samedi 12 septembre 2009

Roland Kwemain: "Ma victoire sera diplomatique et économique pour le Cameroun"

Candidat à la présidence mondiale de la jeune chambre internationale, il explicite les contours de sa candidature

Roland Kwemain

Vous êtes candidat à la présidence mondiale de la Jeune Chambre Internationale. Pouvez-vous nous présenter cette institution ?
La Jeune Chambre Internationale est une fédération mondiale de jeunes leaders et entrepreneurs âgés de 18 à 40 ans. L’ambition est d’offrir aux jeunes, des opportunités de développement qui leur permettront d’apporter des changements positifs dans leurs communautés respectives. La JCI est représentée dans 119 pays et dans 6000 localités. Au Cameroun, la JCI est représentée dans 27 localités et compte près de 850 membres. La JCI a 20 ans d’existence au Cameroun.

Vous avez déjà occupé de très hautes fonctions au sein de la JCI. Qu’est-ce qui a motivé votre candidature à la fonction suprême de président mondial de la Jeune Chambre Internationale ?
Effectivement en 2006, j’étais président national de la JCI ; en 2007, j’étais vice-président mondial, en 2008 j’étais président du conseil pour le développement des Jeunes Chambres Afrique et Moyen-Orient et en 2009, je suis vice-président exécutif mondial c'est-à-dire N°2 de la fédération. En ce qui concerne ma motivation, je dois vous dire que c’est la Jeune Chambre du Cameroun qui a décidé de présenter ma candidature. Deuxièmement, j’ai le soutien des Jeunes Chambres d’Afrique et du Moyen-Orient qui ont pensé qu’il était temps, qu’un fils noir puisse aussi briguer la magistrature suprême de notre organisation. Troisièmement, c’est parce que je remplis toutes les conditions pour pouvoir être candidat.

Slogan de campagne

Vous êtes le premier africain, le premier noir à briguer la présidence mondiale de la Jeune Chambre Internationale. Est-ce que la promotion de l’image des africains et des noirs en général occupera une place dans votre programme si vous êtes porté à la tête de la JCI ?
D’abord, je dois faire une précision. Je ne suis pas le premier africain mais je suis le premier noir qui pourrait être président mondial de la JCI. Avant moi, il y a déjà eu 2 africains : un mauricien et un tunisien. Donc, la réalité c’est que, beaucoup de gens souhaitent qu’un noir soit élu à la présidence mondiale de la JCI. Pour ce qui est de l’image des africains que vous évoquez, si je suis élu, ce sera l’occasion de démontrer que nous avons la capacité de leadership. N’oubliez pas que la Jeune Chambre Internationale est une organisation qui forme les leaders et, en 64 ans, nous avons eu 64 présidents mondiaux. C’est une organisation où les valeurs démocratiques sont très importantes. Donc, c’est important qu’on puisse donner la chance à un noir, de diriger l’organisation. Ça permettra aussi de nous valoriser. Je pense que l’heure est au changement et notre organisation prône le changement depuis 64 ans mais aussi, la transformation de nos sociétés en des sociétés meilleurs et peut-être il fallait que l’organisation aussi commence par changer elle-même.

Avez-vous une idée de vos concurrents et, quels pourraient être vos atouts par rapport à ceux-ci ?
Peut-être faudrait-il que je vous explique comment ça se passe sur le plan constitutionnel. Il y a 119 organisations nationales et donc 119 présidents nationaux. Sur les 119 présidents nationaux, il y a 17 qui deviennent vice-présidents mondiaux l’année suivante. Et sur ces 17, 4 deviennent vice-présidents exécutifs l’année suivante. Donc, nous sommes actuellement 4 vice-présidents exécutifs et donc 4 candidats potentiels à la présidence mondiale de la fédération. Moi je pense que sur le plan stratégique, il est plus intéressant d’analyser ses forces et ses faiblesses. Quand on veut trop se focaliser sur ses concurrents, on peut s’égarer mais nous avons les meilleures chances et les atouts pour pouvoir, au soir du 20 Novembre 2009 en Tunisie, avoir la victoire avec nous.

