vendredi 12 décembre 2008

Changements climatiques : Les solutions des femmes rurales


Les cultivatrices camerounaises développent de plus en plus les stratégies pour faire face aux effets néfastes du changement climatique sur leurs activités agricoles.


Les 14 et 15 Octobre 2008, plusieurs délégations des femmes rurales du Cameroun se sont retrouvées à la Chambre d’Agriculture de Yaoundé. C’était à l’occasion de la 13ème édition de la journée mondiale de la femme rurale.

Il s’agissait en fait pour ces dernières de participer à un séminaire de formation des femmes rurales sur la transformation et la conservation des produits agricoles. Celles-ci ont mis à profit cette journée commémorative pour présenter les difficultés auxquelles elles font face dans l’exercice quotidienne de leurs activités agricoles. Elles ont également présenté leurs doléances au gouvernement et aux organisations spécialisées dans les problèmes liées à l’agriculture notamment, la FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation) et enfin, elles ont exposé quelques stratégies grâce auxquelles, elles s’adaptent aux effets des changements climatiques.
Au chapitre des problèmes liés aux changements climatiques, Madame Néli, cultivatrice à Mbouda relève l’avancée notable de la désertification. A l’Ouest, à cause de la désertification, il devient de plus en plus difficile de cultiver dans les collines et les montagnes . Le constat est aussi partagé par Madame Ndjel agricultrice dans le Littoral. Les champs sont devenus secs. Les boutures de manioc sont tachetées et donc improductives, les tarots que nous récoltons sont pourris révèle t-elle. En plus de ces problèmes, d’autres cultivatrices soulignent l’enclavement des pistes rurales, les problèmes de distribution des produits agricoles et le manque de suivi des projets libellés par les organisations des femmes rurales en vue de l’amélioration de leurs conditions de travail.
Des pistes de solution
Face à ces divers problèmes, les femmes rurales ont trouvé des solutions diverses. Madame Néli révèle par exemple qu’à l’Ouest du Cameroun où l’agriculture est devenue difficile dans les collines et montagnes, les femmes se rabattent vers les bas-fonds. C’est aussi une solution exploitée dans le Sud du pays. Madama Nna Zé, agricultrice dans cette partie du pays déclare : « Nous mettons en valeur les bas-fonds qui constituent à peu près 60 % des terres cultivables au Sud ». Les femmes rurales misent aussi sur la diversification des cultures. Au lieu de cultiver le plantain qui est un produit très consommé dans le Sud, nous varions avec le Maïs, le manioc, le tarot qui peuvent pousser à un moment ou à un autre de l’année indique Madame Nna Zé.
Au moment où l’actualité économique internationale est dominée par la crise alimentaire, les femmes rurales entendent exploiter cette journée citoyenne consacrée à la femme rurale qui est l’actrice principale de l’alimentation ainsi que le précise, la coordonnatrice de la coalition Collectif des ONG pour la Sécurité Alimentaire et le Développent Rural (COSADER) au Cameroun pour faire entendre leurs voix.
A la chambre d’Agriculture, l’on annonce des financements accordés par l’Allemagne, la Chine, le Japon et l’Inde pour accompagner des projets attendus de la part des femmes rurales camerounaises. Le séminaire de formation tenu à la chambre d’agriculture de Yaoundé devrait doter les femmes rurales d’instruments informationnelles et pratiques pour les aider à formuler des projets fiables.

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