samedi 9 mai 2009

La filière sylvicole victime de la crise financière internationale


::Koaci.com Yaoundé:: La crise a aussi touché de plein fouet la filière bois au Cameroun::

Au rebours de toutes les analyses optimistes qui prédisaient que le Cameroun serait épargné par la crise financière internationale, plusieurs secteurs de l’économie camerounaise sont frappés de plein fouet.

C’est notamment le cas de la filière sylvicole (du bois précisément) qui a enregistré une baisse drastique de ses exportations. Une situation que, André Ngouabou, le chef de terminal à bois au Port Autonome de Douala justifie en ces termes : « parce que la crise touchait d’abord le domaine du logement, le bois a été le secteur du bois a été le premier secteur touché ». Au Port de Douala, l’impact de la crise se mesure au rythme des camions de bois qui y entrent. Avant la crise, fait savoir André Ngouabou, le nombre moyen de camions entrant au terminal était de 90 camions par jour. Ce rythme a quasiment baissé de moitié.
Roger Nkodo Dang, observateur de l’Organisation Internationale des Bois Tropicaux (OIBT), explique quant à lui cette baisse d’activité par le fait que le Cameroun avait deux grands clients à savoir la Chine et les Etats-Unis. « La Chine n’achète plus depuis la fin des constructions des stades dédiés aux Jeux Olympiques. Aux Etats-Unis, l’immobilier n’est plus prospère » souligne t-il. Conséquence de cette chute des ventes à l’exportation, « 1600 ouvriers sont déjà licenciés et près de 2400 mis en chômage technique à cause de la fermeture des usines et des chantiers d’exploitation ; les prix de vente de certains débités phares ont baissé de 8,29% ; la demande du marché extérieur a connu une baisse comprise entre 25 et 35% ; le chiffre d’affaires des entreprises forestières a baissé de 20 à 35% ; certaines commandes en cours d’exécution ont été annulés » selon le ministre des Forêts et de la Faune, Elvis Ngollè Ngollè, qui s’est récemment confié au quotidien gouvernemental "Cameroon Tribune".

Face à la crise qui frappe ainsi la filière sylvicole, le gouvernement n’entend pas rester les bras croisés. Le ministre Elvis Ngollè Ngollè annonce ainsi une batterie de mesures parmi lesquels : la suppression des cautions bancaires pour les sociétés éligibles à la DGE (Dotation Globale d’Equipement), la révision des valeurs FOB des essences, le réaménagement et la baisse de la RFA, le transfert de la taxe entrée usine vers un droit de sortie et bien d’autres.

Toutes mesures que les observateurs les plus optimistes jugent avec prudence ; l’économie du bois camerounais étant fortement extraverti et donc lié à la conjoncture internationale. Pour les observateurs comme Roger Nkodo Dang, il n’y aura pas de reprise véritable dans la filière sylvicole avant l’année 2012. Dans l’espoir bien sûr que, d’ici là, les économies des partenaires commerciaux du Cameroun vont retrouver une nouvelle embellie.

La stratégie du gouvernement contre la grippe porcine


::Koaci.com Yaoundé:: Tout comme au Mexique, le gouvernement Camerounais a tenté par des mesures chocs de lutter contre le virus::

Face à l’actualité sanitaire internationale marquée par la propagation de la grippe mexicaine, le gouvernement camerounais a tenu une réunion ministérielle le mardi 28 Avril 2009 à l’effet de mettre en place un dispositif national de prévention contre « l’épidémie de grippe porcine ». Une stratégie de prévention vigoureuse quoique le Cameroun n’ait encore enregistré aucun cas de contamination au virus A/N1H1 ni dans les élevages de porc « qui restent sous haute surveillance », ni chez les êtres humains.

