mercredi 4 mars 2009

Accords de partenariat économique: Le Cameroun perdra plus de 200 milliards en 12 ans

L’association pour la sensibilisation sur les accords de partenariat ACP-UE (ASAC) continue de tirer la sonnette d’alarme

L’esprit de la démarche des responsables est simple, tout accord peut-être dénoncé si une partie le veut. C’est pourquoi, l’Asac continue, malgré la signature d’un accord de partenariat économique d’étape le 15 Janvier 2009 par le Cameroun et l’union européenne, d’interpeller les décideurs camerounais. Son président, Docteur Ebale, enseignant d’histoire à l’université de Yaoundé I a rencontré la presse ce mardi 3 Février 2009. Pour lui, si la signature des accords de partenariat économique fait débat, c’est parce qu’elle n’augure rien de bon pour le Cameroun. Le Cameroun qui a pourtant selon lui intérêt à se défendre et défendre l’Afrique Centrale parce que nous avons le tissu industriel le plus fort de la région. Les panélistes réunis autour du président de l’Asac se sont accordés sur le fait que la signature des Ape tels que présentées, en ce moment, constituent un risque énorme pour les pays de l’Afrique Centrale. Pour Jacob Kotcho, secrétaire permanent de l’association de défense des intérêts collectifs (Acdic), la signature des Ape est un facteur déstabilisateur de l‘intégration régionale. Alors que l’Afrique Centrale est en train de d’amorcer sa marche vers un ensemble sous-régional harmonieux et cohérent, il y a lieu de constater que le Cameroun est le seul pays qui a signé jusqu’ici l’accord d’étape des Ape. D’après Jacob Kotcho, l’Afrique Centrale pourrait perdre 775 milliards de francs Cfa dont 295 milliards pour le Cameroun en 12 ans du fait de ces accords de partenariat économique. Au-delà de la menace qui pèse sur l’intégration régionale justement, la libre entrée de 80 % des produits européens aura des implications fiscales extrêmement lourdes. Ainsi que l’indique les panélistes, ce sont les droits de douanes qui vont baisser alors que les droits de douanes représentent près de 40 % des recettes budgétaires de certains pays de l’Afrique Centrale

Inquiétudes
Mme Andela, panéliste et membre de la société civile s’interroge sur la démarche de l’Union Européenne qui entend aider le Cameroun à compenser les pertes engendrées par les accords de partenariat économique. « C’est un véritable scandale. Dans toutes les négociations qui engendrent des pertes pour l’une des parties, la compensation doit être faite par l’autre partie » fulmine t-elle. Celle-ci a aussi soulevé son inquiétude par rapport à l’intention du gouvernement d’élargir l’assiette fiscale pour permettre la compensation des pertes créées par les Ape. Ainsi que sur l’attitude de l’Union Européenne qui « fait une fixation » sur le respect des échéances plutôt que sur le contenu des accords. J’ai le sentiment que l’Union Européenne ne se préoccupe que des dates arrêtées pour la signature des accords au lieu de discuter du contenu de ces accords a-t-elle dit. Jacob Kotcho a, quand à lui, tenu à préciser à l’assistance que la notion de libre accès des produits camerounais sur les marchés européens est une notion encadrée. Ce ne sont pas vraiment tous les produits camerounais qui vont entre dans l’Union Européenne puisque ces produits doivent avant tout respecter les normes de qualité.
Les accords de partenariat économique continuent donc de faire débat même si tout indique qu’ils devraient entrer en vigueur en 2010. Les préoccupations que continuent de soulever la société civile seront-elles entendues ? L’Asac interpelle en tout cas le gouvernement puisque, comme l’a fait remarquer jacob Kotcho, Il faut dire la responsabilité de cette affaire incombe d’abord à nos décideurs. Reste à voir de quelle marge de manœuvre dispose ces décideurs et quels sont les outils de pression qu’utilise l’Union Européenne sur ces décideurs. Dans un contexte où l’offensive commerciale de la Chine est presque foudroyante.

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