samedi 19 décembre 2009

Cahier d’un séjour abidjanais



Souvenirs mémorables d’un tout premier séjour dans la capitale économique ivoirienne.

Vendredi 11 Décembre 2009. Aéroport international de Douala. Il est à peine 6 heures. La brise matinale souffle encore mais déjà l’aéroport s’anime. Ils sont là, ces jeunes gens qui vous proposent toutes sortes de services. « Vous avez des bagages ? Vous voulez changez de l’argent ? » On n’échappe pas à ces questions. Ces jeunes là, leur vie est rythmée par les va et vient des avions dans cet aéroport. Il s’en suit diverses formalités. Enregistrement, paiement des timbres d’aéroport, contrôle. Ici, il faut enlever sa ceinture. S’en fout la honte. Pourvu que l’on parvienne à passer le détecteur de métal. Enfin ! Salle d’embarquement. Ennui mortel ! On est à plus d’une heure et trente minutes du départ. On passe quelques derniers coups de fil pour signaler qu’on a en finit avec les formalités. Heureusement, il y a cette fille, elle sent la journaliste. Je me rapproche d’elle et j’étais sûr, c’est une consoeur d’une chaîne de télé de la capitale économique. Comme moi, elle va à Abidjan pour des raisons professionnelles. On fait connaissance. On cause de tout et de rien. Et puis, vient enfin le moment du départ. Dehors, on peut déjà apercevoir le bœing 737 de la compagnie Air Ivoire qui va nous accueillir. Heureusement, le siège de ma consoeur et le mien sont proches. On y prend place. Il y a cet agréable parfum qui se répand magnifiquement dans l’avion. J’attache la ceinture de sécurité. Maladroitement. La voix presque métallique d’un steward nous souhaite la bienvenue. « Bienvenue à bord de….Nous vous rappelons que ce vol est non fumeur. Merci ». Le blabla que vous connaissez sans doute. Et puis, manœuvres de décollage, décollage. Un trou d’air me transperce le corps. On monte vers le ciel. A partir du hublot, on peut apercevoir les formes sinueuses des pistes et des routes de Douala. Ah, que c’est différent la terre vu d’en haut ! Bon, il faut se remettre à lire. Et s’arrêter parfois pour papoter avec ma consoeur. Le cœur est déjà à Abidjan. Notre urgence professionnelle doit avoir lieu dans à peu près 4 heures. Petit déjeuner servi par les stewards. Pourquoi bon Dieu, il n’y a pas de femmes pour le faire. Ce serait plus charmant. Mais bon ! Petite engueulade d’un passager dans les toilettes. Avec probablement un steward. « Les toilettes puent ! » peut-on entendre. Et puis quoi ? Le personnel navigant nous annonce que nous allons bientôt atterrir à l’aéroport de Cotonou au Bénin. Une douleur inattendue me transperce les tympans. Sont-ce mes écouteurs ? Je les enlève mais rien n’y change. Ma consoeur elle, semble avoir compris. Depuis que l’on a annoncé l’atterrissage, elle s’est bouchée les oreilles. Explication scientifique : « la caisse du tympan se trouve en dépression, et elle a du mal à se remplir d'air dans ces circonstances ». L’escale de Cotonou dure à peine 20 minutes. Un opérateur de téléphonie mobile international que nous informe par sms que nous pouvons utiliser notre puce et nous souhaite la bienvenue au Bénin. On repart. Encore ce trou d’air. Et mes tympans vont encore me faire une scène avant l’atterrissage à Abidjan. Formalités à l’aéroport Houphouët Boigny et nous voici en côte d’ivoire.

