lundi 23 novembre 2009

René AYINA : "Il y aura des prestations gratuites dans les quartiers"


Le promoteur du Festi-bikusti nous parle de son festival qui débute aujourd’hui.



Le festi-bikutsi débute ce lundi. En terme d’organisation, avez-vous le sentiment que ce festival sera meilleur que ceux des éditions précédentes?
C’est un souhait. Nous pensons quand même que ce sera l’une des meilleures éditions. Nous attendons un public nombreux par rapport à la programmation que nous avons faites. Nous pensons que la programmation est suffisamment alléchante pour que le public trouve son compte. Elle est suffisamment variée et dynamique. Et, je pense que si rien n’arrive entre temps, je crois que le festival sera l’un des meilleurs.

Lorsque l’on est à la 11ème édition d’un festival de notoriété comme le festi-bikusti, on imagine que les difficultés sont moindres…
Nous faisons tout pour les amoindrir. Vous savez bien que ce soit le nerf de la guerre qui manque le plus, nous avons mis des stratégies sur pied pour pouvoir surmonter un certain nombre de choses pour que le festival s’organise. Les éléments nécessaires et indispensables sont déjà réunis. Nous pensons que le festival doit se tenir. Si nous avons pris soin d’annoncer, ça veut dire que nous avions déjà 75 % des éléments qui nous permettent d’organiser le festival. Les problèmes ne manquent pas. Il y a toujours des problèmes mais nous essayons de réduire au maximum la marge des problèmes pour qu’on maximise les énergies qui contribuent à faire réussir le festival.

 

Qu’est-ce qui fera la particularité du festi-bikutsi cette année?
La particularité de cette année, la principale, c’est le déploiement que nous faisons dans les mairies. Nous essayons d’associer les mairies à l’organisation de cet événement qui devient un événement populaire. Nous pensons que les mairies de Yaoundé, tous les maires doivent s’associer à l’organisation de cet événement d’une façon ou d’une autre. C’est pour ça que nous avons choisi d’aller dans 3 mairies cette année pour faire des conférences et des animations publiques avec notre partenaire, notre sponsor, Les Brasseries du Cameroun, qui vont déployer un car podium avec du matériel dessus et des artistes qui vont faire des prestations gratuites dans les quartiers, dans les mairies. A la mairie de Yaoundé 2 à Tsinga, à la mairie de Yaoundé 6 à Biyem Assi et à la mairie de Yaoundé 3 à Nsam

Parmi les vedettes du Bikutsi les plus en vue du moment, il y aura des absents. On parle de Katino, Majoie Ayi, Lady Ponce, Ama Pierrot et autres qui pourraient être absents. Quelles sont les vedettes qui ne pourront pas être là et pour quelles raisons?
Ceux que vous avez cité effectivement seront absents. S’ils réussissent à se libérer de leurs occupations, peut-être qu’ils pourraient être là mais, nous nous préférons dire la vérité au public qui nous accompagne dans ce festival. Nous préférons leur dire que ces personnes ont des programmes surchargés. Et, il peut se trouver qu’elles ne puissent pas être là. Ceux qui nous feront la surprise de rentrer avant le temps, nous pensons que nous allons les intégrer parce qu’ils avaient déjà été programmés. Maintenant, leur calendrier des spectacles à l’extérieur du Cameroun a fait qu’ils ne puissent pas être là à cette période là parce que vous savez aussi que, c’est important que les artistes se frottent aux réalités internationales et c’est d’ailleurs pour cela que nous travaillons. Donc, nous les encourageons à continuer parce que nous voulons que nos artistes aient des spectacles compétitifs. C’est pour ça que ça ne nous gêne pas qu’ils ne soient pas là. Ils sont de tout cœur avec nous. Si jamais ils ont la possibilité de revenir fêter avec nous, ils seront là.

L’un des reproches que l’on fait généralement aux chanteurs de Bikutsi, c’est qu’ils délivrent des messages aux relents sexuels et parfois pornographiques. Que fait votre festival pour corriger cette perception négative du Bikutsi?
Non, je crois que ce discours a changé depuis longtemps. Ce que nous faisons en réalité, c’est que nous essayons de faire des efforts pour faire comprendre aux jeunes artistes qui arrivent que ce n’est pas la voie du salut que de chanter des insanités. Maintenant vous voyez bien que des artistes comme Aïjo Mamadou, comme Bisso Solo, comme Tonton Ebogo j’en citerai davantage, ont un discours qui est tout à fait particulier. Ils ont des textes intéressants et c’est eux que nous essayons d’encourager parce que, lorsque le festival a commencé à se tenir, il y avait déjà ce problème là. Nous avons essayé de le contourner et aujourd’hui, je pense que nous sommes sur une bonne voie. Le discours a changé, les textes sont éducatifs, les mélodies sont attrayantes. Je crois que l’orchestration suit avec. Donc, c’est ce que nous essayons de faire. Juste de les orienter pour que ça se passe bien.


 

Le camp Sonel Essos est le site du festival mais vous dites qu’il y aura des caravanes dans les mairies. Concrètement, comment cela va-t-il se passer?
Clairement, ça va se passer comme suit : Lundi, Mardi et Mercredi, les spectacles sont gratuits dans les mairies que nous avons cité plus haut. A partir de 16 heures parce que nous commençons avec une conférence-débat et, nous enchaînons avec les spectacles. Les spectacles populaires sont gratuits pour que nous nous rapprochions davantage du public. Et, nous rentrons au site du camp Aes Sonel pour faire la cérémonie d’ouverture de ce festival le jeudi. Dès qu’on fait la cérémonie d’ouverture, les spectacles s’enchaînent jusqu’à samedi sans arrêt. Donc, les spectacles commencent au camp sonel le Jeudi 12 jusqu’au samedi 14.

Dans une récente interview, vous avez indiqué que le cachet des artistes est fixé à 50 000 francs par soirée. A l’heure qu’il est, est-ce que vous avez déjà réuni toutes les assurances qu’aucun des artistes ne va se plaindre à la fin du festival?
C'est des choses que nous avons réglé depuis longtemps. Les artistes le savent. Nous n’avons pas de sponsors réels. Nous n’avons pas un appui financier consistant. C’est pour cela que nous préférons nous entendre avec les artistes pour que ce genre de problème ne se pose pas. Je crois que depuis 3 ans pratiquement, nous n’avons pas ce genre de problème. Les artistes ne se plaignent pas au festi-bikutsi parce que, c’est leur festival. Ce n’est pas un festival qu’on organise…C’est pour faire la promotion de la culture. C’est eux même qui ont choisi. Et je crois qu’ils nous accompagnent…Et, c’est pour cela que annonçons clairement à tout le monde que c’est 50 000 francs. 50 000 francs, ce n’est pas un cachet, c’est une prime de participation. Donc, le jour où nous avons un sponsor qui prend en charge un certain nombre de dépenses, nous payons les cachets considérables.

Donc, vous n’avez pas de sponsors…
Oui, pour le moment nous n’avons pas de sponsors. Nous avons des personnes qui nous accompagnent, des partenaires, mais pour le moment nous n’avons pas de sponsors réels. Mais je crois que ça ne va pas tarder parce que, les Brasseries du Cameroun nous accompagnent depuis un temps. Je crois qu'à un moment donné, ils vont comprendre que nous avons une organisation sérieuse et qu’il faille qu’ils associent l’image des Brasseries à ce festival qui est un festival qui bouge et qui fait parler de lui.

Dernière question, vous avez sans doute des ambitions pour ce festival dans l’avenir. Est-ce que vous pouvez nous en parler?
Les ambitions, c’est d’ouvrir le festival à l’international puisque c’est un festival que nous avons choisi de restructurer. Dans la phase de restructuration, nous avons été obligé d’arrêter d’inviter les artistes qu viennent de l’extérieur qui nous coûtent chers en termes de billets d’avion, en termes d’hébergement, en termes de restauration, de transport. C’est des choses…parfois on pense que ce sont des choses négligeables mais en fait, ce n’est pas négligeable. Il faut des assurances pour qu’un artiste parte de là où il est pour qu’il vienne. Et puis, il faut qu’on l’ouvre à l’Afrique Centrale. Puisque nous parlons des musiques bantoues. Les musiques bantoues ne se trouvent pas seulement au Cameroun Elles s’étendent sur une bonne partie de l’Afrique. Nous allons donner une ouverture aux artistes de la diaspora qui ont quelque chose de plus à nous apporter par rapport à leurs expériences, par rapport à leurs carrières. Donc, c’est un peu ça. Et puis, aujourd’hui, nous nous attardons sur l’aspect festif de ce festival. Je crois qu’il y a un domaine recherche qui est important. Je crois que dans l’avenir, nous pouvons faire des recherches pour qu’on identifie tous les rythmes qui s’associent au bikutsi.

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