samedi 9 mai 2009

Après la visite du pape, la polémique se déporte au ministère de la communication


::Koaci.com Yaoundé:: Tous les regards sur l'utilisation des fonds pour la visite du Pape se portent sur le ministre dela communication Jean Pierre Biyiti Bi Essam ::

Plus d’un mois après la visite du pape Benoît XVI au Cameroun, la polémique sur son séjour continue d’animer la scène médiatique. Il ne s’agit plus des propos du pape sur le préservatif, mais de la gestion de quelques 770 millions de Francs Cfa alloués au ministère de la communication pour assurer justement la communication autour de cette visite papale.

Comment le ministre, Jean Pierre Biyiti Bi Essam a t-il géré ces fonds ? La question a surgi au lendemain du départ du pape Benoît XVI. Au point où le ministre de la Justice Amadou Ali, a requis auprès du chef de l’Etat, l’ouverture d’une information judiciaire sur la gestion de ces fonds. Toute chose qui a sans aucun doute rencontré l’assentiment du chef de l’Etat car, hier, 23 Avril 2009, le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Yaoundé centre administratif a auditionné le ministre Jean Pierre Biyiti Bi Essam pendant près de 3 heures selon des sources généralement bien informées. Une audition dont rien n’a filtré.

Même si la polémique est parti du montant total alloué au ministère da la communication à l’occasion de la visite du pape (850 millions de francs Cfa pour certains cadres du ministère, 770 millions de Francs cfa), c’est véritablement la somme de 130 millions devant servir à diverses charges (dossier de presse, dîner, centre de presse…) qui fait débat. En effet, cette somme aurait été versée dans le compte personnel du ministre Biyiti Bi Essam à la Société Générale des Banques du Cameroun (SGBC). D’après un quotidien de la place camerounaise paru ce matin, « le ministre de la Communication fait valoir le souci de sécurisation des fonds qui n'ont pu être mis dans un coffre-fort, à la suite d'une demande formulée par le Mincom auprès des responsables de l'agence "Sgbc du Marché" à Yaoundé (comme dans le cas des hôtels), ils n'auront cependant pas autorisé une telle opération. D'où, dit-il, la solution choisie de verser le 26 février et le 10 mars respectivement 60 et 70 millions de Fcfa dans son compte d'épargne de la Sgbc ».

Quoiqu’il en soit, le ministre de la communication est reparti du Tribunal, hier, sans des menottes. Ce matin au ministère, l’on pouvait apercevoir son véhicule et un fonctionnaire du ministère nous a confirmé que le ministre était dans son bureau. Ceci est d’autant plus crédible que le ministre de la Justice aurait prescrit des auditions sans interpellations.

On peut admettre que le ministre ait été animé par le souci de « sécuriser » les fonds, il sera sans doute difficile de convaincre le parquet de cette « bonne foi » car dans la presse, l'on y entrevoit une tentative de détournement de ces fonds. Le ministre ne pourra pas non plus taire la polémique tant il est vrai que les fonds publics, d’après les lois camerounaises, ne sauraient être déversés dans les comptes privés.

En attendant que toute la vérité soit établie dans cette affaire, c’est un ministre de la communication qui est désormais assis sur un siège éjectable. Au moment même où l’éventualité d’un remaniement ministériel est plus que jamais d’actualité.

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