jeudi 15 mars 2012

De nouvelles raisons d'en vouloir à un gouvernement sans foi ni loi




La mobilisation s’organise sur le réseau social facebook depuis le début de la semaine. Demain vendredi 16 mars 2012, des centaines de camerounais promettent de converger vers l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé. « Chers frères et sœurs, le temps n'est plus aux larmes, que tout Yaoundé sorte le vendredi 16 mars dès 14 heures. Sortons tous à Yaoundé et allons tous devant l’hôpital gynéco de Ngousso soutenir vanessa et les 93 bébés disparus en 2011 au Cameroun. L’heure de l'action a sonné ! Arrêtons d'être timides. Soyons nombreux à la marche. Faites passer le message » peut-on lire dans un groupe de discussion sur facebook. Les manifestants veulent protester d’abord contre les méthodes du gouvernement camerounais qui a choisi de sortir les muscles contre une petite fille de 17 ans, Vanessa Tchatchou, qui a perdu son bébé dans cet hôpital depuis le 20 août 2011. Certes, le président de la République, Paul Biya, a limogé le directeur de l’hôpital, mais il l’a fait après qu’un groupe d’activistes de la diaspora a débarqué devant son hôtel à Genève avec un cercueil drapé aux couleurs du Cameroun en soutien à Vanessa Tchatchou. Après avoir limogé l’ancien directeur de l’hôpital, Paul Biya aurait ordonné de chasser la petite fille de l’hôpital. En tout cas, le nouveau directeur n’a pas pu expulser la fillette sans l’aval de la hiérarchie.

Raisons de la colère

Les manifestants sont aussi en colère contre les autorités qui semblent vouloir étouffer l’affaire. Le procureur chargé de l’enquête a récemment indiqué que d’après les résultats des tests ADN, l’enfant détenu par une magistrate vers qui sont tournés les regards de la famille de Vanessa n’a aucun lien avec la fillette de 17 ans. Le procureur a cependant oublié volontairement de préciser le nom du laboratoire ayant réalisé le test. Pour sa part, l’homme politique, Sosthène Fouda, a déclaré qu’il a réalisé des tests ADN au Centre hospitalier universitaire vaudois en Suisse. D’après lui, le test prouve à 99 % que l’enfant détenu par la magistrate est bel et bien celui de Vanessa Tchatchou. Autre mensonge qui suscite l’indignation dans les rues de Yaoundé, le procureur a indiqué que l’enfant mort à Nkoteng (un quartier de Yaoundé) que le ministre de la Communication avait dit être celui de Vanessa était tellement en état de décomposition avancé que l’on n’a pas pu réaliser un test ADN sur le corps. Un mensonge grossier tant il est vrai que les tests ADN peuvent être réalisés sur des corps des personnes décédées depuis des milliers d’années. Des motifs de colère qu’entendent exprimer des manifestants demain. Eux qui savent déjà qu’en face, la matraque et les camions antiémeutes les attendent.