Concrètement, le gouvernement a prescrit un certain nombres de mesures : la mise en place d’une cellule de veille interministérielle de renforcement de la surveillance des points d’accès au territoire national, principalement dans les aéroports et ports à l’égard des marchandises et des voyageurs en provenance des zones contaminées. Ensuite, le gouvernement prévoit le renforcement des stocks de vaccin Tamiflu pré positionné dans le cadre de la lutte contre la grippe aviaire et dont « l’efficacité est avérée pour lutter contre la grippe porcine ». Les populations sont aussi invitées à déclarer tout cas suspect aux autorités sanitaires compétentes.
Enfin, le gouvernement invite les camerounais projetant se déplacer vers l’un des pays contaminés à surseoir à leur voyage ou à se conformer scrupuleusement aux prescriptions des autorités sanitaires du pays d’accueil.

Malgré la maîtrise de la grippe mexicaine observée ces derniers temps, le gouvernement camerounais continue en tout cas d’exiger une certaine vigilance aux populations. Et reste très préoccupée par les mouvements de personnes et de porcs en provenance des pays où les cas de contamination ont été enregistrés.

Réintégration des 14 étudiants exclus de l'Université de Buéa selon un communiqué de l'Addec


::Koaci.com Yaoundé:: Satisfaction de l'ADDEC après la réintégration des étudiants::

Dans un communiqué datant du 02 mai 2009, l’Association pour la Défense des Droits des Etudiants du Cameroun (ADDEC) informe la communauté universitaire et l’opinion publique, qu’après des jours d’âpres négociations et tractations, la tension est totalement retombée à l’Université de Buéa avec pour corollaire la réintégration des étudiants suspendus par les autorités de cette institution universitaire le mois dernier.

Selon l’Addec qui a félicité cette décision, la sortie de crise a été obtenue au terme de la rencontre qui s’est tenue le vendredi 1er Mai 2009 à la salle du Conseil (Board Room) de l’Université de Buéa. Y étaient présents à cette réunion de crise présidée par le vice chancelier de l'université de Buéa le Professeur Vincent Titanji, des représentants de l'administration de cette institution universitaire, les étudiants les étudiants menacés de suspension, et les deux représentants de l’Addec, vivement recommandés à cette rencontre par le MINESUP ( Ministère de l’enseignement supérieur).

Pour mémoire, les autorités de l'université de Buéa avaient procédé le 23 avril dernier à une suspension d'une dizaine de leaders de l'University of Buéa Student Union (UBSU) alors que ces derniers à partir d’un mémorandum revendiquaient pacifiquement l’amélioration de leurs conditions de vie et de leur formation.

Le combat pour le respect des libertés humaines en milieu universitaire avait ainsi pris un coup dans l'aile avec cette mesure dont le seul objectif était de noyauter et de déstabiliser cette association créée aux forceps à la fin de la grève lancée par l'Addec en 2005.

Selon le communiqué de l'Addec, les 13 étudiants suspendus par les décisions N° 2009/0440, 0441, 0442/UB/VC/REG du 23 Avril 2009 sont immédiatement réintégrés. L’étudiant Fred Woka NGUVE (UB025562) retrouve immédiatement son poste de Chairman de l’UBSU. Deux commissions seront mises sur pied dans les deux prochaines semaines avec pour mission de trouver des solutions aux problèmes posés par les étudiants dans leur mémorandum.

L'Addec, cette association estudiantine qui a fait de la défense des étudiants camerounais son credo, tient dans son communiqué à féliciter l’esprit d’ouverture et de dialogue des étudiants regroupés au sein de l’UBSU (University of Buea Student Union), et la disposition des différentes parties à laisser s’ancrer les valeurs de justice et de liberté.

11 étudiants en grève de la faim


::Koaci.com Yaoundé:: Les grévistes réclament la réintégration de leurs camarades exclus de l’Université de Buéa::

Depuis ce Jeudi 30 Avril 2009 à17 heures, 5 étudiants de l'Association de Défense des Droits des Étudiants du Cameroun (Addec) et 6 étudiants de l’Université de Buéa observent une grève de la faim et font un sit-in devant le Ministère de l’Enseignement Supérieur (Minesup).
Cette décision des étudiants fait suite à un échec des négociations qu’ils ont menées avec le Directeur de la Cellule du dialogue au Minesup. Un échec qu’il faut attribuer aux divergences de vue entre les étudiants et le Minesup à propos de la réintégration de14 étudiants exclus de l’Université de Buéa il y a quelques jours. Une suspension que l’Addec qualifie d’« ingérence grave dans le fonctionnement d'une association autonome (University of Buea Student Union) à l'Université de Buea » et « harcèlement peu civilisé » du Recteur.

