lundi 19 janvier 2009

Tchad: 7 mouvements rebelles s’organisent

L’Union des forces de la résistance (UFR) entend renverser Idriss Déby et organiser une transition de 18 mois

L'Alliance nationale (regroupement d'une dizaine de groupes rebelles) du Général Nouri, l'UFDD- fondamentale d'Abdelwahid About Mackaye, le RFC (Rassemblement des Forces pour le Changement) de Timane Erdimi et l'UFCD (Union des Forces pour le changement et la Démocratie) du colonel Adouma Hassaballah viennent de se regrouper autour l’Union des forces de la résistance (UFR). Cette rencontre, à en croire l’agence de presse APA, a débouché sur un manifeste politique signé par les différents leaders. Les rebelles notamment promettent une transition de 18 mois après la chute du régime du Président Idriss Déby. Ils s’engagent en outre à « garantir les libertés fondamentales, assurer la sécurité des biens et des personnes et la libre circulation sur toute l'étendue du territoire national, assurer la continuité de l'Etat et des services publics, garantir le pluralisme politique au Tchad, réorganiser l'administration centrale et territoriale », « garantir l'indépendance de la justice et l'égalité des citoyens devant la loi, de mettre en place une commission de recouvrement des biens de l'Etat, promouvoir une politique de communication basée sur le respect de la liberté de presse et un appui actif au secteur public et privé de l'information ».

Idriss déby, Président du Tchad

L’union fait la force

Cette coalition rebelle aura à sa tête un Président, secondé de quatre vice-présidents. Relayant des sources qu’elle ne cite pas, l’APA révèle que les rebelles cherchent à quitter leurs bases au Soudan pour l'intérieur du Tchad avant le déploiement de cette force mixte. En Février 2008, la rébellion avait échoué de peu de renverser le régime d’Idriss Déby. Aux portes du palais présidentiel de Ndjamena, la rébellion avait été repoussé en partie à cause de la désorganisation des groupes rebelles qui opèraient individuellement. Après cet échec, en Mars 2008, la rébellion s’était davantage fissurée. Les deux principaux mouvements opérant dans l'Est de ce pays, notamment le RFC et l'UFDD s’étaient désolidarisés des autres mouvements. Ils annonçaient qu'ils créaient leur propre organisation, l'Union des forces pour le changement et la démocratie (l'UFCD).

L'unification des mouvements intervient à quelques jours de la reprise des relations diplomatiques entre le Tchad et le Soudan, et au moment où un intense ballet diplomatique est observé entre N'Djamena et Khartoum, pour la mise sur pied, d'une force mixte de 2 000 hommes, conformément à l'Accord de Dakar, pour sécuriser la frontière entre les deux pays.
L’on peut craindre que les prochains jours soient à nouveau explosifs au pays d’Idris Déby.

ELECAM: La polémique se poursuit

Des révélations sur la personnalité du président d'ELECAM et une présumée suspension des financements prévus par le Commonwealth ont enflammé la sphère médiatique

Le moins que l’on puisse dire, remarque le journal AURORE PLUS, c’est que Elecam commence bien mal. Ce journal, citant une dépêche de APA, fait savoir que « Le Commonwealth a suspendu son appui financier d’un montant de 15 millions d’Euros destinés à la mise en place de Elections Cameroon (Elecam) ». Et ce n’est pas la démission des membres du Rdpc, parti au pouvoir, qui a calmé les esprits. Au contraire, le communiqué du secrétaire général de ce parti qui constate que « les personnalités concernées membres du Rdpc à la date de leur nomination, ont remis leur démission du parti au président national du Rdpc, selon les formulaires statutaires afin de se conformer aux dispositions relatives aux incompatibilités » n’a fait qu’étaler des manquements de la démarche du pouvoir de Yaoundé. Cette sortie du secrétaire général du Rdpc, BEBELA la qualifie de « fausse partition ». L’on voudrait savoir comment les membres du Rdpc s’y sont pris pour remettre leur démission au président national ? s’interroge le journal de Henriette Ekwé. « Ces nouveaux promus présentés comme personnes qu’il faut à la place qu’il faut, sont coupables de la décrépitude du pays » analyse le même journal. Et s’il y a un des membres sur qui pèse beaucoup de soupçons, c’est bien le président Fonkam Samuel Azu’u. « Un clou dans la chaussure de Paul Biya » observe BEBELA qui titre à sa Une que le nouveau président de Elecam et secrétaire général adjoint de l’assemblée national « imite la signature de Cavaye Yeguié », le président de l’auguste chambre. « Il existerait un autre document bizarre et de la même nature que celui dont était en possession les quatre jeunes gens originaires de la région anglophone du Cameroun et qui s’apprêtaient à s’exiler aux Etats-Unis au moment où ils ont été stoppés net par un contrôle de routine à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Sauf que cet autre document est un ordre de mission mettant en route le secrétaire général adjoint de l’assemblée nationale, Fonkam Azu’u lui-même pour les USA, à la seule différence que le présent document est plutôt signé du président de l’auguste chambre, Cavaye Yeguié Djibril en personne et qui ne se reconnait pas une telle démarche ». La conclusion reste en tout cas la même pour plusieurs commentateurs dont Henriette Ekwé, « avec les nominations d’Elecam, c’est l’alternance politique qui est à jamais interdite ».


