jeudi 13 août 2009

Cameroun : Portrait de Adamou Ndam Njoya, Le prince qui voulait le pouvoir!


Aristocrate Bamoun, Adamou Ndam Nyoya (ANN) est l’un des hommes politiques qui compte sur la scène camerounaise.


Il s’en était fallu de peu pour qu’il soit le leader de l’opposition en 2004. Lors de l’élection présidentielle. C’était sans compter avec la détermination de John Fru Ndi, le chairman du Social Democratic Front (SDF) qui quitta brutalement la coalition des partis d’opposition pour faire cavalier seul. Raison invoquée par celui-ci, le candidat Ndam Mjoya n’était pas assez représentatif sur l’échiquier national. Soulevant là l’une des critiques qui a souvent été faite au président de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC) : son parti est confiné à son bastion naturel qui est le département du Noun, département d’origine de l’homme politique. Une considération que réfute le prince Bamoun pour qui, « c’est une manière de voir les choses mais sachez qu’avant les élections, on organise les pourcentages que les partis vont avoir ». ANN entend par là que, n’eût été la fraude, son parti aurait un meilleur ancrage national.Né le 8 Mai 1942 à Foumban, ANN connaîtra un brillant parcours scolaire et universitaire à Foumban, Nkongsamba, Yaoundé et en France d’où il revient en 1969, nanti d’un doctorat en droit public international et sciences politiques et d’un diplôme de l’Institut International d’Administration Publique (IIAP). En raison de la proximité de sa famille avec le président Ahidjo qui « dormait chez mon père » révèle t-il, il n’a aucun mal à intégrer le gouvernement. Tout premier directeur de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC), ANN devient Vice-ministre des affaires étrangères dès 1975 puis ministre de l’Education Nationale entre 1977 et 1980 et enfin ministre délégué à l’Inspection générale de l’Etat et à la Réforme Administrative entre 1980 et 1982. Son passage à l’Education Nationale sera très remarqué. Il va instaurer « la colle ». Un système rigoureux qui ne permettra pas aux élèves de tripler les classes et qui va frapper durement les élèves ayant obtenu une moyenne inférieure à 5. Une sévérité dans le système éducatif qui le rend très populaire mais qui suscite quelques mécontentements jusqu’au cœur du pouvoir.

Pour cette raison ou non, le président Ahmadou Ahidjo le débarque en 1982. Et il n’y reviendra plus. Surtout que Paul Biya deviendra président de la République et qu’il n’aurait pas souvent entretenu de bons rapports avec lui car, rapportent certains observateurs, il défiait l’autorité du premier ministre Paul Biya pour rendre compte directement au président Ahmadou Ahidjo. Limogé, il est remplacé par Ibrahim Mbombo Njoya, actuellement sultan des Bamoun. Est-ce depuis ce temps là que va se nouer le désamour officiel entre les deux hommes ? Pas impossible à croire. En tout cas, la rivalité politique entre le sultan et le prince Bamoun n’échappe plus à personne.En 1991, à la faveur de l’ouverture démocratique, ANN annonce la formation de l’Union Démocratique du Cameroun (UDC). Il fait alors de la décentralisation et du respect des droits des minorités, son principal champ de bataille. Candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2004, il a réalisé un score de 4,5 % et a été classé en quatrième position.Universitaire et auteur de plusieurs ouvrages, ANN est actuellement maire de Foumban où sa gestion a souvent été décriée. Certains députés de son parti soutiennent qu’il leur oblige à ponctionner des sommes d’argent sur leurs salaires et autres dotations de l’assemblée nationale. Lui pense que tous les militants doivent contribuer au financement du parti.Au moment où s’annonce l’élection présidentielle de 2011, ANN annonce que son parti désignera un candidat le moment venu et refuse de croire qu’il est le candidat naturel de ce parti vu que « le parti ne se réduit pas à Ndam Mjoya ». Chevalier de l’ordre de la valeur, Adamou Ndam Njoya a reçu plusieurs décorations et travaille avec plusieurs organisations et fondations internationales.