Mohamadou HOUMFA et RAZVAN SCORTEA Tout un privilège

La Côte d’Ivoire ? C’est cet accent tout à fait particulier des ivoiriens, ces phrases cisaillées (commission tu m’as donnée là au leu de : la commission que tu m’as donnée là). Ce sont ces airs de musique endiablée qui font vibrer l’Afrique depuis le début du millénaire (mapouka, coupé décallé…). « Le villes africaines sont toutes pareilles » fais-je je remarquer alors que le car de l’hôtel IBIS nous amène vers cet hôtel où ma consoeur et moi allons passer la nuit du vendredi. Une remarque que je vais corriger le lendemain en observant les immenses bâtisses construites dans la ville. Ah ce pays, si la guerre ne l’avait pas freiner, il serait ou plutôt Abidjan serait l’une des plus villes d’Afrique. Un petit tour à l’hôtel IBIS Plateau et, j’ai juste le temps de me lever et me changer. Je tiens à partir très tôt pour le lieu de mon interview (avec un roumain et un guinéen). Au Cameroun, les taxis sont peints en jaune. En Côte d’ivoire, ils sont peints en rouge. Je suis vraiment à l’étranger ! Je saute dans un taxi. Un taxi-compteur. Un taxi dont le compteur vous dévore les Francs cfa comme vous n’avez pas idée. Assis dans le taxi, je regarde les chiffres s’envoler. Pour un trajet qui ne sera finalement pas aussi long que ça. Comment expliquer la manœuvre du taximan ? Il vous balade tranquillement autour de votre destination. Le temps de faire tourner le compteur. Et même arrivé à destination, il tente de me prendre 500 francs. Sous prétexte qu’il n’y a pas de monnaie. Humph ! Il ne faut surtout pas qu’on sache que vous êtes un étranger. Certaines personnes tentent de vous déplumer. J’arrive à l’immeuble l’Ebrien. Je trouve que mes intervieweurs sont encore occupés avec une devancière. Une consoeur camerounaise. J’attends environ 45 minutes et, enfin on me reçoit. Marathon professionnel d’une heure de temps et hop ! C’est terminé. Je retrouve ma devancière. On bavarde et je dois attendre que « Nathoux », la consoeur avec qui j’ai voyagé sacrifie à l’exigence qui nous réunit. Fin !
Tous les trois : « Lily », « Nathoux » et moi, on décide de faire un petit tour de ville. On contemple quelques bâtisses et même ces affiches publicitaires géantes qui sont tant présentes à Abidjan. Une véritable bataille publicitaire. Oh là là. On aperçoit le drapeau camerounais au sommet d’un immeuble. Quelle joie ! C’est pendant ces moments là qu’on ressent la fierté du pays. Nous décidons d’y aller. Un personnel de l’ambassade nous entretient sur la galère des camerounais de Côte d’Ivoire. Petite histoire d’une camerounaise, lasse de souffrance, qui est venu abandonner son enfant à l’ambassade. Ou même ces camerounais, rongés par la faim qui ont interrompu le discours de l’ambassadeur pour se jeter sur le buffet. A propos d’ambassadeur, c’est une douche froide qu’il nous réserve. Il nous dit à peine bonjour et nous lance « Je vous écoute ». Mine tétanisée de mes consoeurs qui n’en reviennent de cette « visite de courtoisie » tout à fait patriotique qui finira par devenir le cauchemar de notre séjour à Abidjan. Retour à l’hôtel IBIS, coup de fil au Cameroun, petite nuit tranquille. Tôt le matin, coup de fil au Cameroun (facturé à près de 5000 francs, Ah la côte d’ivoire !). Ainsi donc, le roumain et le guinéen et le roumain ont dormi dans le même hôtel que moi. J’échange avec le roumain pendant une trentaine de minute. Un homme ouvert et si décomplexé qui suscite forcément l’admiration. Après avoir libéré la chambre d’hôtel, (on doit le faire avant 13 heures), on doit trouver des choses à faire jusqu’à 17 heures. Heure à laquelle, le car de l’hôtel IBIS doit nous accompagner à l’aéroport. Le vol étant prévu à 19h45. Heureusement, il y a les consoeurs. Elles suggèrent de faire les boutiques. Ce qu’on fait jusqu’à environ 16 heures. J’achète juste une bière et un déodorant. J’allais oublier cette petite balade à Radio Nostalgie et ces photos que nous avons prises. Mais bon. 17h10. Départ pour l’aéroport. Formalités. On me fait savoir que mon sac doit aller à la soute comme bagage à cause du déodorant. Pas question de le laisser. Je ferai passer mon sac à la soute. Escalier roulant et, Qui voit-on là ? C’est l’ambassadeur qui nous a si mal accueilli. Reproches de « lily » à l’ambassadeur « nous voulons vous dire que nous ne sommes pas content de l’accueil que vous nous avez réservé hier ». Et son excellence de dire : « il y a des ambassadeurs qui vous font attendre une semaine et qui ne reçoivent pas ». Tout un témoignage de l’ambiance dans nos chancelleries. Achat d’une cannette de bières. Et on attend dans la salle d’embarquement où, on devra se déplacer deux fois jusqu’à s’entendre dire que notre vol est retardé d’une heure parce que l’on attend des passagers en transit. « Ils n’y voient rien ces ivoiriens » tempête une passagère. 20h45. Décollage. Collation. Escale à Nsimalen (Yaoundé) à minuit et arrivée à Douala après 1 heure du matin. Retour au pays natal. Formalités. « Que m’as-tu gardé d’Abidjan ? » demande une policière. Me revoici donc au Cameroun. La marque de notre si bonne et chère police. Une bière à la policière, ça ne m’enlève rien. Je m’engouffre dans un taxi. Nuit dans une auberge et j’ai retrouvé Douala. Ah enfin ! Je dirai désormais, il était une fois…Abidjan !