Mais en fait, qu’en pense le peuple camerounais, LA METEO est descendue dans les rues de la capitale pour tenter de trouver une réponse. Une galerie de réactions de 37 personnes qui se recrutent dans toutes les classes sociales est proposée aux lecteurs. Entre les préoccupations de survie exprimés par certains et d’autres qui attendent de voir Elecam au pied du mur, les réactions sont majoritairement défavorables au décret présidentiel. « Cest le Rdpc bis » déclare sans sourciller un étudiant interrogé. Mais le vrai débat devrait rester juridique d’après le politiste Simon Pierre Mfomo qui publie une tribune dans L’ANECDOTE. « La problématique relative à l’autonomie d’Elecam participe plus d’un quiproquo sémantique au plan du doit » écrit-il. Pourtant constate t-il « Au plan professionnel, l’évitement de toute position de subordination…Au plan financier et matériel, les membres d’Elecam doivent se placer et être placés à travers leurs de comportements respectifs, leur régime de rémunération et leurs avantages statutaires au-dessus de toute forme d’inféodation » sont garanties par les textes de lois créant Elecam. « Sous le bénéfice de ces considérations, il apparaît clairement que l’autonomie d’Elecam est réelle au plan du droit et ne saurait s’apprécier à partir des critères subjectivistes, telle que l’identité partisane ». Surtout que l’autonomie de ses membres, note le politiste, « est renforcée par leur immunité contre les poursuites judiciaires, les privilèges et rémunérations substantielles accordées à ceux-ci ». Au total, conclu-il, « l’exercice impartial d’une fonction d’intérêt général est pour tous et pour chacun, une question de conscience qui n’autorise guère de procès d’intention préalable ». et revancharde.


Et l’opposition dans toute cette polémique ? « L’opposition complice du pouvoir ? » s’interroge Henriette Ekwé, la directrice de publication de BEBELA qui remarque que « l’opposition est devenue l’alliée objective du pouvoir qui multiplie les lois anti-démocratiques sous sa barbe et son nez sans soulever la moindre indignation ». Et les députés de l’opposition observent un silence embarrassé qui « atteste ce ramollissement des soudain des opposants plus prolixes ailleurs ».
Elecam n’a donc pas fini de faire parler de lui. En mal surtout. Un mort-né pilonné sans pitié par une opinion de plus en plus frondeuse

Fonkam Azu’u criblé de balles… médiatiques au cameroun!

C’est un véritable raid médiatique qui s’est déclenché contre le président d'ELECAM depuis sa nomination.


Fonkam Azu’u

Sensés être des agents (des secrétaires notamment) de l'Assemblée nationale du Cameroun, ils sont priés de présenter des pièces justificatives. Sans se faire prier, souligne une source, ils brandissent des ordres de missions émanant du Palais de Verre. A la question de savoir s'ils pouvaient présenter davantage de documents professionnels, ils répondront par la négative. C'est alors que l'un d'eux passe aux aveux en révélant que c'est le secrétaire général adjoint de l'Assemblée nationale qui leur a fourni des documents pour les aider.
Leger Ntiga, journaliste au quotidien Mutations



