague de misère sans précédent s’était abattue sur le pays » écrit LE POPOLI. En tout cas, cette visite, avant qu’elle soit, génère déjà bien de polémiques et de controverses.