On a vu le gouvernement notamment plusieurs ministres se mobiliser autour de votre candidature. Comment se matérialise ce soutien ?
Déjà, peut-être qu’il faut expliquer pourquoi le gouvernement nous soutient. La JCI au Cameroun est régie par le décret présidentiel 219/2003 qui nous place sous la tutelle du ministère du Commerce. Donc, nous sommes une organisation régie par un décret présidentiel. En 2006, le Président de la République, son Excellence Paul Biya avait cité la Jeune Chambre comme modèle lors de son traditionnel discours du 10 Février à la jeunesse camerounaise et, nous voulons briguer la magistrature suprême d’une organisation qui a formé les plus grands du monde en matière de leadership, qui a un accord de partenariat depuis 1957 donc depuis 52 ans avec les Nations Unies et qui est une organisation mondiale de 200 000 membres dans 119 pays et plus d’un million d’anciens membres. Il était naturel qu’on puisse saisir les plus hautes autorités du pays et donc le Président de la République pour lui faire savoir que nous avons l’intention de briguer la présidence mondiale d’une telle organisation et que nous avons besoin de sa bénédiction et de son soutien. Nous l’avons reçu le 5 Juin 2009. Ce soutien est diplomatique. Le candidat qui vous parle est propriétaire d’un passeport diplomatique remis par le Président de la République par les mains du ministre des Relations Extérieures. Pour votre information, je ne suis ni ministre, ni député, ni diplomate mais je suis détenteur d’un passeport diplomatique. En outre, nous avons des soutiens d’accompagnement au niveau des ambassades du Cameroun, des représentations diplomatiques. Il y a aussi des déplacements stratégiques que nous ne pouvons pas dévoiler ici. Deuxièmement, le Président de la République a instruit le ministre des finances et notre ministre de tutelle (ministre du commerce, Ndlr) de mettre en œuvre tous les moyens pour pouvoir nous accompagner. Donc, il y a un travail de lobbying important fait par le Minrex (ministère des relations extérieures, Ndlr) et tous ceux qui, de près ou de loin, peuvent nous accompagner et nous faire réaliser ce coup d’essai en coup de maître.

Qu’est-ce que le Cameroun peut attendre de votre élection à la tête de la JCI ?
Déjà, ce serait une victoire sur le plan diplomatique. Imaginez un peu que le président mondial visite 70 à 80 pays sur les 119 où sont représentés la JCI. Et chaque fois qu’il visite ces pays, il est reçu par les plus hautes autorités : les chefs d’Etat, les premiers ministres, les ministres, le patronat puisque la JCI a des accords avec l’International Chamber of Commerce, la fédération mondiale des chambres de commerce, les responsables des Nations Unies…Je dis que c’est une plateforme exceptionnelle pour la promotion de l’image du Cameroun. N’oubliez pas que, si je deviens président mondial, lorsqu’on me recevra, on présentera Roland Kwemain. C’est un nom qui sonne d’ailleurs un peu bizarre mais qu’est-ce qu’on retiendra ? Qu’il est camerounais. Ce sera le Cameroun. La publicité d’un pays sur les grands médias internationaux coûte des millions de dollars mais moi, je le ferai gratuitement. Je parlerai du Cameroun et qui, mieux qu’un camerounais peut parler du Cameroun ? Maintenant, je voudrais interpeller la communauté économique et même, la communauté sociopolitique de pouvoir m’accompagner c’est-à-dire, pouvoir mettre à ma disposition, tout le matériel qui me permettra de mieux vendre mon pays et souvent même faire des déplacements comme en Tunisie où on attend 4000 à 5000 leaders et entrepreneurs du monde entier. Je suis certes un instrument au service de la JCI car si je suis élu président mondial, je vais défendre les intérêts de la Jeune Chambre, mais l’on va noter que je suis camerounais. Donc, en plus d’une victoire diplomatique, ce sera une victoire économique pour le Cameroun car, comme je vous le disais, on a des partenariats avec la fédération internationale des chambres de commerce où l’on est au courant des tendances des investissements. Donc, à ce niveau là, on parlera du Cameroun et l’on pourra avoir les informations sur le Cameroun qu’on va diffuser auprès du patronat, du Mecam, du Gicam. Je pense que c’est à eux de m’utiliser. Bref, je serai un instrument au service de ma Nation.

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