dimanche 29 juillet 2012

TOUT QUE VOUS VOULEZ SAVOIR SUR L'AFFAIRE MARAFA (PREMIÈRE PARTIE)

Arrivée de Marafa Hamidou Yaya au tribunal le 24 juillet 2012 sous forte escorte Qui a décidé de l'achat de l'avion présidentiel ? PAUL BIYA Qui coordonnait les réunions ? MARAFA HAMIDOU YAYA jusqu'en 2002 Quels étaient les autres acteurs clés impliqués dès le départ ? Bénae Mpecke (sécurité présidentielle), Fotso (Camair), Meva'a (Minfi) Moudiki (SNH) Pourquoi c'est la Camair et non l’État du Cameroun qui a procédé à l'achat ? Parce que les bailleurs de fond étaient opposés à cet achat. Quelle conséquence ? Il fallait, le moins possible, laisser de traces écrites pour éviter impliquant formellement le gouvernement dans la transaction. Quelle était l'option proposée par Yves Michel Fotso ? Faire du leasing c.a.d Louer un avion de boeing sans en être propriétaire. L'option a été rejetée unanimement. Quelle a été l'option retenue ? Acheter un avion neuf Boeing 767 BBJ-2 A quel montant ? 31 millions de dollars US répartis de cette façon : 2 millions pour le « deposit » exigé pour la commande de l’avion et 29 millions à GIA International Inc Corporation pour versement au constructeur Boeing. Pourquoi la SNH n'a pas payé et, est passé par les banques ? La SNH n'est pas une banque. C'est une entreprise comme une autre qui dispose des comptes bancaires et, quand elle doit faire des transactions, elle effectue un mouvement d'écritures à partir de ses comptes. Comment se sont passés les mouvements financiers ? la CBC, Commercial Bank of Cameroon fera une avance de 2 millions de dollars pour le paiement du “déposit” exigé à la commande de l’appareil. Quand la SNH va-t-elle débloquer l'argent ? Le 21 août 2001, Michel Meva'a Meboutou adresse une lettre à Moudiki Elame Adolphe Moïse, patron de la SNH. Il lui demande « de bien vouloir avancer au Trésor public la somme de 31 millions de dollars en vue de la commande d’un Boeing 737 BBJ-2. Cette somme sera versée dans les conditions suivantes : a) la CBC, Commercial Bank of Cameroon, 1 milliard cinq cent cinquante millions de francs CFA (2 milliards de dollars) pour couvrir l’avance faite à l’Etat en vue du paiement du “déposit” exigé à la commande de l’appareil ; b) la GIA International Inc. Corporation, 29 millions de dollars (compte Nº 28 794 10 492, ABA N° 323 070 380, Bank Of America MT-SA 222 W Main Street Medford Oregon 97501 USA) pour versement au constructeur Boeing… » Quelle a été l'implication de Marafa Hamidou Yaya ? Marafa coordonnait l'affaire. C'est lui qui , selon Meva'a, lui a donné le numéro de compte de GIA par télépéhone. Mais, au moment de la décision de paiement, Meva'a va outrepasser Marafa puisqu'il a reçu d'autres instructions de la part des personnes plus importantes que Marafa (je refuse de répondre à cette question, dixit Meva'a au tribunal). D'ailleurs, Marafa n'a été informé du paiement que 15 jours après. C'est Fotso qui l'a informé. Le paiement a-t-il été sécurisé ? Marafa avait proposé une lettre de crédit "Standard letter of crédit. Un mode de payement sécurisé". Mais Meva'a a refusé. Il explique avoir refusé parce que cette méthode prendrait du temps et que, pendant ce temps, l'avion resterait la propriété de boeing. Donc, comme ce ministre (oncle de Biya) était tellement pressé de faire rentrer l'avion dans le giron national, il a préféré prendre des risques avec l'argent du pétrole camerounais. Pourquoi impliquer un intermédiaire entre la Camair et Boeing (en l’occurrence GIA) ? Comme l'Etat du Cameroun avançait masqué et que les comptes de la Camair n'étaient