En réalité, pendant la grève des enseignants relevant du Minesup, les responsables du « University of Buea Student Union » avaient appelé leurs camarades à se mêler à ladite grève dans le but d’obtenir l’amélioration des conditions de travail des enseignants qui pourraient impacter sur la leurs. Les étudiants et membres « University of Buea Student Union » ont ainsi entrepris de perpétrer des mouvements de mécontentement qui ont été réprimés par les forces de l’ordre. L’implication du lobby estudiantin n’a manifestement pas été du goût des responsables de l’Université de Buéa. Le 21 Avril 2009 en tout cas, une décision du Recteur suspend 14 des étudiants de l’Université de Buéa, tous membres du « University of Buea Student Union ».

A ce jour, le Minesup exige des étudiants exclus, « des excuses » au Recteur de l’Université de Buéa en vue de permettre leur réintégration dans les effectifs de cette université. Les étudiants exclus et l’Addec quand à eux posent 3 conditions : la rencontre des étudiants exclus avec le Recteur de l’Université de Buéa, les excuses publiques de ce dernier, « la démilitarisation du campus » de l’université de Buéa dans un délai de 24 heures et la réintégration des 14 étudiants exclus à l’Université de Buéa.

Pour protester après l’échec des négociations, les étudiants grévistes ont donc engagé un sit-in et une grève de la faim dont ils n’entendent que si leurs revendications sont prises en compte.
C’est une nouvelle fois l’Université camerounaise qui est en crise alors même que les Jeux Universitaires débutent dans 2 jours.

Le principal parti d’opposition veut boycotter la fête de l’Unité


::Koaci.com Yaoundé:: Le Social Democratic Front proteste contre la commission électorale dont il doute de la neutralité::

Le Social Democratic Front (SDF), principal parti d’opposition promet de boycotter la fête nationale de l’Unité du Cameroun le 20 Mai 2009. Il s’agit pourtant d’une des plus importantes fêtes du Cameroun puisqu’il s’agit de commémorer l’avènement de l’Etat Untaire. Le Cameroun ayant été longtemps divisé en deux parties : anglophone et francophone.
En refusant de participer à cet événement généralement marqué par un défilé présidé par le Président de la République en personne et dont des sources annoncent la présence du premier ministre français François Fillon, le SDF veut réaffirmer ses positions sur certains aspects de la vie nationale. Notamment, protester contre Elections Cameroon (Elecam), la nouvelle commission électorale qui va désormais organiser les consultations électorales au Cameroun. Dans une Interview accordée au quotidien camerounais LE JOUR, John Fru Ndi, le leader de cette formation politique indique que « c’est le moment de manifester contre la situation délétère qui sévit actuellement dans notre pays. Je peux citer à titre d’illustration, l’absence d’une commission électorale indépendante, la marginalisation de la jeunesse, l’inefficacité de la lutte contre la corruption et les démolitions arbitraires, toutes choses qui sont, entre autres, des entraves à la mise sur pied d’une société de justice et de paix ».

La position du SDF s’inscrit en fait dans un vaste esprit de contestation que manifestent plusieurs partis politiques d’opposition et la société civile camerounaise à propos des responsables de la commission électorale.
Les 30 et 31 Décembre 2008 , Paul Biya nommait les membres du conseil électoral de ladite commission. La plupart des responsables nommés étaient issus de la formation politique du chef de l’Etat, le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Malgré les critiques, Paul Biya est resté sourd. Refusant de réexaminer ces nominations. C’est donc pour continuer le combat de la mise en place d’une commission électorale plus « impartiale » que le SDF va boycotter la prochaine fête de l’Unité. Pour ensuite, si le chef de l’Etat ne réexamine pas ses décrets de nomination, empêcher la tenue de la prochaine élection présidentielle qui aura lieu en 2011, conformément aux propos de John Fru Ndi qui déclarait qu’ « il n’y aura pas d’élection au Cameroun en 2011 ».

