vendredi 26 décembre 2008

ELECAM : Paul Biya rattrapé par les délais

Le chef de l’Etat a moins d’une semaine pour désigner les membres de la commission électorale


C’est une course contre la montre qu’effectue en ce moment le président camerounais pour la finalisation de la mise en place définitive de Elections Cameroon (Elecam), la commission électorale qui va désormais gérer les opérations électorales au Cameroun. Il est notamment attendu du président de la République qu’il nomme les douze membres du conseil électoral de Elecam avant le 31 Décembre 2008. Un exercice crucial dont les enjeux sont tout simplement historiques. Mais, le temps est court, et il faut faire vite. Un nouveau report pourrait être interprété comme un signe de mauvaise foi de la part du pouvoir de Yaoundé. Surtout que le gouvernement avait déjà formulé, et obtenu, la demande d’un report de 6 mois pour la mise en place de Elecam. C’était lors de la session parlementaire du mois de Mars 2008. Ce qui portait alors à 24 mois, la durée totale accordée au gouvernement pour la mise en place de Elecam. Ce report n’avait pas manqué de susciter des remous dans la classe politique comme dans certaines chancelleries installées à Yaoundé.

Cinq mois plus tard, le 14 Novembre dernier, le chef de l’Etat, Paul Biya a signé les modalités d'application de certaines dispositions de la loi du 29 décembre relative à Elecam. Ces textes fixent le cadre de l'entrée en fonction, de l'exercice du mandat et de la gestion des fonctions des organes dirigeants d'Elecam à savoir le conseil électoral et la direction générale. Ils règlent les relations d'Elecam avec le gouvernement, les administrations de l'Etat, les partis politiques, la société civile et les partenaires publics ou privés. Ils situent enfin la gestion financière d'Elecam et fixe les dispositions transitoires.


La signature de ces textes intervenait comme un signal fort augurant l’avènement imminent de la nomination des membres de Elecam. C’est donc sans aucun doute dans les prochains jours que pourraient intervenir lesdites nominations. Surtout que le chef de l’Etat est pratiquement étranglé par les délais. Mais rien n’est à exclure. Le manque de lisibilité et de traçabilité du travail gouvernemental auquel nous ont souvent habitué les autorités de Yaoundé ne permet pas de rassurer quand au respect des délais fixés (avant le 31 Décembre 2008).
Rien ne dit donc que la prorogation du délai de mise en place de Elecam ne pourrait être de nouveau brandie. Après la terrible agitation qu’avait suscitée l'idée de " progressivité " de mise en place de Elecam et les remous de la classe politique après le report de 6 mois obtenu en Mars dernier. Bien plus, les gages récemment donnés par certains membres du gouvernement dans le cadre du « dialogue politique structuré » avec l’Union Européenne et à la communauté nationale et internationale, n'autorisent aucune défaillance.
L’annonce de la nomination de Elecam reste en tout cas attendue !