jeudi 13 août 2009

Yaoundé : Les forces de l'ordre envahissent le marché central


Ils entendent obtenir de force, le départ des sauveteurs et autres petits commerçants en raison de la mise en route de la politique d'urbanisation et d'embellissement de la ville de Yaoundé.::Le marché central de Yaoundé est lourdement quadrillé depuis ce matin par une escouade de forces de l'ordre. Il s'agirait d'une instruction du délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, déterminé plus que jamais à raser les abords de ce marché régulièrement occupé par des centaines de jeunes et autres petits commerçants exerçant dans l'informel. Le délégué du gouvernement entend ainsi donner un coup d'accélération à sa campagne d'assainissement de la ville de Yaoundé engagé depuis quelques mois. Une politique qui, à l'expérience, s'est illustrée par des casses massives des comptoirs et autres logements de fortune qui lézardent les abords des routes urbaines.Seulement témoignent les petits commerçants, les forces de l'ordre commettent des abus divers lors de ces opérations. Entre les retentions abusives des marchandises, les violences physiques et les harcèlements des clients, les policiers et gendarmes affectés à cette tâche se rendent manifestement coupables de plusieurs abus. A en croire un commerçant " ils cassent et ramassent tout à leur passage sans discernement. Dans les couloirs, ils ramassent même les effets des commerçants régulièrement installés ". Certains clients disent avoir été agressés. "Ils arrachent les marchandises lorque vous n'avez pas de factures parce qu'ils pensent que vous les avez acheter chez les sauveteurs" rapporte un client.Chassés du marché central il y a quelques semaines, les petits commerçants s'étaient vu proposés un recasement provisoire à Tsinga, quartier situé hors du centre de la ville de Yaoundé. Seulement, si certains commerçants ont décidé de s'y installer, d'autres ont choisi de faire de la résistance. Ils indiquent en effet que le lieu du recasement proposé par les autorités n'est pas propice à l'exercice d'une activité commerciale fructueuse parce qu'étant éloigné du centre de la ville. "Les commerçants refusent de venir à Tsinga parce que c'est très loin et nous, on dépense beaucoup d'argent de taxi pour y aller et on ne vend même pas grand chose. Ensuite, on travaille souvent avec des fournisseurs qui sont restés dans le marché central et nous, on ne peut même plus nous approvionner les clients lorsqu'ils demandent les produits qu'on ne les a pas sur le champs. Il faut alors repartir en ville pour chercher ces produits. Ce sont toutes ces tracasseries qui nous découragent" témoigne un commerçant. En outre a t-on noté, le site proposé serait assez étroit pour accueillir le flot de sauveteurs qui avait coutume de vendre au bord de la route devant le marché central et au niveau de l'avenue Kennedy. Mais les autorités semblent rester sourd pour le moment à ces revendications.Quitte à mettre au chômage des milliers de jeunes qui y trouvaient là un moyen de survie.Visiblement, elles ont décidé de choisir la méthode forte : déguerpir de force ces jeunes qui ont fait du petit commerce leur activité de survie. En attendant peut-être la construction définitive d'un nouveau marché car le site proposé en ce moment est provisoire. L'épreuve de force tourne pour le moment en faveur des forces de l'ordre dont la présence massive sur les lieux suffit à dissuader toute tentative de rébellion.

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