Yaoundé : Les forces de l'ordre envahissent le marché central


Ils entendent obtenir de force, le départ des sauveteurs et autres petits commerçants en raison de la mise en route de la politique d'urbanisation et d'embellissement de la ville de Yaoundé.::Le marché central de Yaoundé est lourdement quadrillé depuis ce matin par une escouade de forces de l'ordre. Il s'agirait d'une instruction du délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, déterminé plus que jamais à raser les abords de ce marché régulièrement occupé par des centaines de jeunes et autres petits commerçants exerçant dans l'informel. Le délégué du gouvernement entend ainsi donner un coup d'accélération à sa campagne d'assainissement de la ville de Yaoundé engagé depuis quelques mois. Une politique qui, à l'expérience, s'est illustrée par des casses massives des comptoirs et autres logements de fortune qui lézardent les abords des routes urbaines.Seulement témoignent les petits commerçants, les forces de l'ordre commettent des abus divers lors de ces opérations. Entre les retentions abusives des marchandises, les violences physiques et les harcèlements des clients, les policiers et gendarmes affectés à cette tâche se rendent manifestement coupables de plusieurs abus. A en croire un commerçant " ils cassent et ramassent tout à leur passage sans discernement. Dans les couloirs, ils ramassent même les effets des commerçants régulièrement installés ". Certains clients disent avoir été agressés. "Ils arrachent les marchandises lorque vous n'avez pas de factures parce qu'ils pensent que vous les avez acheter chez les sauveteurs" rapporte un client.Chassés du marché central il y a quelques semaines, les petits commerçants s'étaient vu proposés un recasement provisoire à Tsinga, quartier situé hors du centre de la ville de Yaoundé. Seulement, si certains commerçants ont décidé de s'y installer, d'autres ont choisi de faire de la résistance. Ils indiquent en effet que le lieu du recasement proposé par les autorités n'est pas propice à l'exercice d'une activité commerciale fructueuse parce qu'étant éloigné du centre de la ville. "Les commerçants refusent de venir à Tsinga parce que c'est très loin et nous, on dépense beaucoup d'argent de taxi pour y aller et on ne vend même pas grand chose. Ensuite, on travaille souvent avec des fournisseurs qui sont restés dans le marché central et nous, on ne peut même plus nous approvionner les clients lorsqu'ils demandent les produits qu'on ne les a pas sur le champs. Il faut alors repartir en ville pour chercher ces produits. Ce sont toutes ces tracasseries qui nous découragent" témoigne un commerçant. En outre a t-on noté, le site proposé serait assez étroit pour accueillir le flot de sauveteurs qui avait coutume de vendre au bord de la route devant le marché central et au niveau de l'avenue Kennedy. Mais les autorités semblent rester sourd pour le moment à ces revendications.Quitte à mettre au chômage des milliers de jeunes qui y trouvaient là un moyen de survie.Visiblement, elles ont décidé de choisir la méthode forte : déguerpir de force ces jeunes qui ont fait du petit commerce leur activité de survie. En attendant peut-être la construction définitive d'un nouveau marché car le site proposé en ce moment est provisoire. L'épreuve de force tourne pour le moment en faveur des forces de l'ordre dont la présence massive sur les lieux suffit à dissuader toute tentative de rébellion.

Cameroun: Koppo, rappeur du ghetto et séducteur de la jeunesse urbaine


Ses chansons hip hop dépouillées de tout conformisme ont littéralement conquis la jeunesse camerounaise


En 2004, un jeune chanteur inconnu fait une entrée fracassante dans la scène musicale camerounaise. Le style inhabituel et le langage décomplexé du rappeur Koppo (Patrice Minko’o Minko’o de son vrai nom) séduit sans coup férir les jeunes camerounais habitués à un hip hop trop formel et souvent convenu. Usant abondamment du « camfranglais », une langue urbaine qui a pignon sur rue, Koppo casse toutes les conventions et s’impose alors comme le nouveau patron du rap en milieu jeune. Ses titres «si tu vois ma go», «confessions», «Emma», «j’en ai marre» et bien d’autres sont repris en chœur par les jeunes, conquis par un hip hop qui leur ressemble et les rassemble. Koppo rafle alors de nombreux prix, caracole au sommet de tous les hit parades et devient une icône incontestée de génération et même au-delà.Né le 16 Janvier 1976 à Yaoundé, Patrice Minko’o Minko’o a fait des études de lettres. Il a aussi appris les arts du spectacle à l’université de Yaoundé I. De policier qu’il avait tenté de devenir en se présentant au concours donnant accès à ce corps de métier, il se tourne vers la scène et le spectacle. Reporter culturel puis assistant cameraman, Koppo fat des petits boulots qui le rapprochent progressivement vers les métiers de l’art. C’est donc découvert par Blick Bassy, ex-chanteur du groupe Macase que Koppo deviendra définitivement musicien. Surtout qu’il se frotte pendant des mois à des artistes musiciens de renom comme Charlotte Dipanda, Ak sang grave, Krotal et Funkiss.


Musicien au sommet de sa popularité, Koppo va organiser un concert à la base Elf à Douala où, près de 15 000 personnes vont se bousculer pour lui réserver un triomphe. Un record d’affluence.Même si depuis 2004, il n’a pas sorti un nouvel album, les jeunes continuent de fredonner avec le même entrain les chansons de son premier album « Je go ». Malgré tout, ses fans attendent avec une certaine impatience son second album qui est annoncé dans les prochains mois. Un album qui, peut-on lire sur son blog, devrait confirmer son ouverture à tous les styles de musique avec des collaborations variées de Petit Pays, Donny Elwood, Anne Marie Nzié, Isnebo du Fadah Kawtal, Katino, 2 Face Idibia. Une belle brochette de stars qui devraient donner encore plus de hauteur à cet album. Un album très attendu qui, s’il apparaît comme un succès, confirmera la stature de star du jeune rappeur.