Des sources crédibles déclarent cependant que des tractations sont en cours entre le parti au pouvoir et le SDF afin qu’il accepte de faire défiler ses partisans le 20 Mai 2009.

Quoiqu’il en soit, les prochaines élections au Cameroun sont déjà entachées d’un soupçon d’impartialité avant même d’avoir eu lieu. Et les mouvements de boycott comme celui qu’entend mener le SDF ne rassurent nullement sur le minimum de consensus politique que devrait assurer les autorités de Yaoundé pour garantir la stabilité politique du pays.

Après la visite du pape, la polémique se déporte au ministère de la communication


::Koaci.com Yaoundé:: Tous les regards sur l'utilisation des fonds pour la visite du Pape se portent sur le ministre dela communication Jean Pierre Biyiti Bi Essam ::

Plus d’un mois après la visite du pape Benoît XVI au Cameroun, la polémique sur son séjour continue d’animer la scène médiatique. Il ne s’agit plus des propos du pape sur le préservatif, mais de la gestion de quelques 770 millions de Francs Cfa alloués au ministère de la communication pour assurer justement la communication autour de cette visite papale.

Comment le ministre, Jean Pierre Biyiti Bi Essam a t-il géré ces fonds ? La question a surgi au lendemain du départ du pape Benoît XVI. Au point où le ministre de la Justice Amadou Ali, a requis auprès du chef de l’Etat, l’ouverture d’une information judiciaire sur la gestion de ces fonds. Toute chose qui a sans aucun doute rencontré l’assentiment du chef de l’Etat car, hier, 23 Avril 2009, le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Yaoundé centre administratif a auditionné le ministre Jean Pierre Biyiti Bi Essam pendant près de 3 heures selon des sources généralement bien informées. Une audition dont rien n’a filtré.

Même si la polémique est parti du montant total alloué au ministère da la communication à l’occasion de la visite du pape (850 millions de francs Cfa pour certains cadres du ministère, 770 millions de Francs cfa), c’est véritablement la somme de 130 millions devant servir à diverses charges (dossier de presse, dîner, centre de presse…) qui fait débat. En effet, cette somme aurait été versée dans le compte personnel du ministre Biyiti Bi Essam à la Société Générale des Banques du Cameroun (SGBC). D’après un quotidien de la place camerounaise paru ce matin, « le ministre de la Communication fait valoir le souci de sécurisation des fonds qui n'ont pu être mis dans un coffre-fort, à la suite d'une demande formulée par le Mincom auprès des responsables de l'agence "Sgbc du Marché" à Yaoundé (comme dans le cas des hôtels), ils n'auront cependant pas autorisé une telle opération. D'où, dit-il, la solution choisie de verser le 26 février et le 10 mars respectivement 60 et 70 millions de Fcfa dans son compte d'épargne de la Sgbc ».

Quoiqu’il en soit, le ministre de la communication est reparti du Tribunal, hier, sans des menottes. Ce matin au ministère, l’on pouvait apercevoir son véhicule et un fonctionnaire du ministère nous a confirmé que le ministre était dans son bureau. Ceci est d’autant plus crédible que le ministre de la Justice aurait prescrit des auditions sans interpellations.

On peut admettre que le ministre ait été animé par le souci de « sécuriser » les fonds, il sera sans doute difficile de convaincre le parquet de cette « bonne foi » car dans la presse, l'on y entrevoit une tentative de détournement de ces fonds. Le ministre ne pourra pas non plus taire la polémique tant il est vrai que les fonds publics, d’après les lois camerounaises, ne sauraient être déversés dans les comptes privés.

En attendant que toute la vérité soit établie dans cette affaire, c’est un ministre de la communication qui est désormais assis sur un siège éjectable. Au moment même où l’éventualité d’un remaniement ministériel est plus que jamais d’actualité.