Le quotidien Mutations qui a ouvert le bal en révélant que « quatre jeunes gens en partance pour les Etats-Unis dénoncent le président de Elecam ». En fait, il s’agit de Gana Franline Ndaga, Cyril Kpuye, Jc Akina et Dominic Nkongho Ewang qui étaient sur le point de quitter le Cameroun à bord d'un vol de la compagnie Royal Air Maroc, pour se rendre aux Etats-Unis, le 26 Décembre 2008, pour des raisons académiques. Ils auraient alors subi un contrôle de routine à l’aéroport de Yaoundé Nsimalen. Des anomalies se seraient alors revelé sur les documents qu’ils ont présentés aux contrôleurs de l’aéroport. Léger Ntiga, auteur de l’article raconte : « Sensés être des agents (des secrétaires notamment) de l'Assemblée nationale du Cameroun, ils sont priés de présenter des pièces justificatives. Sans se faire prier, souligne une source, ils brandissent des ordres de missions émanant du Palais de Verre. A la question de savoir s'ils pouvaient présenter davantage de documents professionnels, ils répondront par la négative. C'est alors que l'un d'eux passe aux aveux en révélant que c'est le secrétaire général adjoint de l'Assemblée nationale qui leur a fourni des documents pour les aider, parce qu'ils sont des étudiants désirant poursuivre leurs études au pays de Barack Obama. Plus tard, ils soutiendront que pour l'opération, M. Fonkam Azu'u leur a demandé trois millions de Fcfa à chacun ». Autant les démentis et les protestations de la part des autorités s’enchaînent, autant les soupçons se confortent car, ainsi que l’écrit Mutations plus tard, « Selon des sources policières, Fokam samuel Azu'u aurait affirmé reconnaître l'un des quatre jeunes gens interpellés dans cette affaire de trafic des ordres de mission de l'Assemblée nationale du Cameroun ». Mais les révélations ne s’arrêtent pas là. Moins d’une semaine plus tard, le 14 Janvier, Mutations revient à la charge et revèle que « la piste d'un vaste réseau d'immigration clandestine entretenu par le président du Conseil électoral de Elecam, Fonkam Samuel Azu'u, par ailleurs Sga de l'Assemblée nationale, est à creuser. Car, il pourrait s'agir, croient savoir nos sources, d'une filière huilée où on servirait des documents standard (passeports et ordres de mission) à des individus dans l'optique de faciliter leur départ pour l'exil, documents qui reviennent par divers services postaux pour servir à d'autres bien intégrés dans la filière ». L’affaire s’amplifie donc puisqu’il ne s’agit plus seulement de faux documents apparemment délivrés aux quatre jeunes, mais d’un vaste réseau d’immigration clandestine qu’entretiendrait le président de Elections Cameroon. Un vaste réseau que tend à confirmer « des signatures scannées de certains responsables de la Chambre dans les ordinateurs utilisés dans le cabinet du secrétaire général adjoint : Fonkam Samuel Azu'u ». Et l’hebdomadaire BEBELA révèle une affaire similaire. « Il existerait un autre document bizarre et de la même nature que celui dont était en possession les quatre jeunes gens originaires de la région anglophone du Cameroun et qui s’apprêtaient à s’exiler aux Etats-Unis au moment où ils ont été stoppés net par un contrôle de routine à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Sauf que cet autre document est un ordre de mission mettant en route le secrétaire général adjoint de l’assemblée nationale, Fonkam Azu’u lui-même pour les USA, à la seule différence que le présent document est plutôt signé du président de l’auguste chambre, Cavaye Yeguié Djibril en personne et qui ne se reconnait pas une telle démarche ».
Savait-on que Fokam Azu’u est un « faussaire » ?

ELECAM remplace l'ONEL

on le dit impliqué dans un réseau de faux documents, raison de sa suspension de signature à l'Assemblée nationale. Suspension intervenue bien avant même que l'affaire du trafic de faux ordres de mission ne soit révélée.
Quotidien Mutations


Si l’on en croit les journaux, oui. Le journal Mutations qui cite des sources à l’assemblée nationale, écrit : « on le dit impliqué dans un réseau de faux documents, raison de sa suspension de signature à l'Assemblée nationale. Suspension intervenue bien avant même que l'affaire du trafic de faux ordres de mission ne soit révélée ». Ce qui signifie que le sieur Azu’u était déjà connu, par la hiérarchie de l’assemblée nationale, comme une personnalité à la moralité trouble. Même « des cadres à la présidence de la République se rappellent, par exemple, du coup, de l'usage qu'il fit de la "régie", sorte de budget spécial dont il eut la charge lors des travaux de rédaction du projet de rédaction de la constitution finalement promulguée en 1996. Exclamation de l'un d'eux: "La justice immanente existe! FonkamAzu'u paie directement ou indirectement le prix de ses exactions à travers ce qui lui arrive » écrit Mutations.
Dans les débats sur l’actualité, dans diverses tribunes, ce sont des accusations, des révélations tonitruantes, des démentis, des étonnements et toutes sortes de réactions qui s’amoncellent sur « l’affaire » Fonkam Azu’u à tel point que l’éventualité de sa démission de ses nouvelles fonctions est de plus en plus évoquée. En parlant ainsi de Samuel Fonkam Azu’u, en bien ou en mal, dans les médias, les bars et les quartiers, sa crédibilité ne fait que se ramollir. Sous d’autres cieux, l'intéressé se serait déjà déchargé de ses fonctions. Mais à force de résister, alors même que l’opinion attend les résultats des enquêtes qu’ont ouvertes la police, il ne fait que s’exposer aux curiosités d’une presse qui cherche à en savoir davantage sur son passé. Et sans aucun doute, à « tirer » comme on dit dans le jargon de la presse.