pas florissants, il a fallu trouver un interlocuteur auprès de Boeing qui bénéficiait d'une bonne santé financière. GIA opérait dans le domaine de l'aéronautique. Donc, il semblait un interlocuteur crédible. GIA International Inc corporation était-elle une entreprise fiable ? Il y a une certitude, le flou plane autour de la crédibilité cette entreprise car même Bank Of America, où GIA avait logé ses comptes, s'est alarmé des sommes décaissées au profit de cette entreprise dans l'affaire de l'acquisition de l'avion. Cette entreprise n'avait pas manipulé un tel montant depuis sa création. En sait-on davantage sur les responsables de GIA ? On ne retrouve, pour le moment, que des noms des expatriés. L'on retrouve surtout le nom d'un Américain, Russel Meek, le chairman de GIA. Il y a aussi un certain Fernando Gomez-Mazuera, Project Director de GIA International. L'on peut tout de même indiquer que Yves Michel Fosto a été présenté comme l'un des gestionnaires de l'entreprise. L'avion a-t-il été construit ? Un avion a été présenté mais on ne sait pas s'il était vraiment destiné à la Camair (ou plus exactement au président de la République). Du 08 au 12/09/2001, une équipe de l’Etat-major particulier de président de la république, composée du colonel Justin Mitlassou et du Lt-Colonel Ndongue Charles, partie pour visiter l’avion en construction et accueillie par Russel Meek, March Goodrich de Boeing et Yves Michel Fotso, a constaté la fabrication du BBJ-2 à Seattle dans l’Etat de Washington. Alertés par Russel Meek que l’avion serait livré entre le 25 et le 29 Mars 2002, les deux éléments de l’Etat-major sont repartis en mission aux Etats-Unis pour prendre livraison du BBJ-2 à Georgetown près de Baltimore. Pourquoi le vol de certification n'a pas eu lieu et l'avion n'a pas été livré ? Le vol de certification du BBJ-2, prévu le 05/04/2002, n’a jamais eu lieu. Au moment de procéder au vol, le chairman de GIA et le représentant de Boeing se sont retirés en aparté. Selon des sources dignes de foi, il y a une tentative de conciliabule qui n'a pas marché. Conséquence, le représentant de Boeing s'est retiré. Conséquence, les chargés de mission du gouvernement camerounais sont revenus bredouilles à Yaoundé, avec pour seules choses en main une clé, et la maquette du BBJ-2 qu’ils n’ont plus jamais revu. Dépêché au siège de Boeing à Seattle en avril 2003, Jérôme Mendouga, ex-ambassadeur du Cameroun aux USA, constatera que Boeing n'avait reçu que 2 millions de dollars. Que sait Marafa Hamidou Yaya de la non-livraison de l'avion ? A l'évidence, Marafa ne suivait plus que de loin, la suite de l'opération. Il écrit, dans sa troisième lettre : "A mon départ du secrétariat général de la présidence de la République le 24 août 2002 [...]le contrat entre CAMAIR et GIA-INTERNATIONAL aurait été rompu et notre pays aurait engagé des poursuites aux Etats-Unis à l'encontre de GIA INTERNATIONAL; poursuites ayant abouti à un jugement en août 2006 à Portland, dans la région de l'Oregon, par lequel le Cameroun aurait été indemnisé". Une autre page de l'affaire s'ouvre avec l'arrivée de Jean Marie Atangana Mebara au poste de secrétaire général de la présidence de la République. Ils ont alors décidé de louer un avion "L'Albatros" qui a été victime d'une panne technique lors de son vol inaugural. Le président de la République était à bord... A SUIVRE (je développerai d'autres questions autour de cette affaire dans les prochains jours). NB : Les lecteurs qui ont des questions peuvent me les adresser en commentant l'article sur mon blog (mohamadouhoumfa.blogspot.com)