vendredi 23 janvier 2009

La presse camerounaise en deuil: Richard Ombe Touna a cassé sa plume!


Le directeur de publication du journal Repères est décédé jeudi des suites d'une courte maladie.

Richard Touna de son vivant

Le journaliste et directeur de publication de l'hebdomadaire REPERES est décédé. Richard Touna, journaliste, directeur de publication de l'hebdomadaire REPERES et collaborateur de l'hebdomadaire JEUNE AFRIQUE a cassé sa plume ce jeudi à l'hôpital de la caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) de Yaoundé. Si nous n'avons pas encore des informations précises sur les circonstances de sa mort, on se rappelle qu'il avait été pris d'un malaise à la résidence de Janet Garvey, ambassadrice des Etats-Unis au Cameroun, à l'occasion d'une cérémonie organisée par la diplomate américaine pour célébrer l'investiture de Barack Obama, le nouveau président des USA. Ancien collaborateur du journal LE MESSAGER, Richard Touna a créé l'hebdomadaire REPERES dont la célébration du deuxième anniversaire a eu lieu le 16 Janvier dernier.


Notre souhait est d'opérer le saut qualitatif dont nous rêvons pour parvenir à asseoir une entreprise de presse citoyenne suffisamment utile à la vie sociale et politique du Cameroun.
Richard Touna


Nous revenons sur ses déclarations faites à propos de la célébration du deuxième anniversaire de son hebdomadaire.
« En terme de contenu, nous restons cohérents. Nous essayons de proposer chaque semaine à nos lecteurs une information pertinente, qui puisse contribuer au progrès de la personne qui lit Repères. Il y a maintenant le Business plan en terme de coefficient de rentabilité dans le temps. Sur ce plan, après deux années, notre activité reste largement déficitaire. Et c'est le lieu pour nous ici de lancer un appel en direction des annonceurs et autres partenaires, qui doivent comprendre que la presse n'est pas une activité de pitié. Elle participe même à la crédibilisation de certaines entreprises et de certaines administrations. Les journaux sont des structures qui doivent fonctionner de façon optimale, avec des employés régulièrement rémunérés. C'est tout le sens que nous avons attaché à notre signature de la convention collective. »
Repères a été déclaré et notifié en décembre 2008 par le fonds d'appui à la presse francophone du Sud de l'organisation internationale de la Francophonie comme éligible à ce fonds. Une subvention de 23.000 euros, environ 15.000.000 Fcfa, afin de renforcer son environnement technologique. Ce qui devrait permettre d'acquérir de nouveaux logiciels de traitements de données et l'amélioration du site internet.

Originaire de la LEKIE, il aura été directeur de l’information à Radio Reine et consultant en communication et aura passé 9 ans au Messager avant de partir pour des "raisons de convenance personnelle" comme il l'avait alors déclaré.

Depuis deux ans, il s'attelait à cette nouvelle fonction, cette nouvelle mission qu'il avait résumé ainsi Notre souhait est d'opérer le saut qualitatif dont nous rêvons pour parvenir à asseoir une entreprise de presse citoyenne suffisamment utile à la vie sociale et politique du Cameroun.

Investiture de Barack Obama au Cameroun: l'avis de Charles Ateba Eyene, président du club éthique



Charles Ateba Eyene, président du club éthique

Cela arrivera aussi forcément, fatalement au Cameroun

Je crois que c'est quelque chose de très émouvant, impressionnant, et je crois que c'est une source d'inspiration pour beaucoup de jeunes de notre génération. Obama est un modèle à suivre, un modèle de travail, un modèle de talent, un modèle de compétence. Le Cameroun peut tirer des leçons de cette investiture. La roue de l'histoire tourne. Les Etats-unis ont évolué. Il y a cinquante ans, voire cent ans, les choses ne se passaient pas ainsi. Et je suis sur qu'au Cameroun, les générations qui commencent en soixante dix en montant pourront imposer à notre société ce genre de rêve. Ce qui est sur c'est que nous ne pouvons pas avoir ce genre de démocratie avec les gouvernants actuels. Ça c'est ce qui est sur parce qu'ils n'ont pas été formés à cette démocratie. Ils ont été formés à la démocratie des migmags, de la corruption, à la démocratie des trafics d'influence et de la tricherie; donc, je pense que, une nouvelle classe arrivera un jour et je pense que ce sera beaucoup plus quand on aura à la tête des patriotes, c'est-à-dire des gens qui se sont battus pour l'indépendance, des gens qui croient au Cameroun, des gens qui préservent le Cameroun, des gens qui considèrent que les étrangers ne sont pas autre chose que des partenaires avec qui on peut faire et non des gens qui doivent venir décider en nos lieux et places. Donc, je pense que cela arrivera forcément, fatalement, et je souhaite bon vent à Barack Obama et je souhaite qu'il soit appuyé par tous ceux qui le soutiennent véritablement.

Investiture de Barack Obama au Cameroun: L'avis deCharles Nguini de Transparency International



Charles Nguini, Transparency International

Nous ne sommes même pas sûrs que nos enfants vivront l'alternance dans notre pays

Nous avons assisté aujourd'hui à l'investiture du président Barack Obama. C'est une expérience extraordinaire que de vire en direct une telle transition entre président sortant et président entrant. Et surtout avoir un président d'origine afro-américaine. Donc, c'est une interpellation d'un autre point de vue pour notre pays parce que nous avons conscience que nous n'allons peut être pas toujours dans la bonne direction. Donc c'est vraiment une interpellation par rapport à la marche de notre démocratie. Qui doit être une marche, certes par étapes, qui doit être une marche sur des chemins bien balisés. Pour le moment, nous avons l'impression que parfois, nous rentrons plutôt au lieu d'avancer. L'interpellation c'est qu'aucun pouvoir ne doit s'éterniser. Il n'est pas nécessaire de s'éterniser pour laisser une marque. De l'autre point de vue, le fait que l'homme fasse son œuvre et passe la main à d'autres c'est vraiment la marque de la démocratie; il y a l'alternance certes, mais il y a également d'autres choses. Vous voyez tout l'apaisement qui a consacré cette cérémonie. Donc, l'on magnifie le rêve américain tel qu'on a pu le vivre, tel qu'on a pu le lire depuis longtemps. Mais nous ne sommes pas sur de le vivre dans notre pays, nous ne sommes même pas sur que nos enfants le vivront.

Investiture de Barack Obama au Cameroun: L'avis d'Anicet Ekane, président du Manidem




Anicet Ekane, président du Manidem

"ça va permettre d'impulser le triomphe des valeurs et des idées sur les replis identitaires au Cameroun"


C'est toujours très émouvant de participer de visu comme ça à la prestation de serment du président des Etats-unis qui est quand même le président du pays le plus puissant du monde. C’est d'autant plus émouvant qu'il s'agit de Barack Obama, d'origine africaine. C'est une véritable révolution. Je pense que tous les espoirs que Barack Obama suscitent dans le monde entier au delà de la couleur de sa peau, peuvent avoir un impact sur la vie du monde plus tard. Il sera de plus en plus difficile aujourd'hui de marginaliser les minorités. D'autant plus qu'aux Etats-unis, c'est le représentant d'une minorité qui est au pouvoir. La deuxième remarque qui m'arrive à l'esprit à propos d'Obama c'est le fait que ses idées ont transcendé et supplanté les données subjectives liées à la peau et à la race. Rapporté à notre pays, c'est une bonne leçon. Notre pays où la politique est encore colonisé par le régionalisme et le tribalisme. Car vous savez bien que quand on regarde de façon précise, la plupart des partis sont attelés à des régions. La plupart des combinaisons politiques dans le pays que ce soit dans la coalition présidentielle ou dans certaines coalitions de l'opposition, sont arrimées où construites en fonction des régions. Les fameux axes nord-sud sont basés sur des considérations régionales, pas sur des considérations idéologiques ou politiques. Et dans cette atmosphère ne peuvent pas prospérer des partis comme le notre qui voudraient faire confiance à l'intelligence des camerounais, à leur regroupement en fonction de leurs intérêts économiques, professionnels ou politiques en dehors de toute considération régionale. Je pense que l'élection de Barack Obama aujourd'hui est une leçon pour les africains. Ça va ouvrir des perspectives. ça va permettre à ce que dans notre pays aussi, ce soient les valeurs, les idées qui triomphent sur les replis identitaires.

MANIDEM: Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie