mercredi 11 mars 2009

Le camerounais Emmanuel BITYEKI, mathématicien du football

Informaticien, il est l’inventeur d’une théorie scientifique sur le football

Emmanuel BITYEKI dans son bureau d'Infotel Infonet

Certains le présentent comme le tout premier informaticien camerounais. Il est aussi et surtout l’inventeur d’une théorie qui se veut quasi-révolutionnaire: les fondements mathématiques du football. Une invention dont la notoriété dans les milieux du football a été entachée par un retentissant procès l’opposant à Gérard Houiller et la fédération française football. Après ce triste épisode, l’ancien député s’est converti aux affaires en ouvrant un centre de formation aux métiers de l’informatique et de la comptabilité.

Les fondements mathématiques du football
« La théorie a fait ses preuves et les gens le reconnaissent ». C’est avec une fierté toute déclarée qu’Emmanuel Bityeki évoque les fondements mathématiques du football. Une théorie élaborée en 1993 « à partir de la cinématique, une branche des mathématiques qui s’intéresse aux mouvements des solides ». Emmanuel Bityeki explique que le football met en mouvement des solides particuliers : le ballon, le partenaire et un adversaire. Tous ces mouvements sont définis par des algorithmes mathématiquement cohérents. Lorsqu’il élabore cette théorie inédite dans l’analyse du sport roi, sa découverte suscite la curiosité chez la plupart des entraîneurs de football. L’inventeur est lui-même convaincu qu’il vient là, de mettre sur pied une puissante arme dont pourront se servir les lions indomptables pour gagner leurs matches de football. C’est pourquoi, il fait parvenir au ministère des sports une cassette vidéo et une brochure mettant en démonstration sa théorie. Les fondements mathématiques du football devaient voler à la conquête du monde fait savoir Emmanuel Bityeki. Surtout qu’il est vivement attristé par la contre-performance de l’équipe de France face à Israël peut-on lire dans la lettre qu’il transmet à l’ambassadeur de la République Française au Cameroun en 1993. Il prend aussi contact avec Gérard Houiller, alors directeur technique national de l’équipe de France. Il est alors loin d’imaginer que ce contact va déboucher quelques années plus tard sur un procès judiciaire. En effet, après la victoire de la France à la coupe du monde de 1998, il saisit Aimé Jacquet qui a succédé à Gérard Houiller. J’aurai néanmoins souhaité être mieux associé à votre victoire qui est aussi un peu la mienne écrit-il. Le courrier de Monsieur Houiller concerne seulement monsieur Houiller. Personne à la Fédération Française de Football n’a eu connaissance de vos travaux. Je suis par ailleurs surpris que vous ayez attendu 5 ans pour vous inquiéter de la suite donnée à votre envoi lui rétorque Jean Pierre Morlans, Directeur technique national adjoint de la Fédération Française de Football (FFF). L’informaticien camerounais va finalement porter plainte contre Gérard Houiller et la FFF pour « escroquerie, abus de confiance ». Le juge Claudine Enfoux chargé de l’affaire va prononcer un non lieu au tribunal de grande instance de Paris le 27 Février 2003. Ayant perdu ce procès, Emmanuel Bityeki va saisir la FIFA. Malheureusement pour lui, la FIFA va déclarer qu’elle ne peut intervenir que dans un conflit qui oppose deux fédérations. C’est ainsi que Walter Gagg, directeur des stades et de la sécurité de la FIFA qu’il saisit lui demande de contacter la FFF. « Pour que la Fifa se saisisse de l’affaire, il fallait que j’ai le soutien de la Fécafoot » raconte Bityeki. Un soutien qu’il n’aura manifestement jamais. Je ne peux plus rien aujourd’hui. J’ai publié le jugement rendu par le tribunal de grande instance de Paris pour que chacun se fasse une opinion de cette affaire. Pour ma part, je trouve que c’est scandaleux.

Emmanuel BITYEKI en pleine démonstration

Mais Les fondements mathématiques du football ne sont pas le seul fait d’armes de l’ancien député dans le domaine du sport. Entre 1986 et 1988, il est vice-président du Tonnerre Kalara Club de Yaoundé. Avec cette équipe, il remporte 2 fois le championnat et la coupe du Cameroun. En 1988, il est fait président du sporting club de Yaoundé et devient la même année président de l’ASC Prévoyance. En 1994, c’est en qualité de Directeur Technique de Tonnerre Kalara Club de Yaoundé qu’il conduit le club à la finale de la coupe du Cameroun avec comme joueur, Roger Milla. En 1994, il effectue un stage Futuro d’entraîneurs en France. Il est aussi désigné comme président d’honneur de l’association camerounaise des entraîneurs de Football. En 1999, il effectue un autre stage en France à Clairefontaine sous la direction d’Aimé Jacquet. Ce qu’il vise en multipliant ces formations, c’est un moyen pour lui de « comprendre le langage des entraineurs de football pour mieux leur expliquer ma théorie », les fondements mathématiques du football. C’est d’ailleurs cette fameuse théorie qui lui ouvre les portes de l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) de Yaoundé en1999. Il y est nommé professeur vacataire des mathématiques appliquées au football.

Informaticien de première heure
Né le 24 Octobre 1944 à Enongal, Emmanuel Bityeki est, à en croire quelques proches, le tout premier informaticien camerounais. Il est en effet diplômé de la prestigieuse Ecole Centrale de Paris. Pendant 2 ans, il exerce à Paris notamment comme Ingénieur Conseil en Informatique à IBM. Lorsqu’il rentre au Cameroun, il est nommé directeur général adjoint à l’Office National des Ports du Cameroun (ONPC) en 1975. Un an plus tard, il est arrêté puis transféré à la tristement célèbre prison de Tcholliré. Un séjour particulièrement difficile de prisonnier politique qui lui inspire un roman intitulé Tcholliré la colline aux oiseaux. Un livre décapant dans lequel il décrit la rudesse des conditions de détention. Ceux qu’on arrête aujourd’hui dans le cadre de l’opération épervier doivent se réjouir d’avoir des avocats pour les défendre. A l’époque, je ne savais même pas pourquoi on m’arrêtait. On m’a accusé de subversion contre l’Etat mais je ne peux pas vous dire moi-même ce que j’avais fait se rappelle à ce jour Bityeki.

Emmanuel BITYEKI
Sur les sentiers de la politique
En 1990, à la faveur de l’ouverture démocratique, Emmanuel Bityeki s’engage en politique. « J’ai décidé de participer à la situation politique » fait-il savoir. Il choisit alors de militer pour l’Union des Populations du Cameroun (UPC). « L’UPC Kodock » précise t-il. L’engagement politique lui réussit puisqu’il est élu en 1992, député du Mbam. En 1997, il se présente à nouveau mais sans succès cette fois là. Une défaite qu’il accepte avec beaucoup de philosophie : Vous savez, la politique, c’est un jeu démocratique. Chacun utilise les armes dont il dispose analyse t-il. En 2002, il part de l’UPC pour le social Democratic Front (SDF). Une transhumance politique qu’il explique laconiquement : « Je pensais que je pouvais mieux aider le Cameroun en jouant cette carte ». C’est donc naturellement qu’il soutient John Fru Ndi aux élections présidentielles de 2004. Malgré le bruyant départ de celui-ci de la coalition de certains partis d’opposition. Le leader du Sdf va tenter une échappée en solitaire. E.Bityeki s’explique cette année là dans les colonnes du quotidien privé Le Messager : Le Sdf était devant un dilemme. Devait-on rejeter ces personnes ou quitter la Coalition assez tôt ? Mais, on a fait le tour des provinces pour tester la popularité du Sdf et du chairman en particulier. On a constaté que le Sdf et le chairman étaient ceux qui animaient les marches qu’on a organisées dans les 10 provinces. On a pensé que les autres allaient s’en rendre compte et dire “consolidons le chairman pour le présenter comme candidat à la présidentielle. Mais, l’échec sera à nouveau au rendez-vous de cette aventure politique. Trois ans après cet échec, Emmanuel Bityeki décide de quitter le Sdf pour…nulle part. « Je suis en retraite » nous fait-il savoir.

Retour aux sources
Une « retraite » ou plutôt une mise en réserve politique qui lui permet désormais de se consacrer au centre de formation Infotel-Infonet qu’il a créé en 2000. « C’est un tableau d’Epinal. Il faut que je m’occupe pendant ma retraite tant que je suis encore fort ». Le lancement de ce centre n’aura pourtant pas été chose facile. « Il a fallu épargner centime par centime pour équiper le centre ». Il s’agit en fait un centre de formation professionnel dans les métiers de l'informatique et de la comptabilité. Il s’emploie au quotidien à faire de ce centre, un pôle d’excellence en matière de formation en Informatique à Yaoundé. Une manière de mettre son expertise au service de la jeunesse. Toute chose qu’il avait commencé à faire en écrivant l’ouvrage L’informatique à la portée de tous publié aux éditons de la Société d’Edition des Presses du Cameroun (Sopecam).
Quand à un éventuel retour aux affaires, Emmanuel Bityeki est embarrassé lorsqu’il faut en parler. « Vous les journalistes, vous aimez trop spéculer. L’attribution des postes est discrétionnaire c'est-à-dire arbitraire. Pourquoi voulez-vous que je parle de ce qui n’est pas » dit-il mentionnant au passage qu’il continue d’être victime de son emprisonnement à Tcholliré en 1976. « Vous voyez qu’on ne me nomme pas. C’est aussi un peu pour cela ». Même dans le domaine du sport où il a quelque expertise, il n’espère pas rebondir. « Vous savez même comment fonctionne les milieux du football au Cameroun ? Si la Fécafoot ne peut pas faire ce qui est simple (lui donner sa caution dans l’affaire l’opposant à Gérard Houiller et la FFF, Ndlr), pourquoi voulez-vous que je spécule sur d’autres choses » s’interroge t-il.
Dans le regard perçant de l’informaticien de soixante ans se cache l’immense déception d’un théoricien qui aurait voulu que sa découverte lui confère une reconnaissance internationale. En attendant qu’un jour peut-être le destin puisse accéder à cette importante doléance qui l’a toujours animée, il est retourné à sa première expertise, l’informatique dont il partage le savoir avec plusieurs jeunes camerounais.

Revue de presse: L’affaire Cmc-Socam rebondit dans la presse camerounaise

L’épreuve de force entre les deux sociétés de gestion des droits d’auteur vit un nouveau feuilleton

L’affaire Cmc-Socam rebondit. Le Messager a reçu un communiqué de la Cmc dans sa rédaction. Un communiqué qui donne 24 heures à la Socam (Société civile de l’art musical) pour cesser ses activités. Faute de quoi, ses dirigeants peuvent en effet faire l'objet de poursuites judiciaires de la part de la Cmc pour activité illégale, détournements de biens sociaux, escroquerie, etc. La Cmc est en fait galvanisée par l'ordonnance de la Chambre administrative de la Cour Suprême sur le sursis à exécution des décisions de la ministre de la culture du 12 et du 15 mai 2008 portant respectivement sur le retrait d'agrément et la création d'un comité ad hoc à la Cameroon music corporation. Mais Le Jour rappelle que la ministre de la culture n’est pas restée les bras croisés depuis cette ordonnance de la cour suprême. Ama Tutu Muna aurait demandé la révision de l’ordonnance n° 034/Ose/Ca/Cs/2008 de la Chambre administrative de la Cour suprême notifiée aux recourrants Sam Mbende et Jean-Claude Laurent écrit le journal de Haman Mana.


Ama Tutu Muna, ministre de la culture

Un air de défi semble donc souffler entre le ministère de la culture et la justice camerounaise. Sinon, comment comprendre que La Cmc reste scellée pendant que la Socam soutenue par le Mincult poursuit ses activités ainsi que l’écrit Mutations. Le portail y accédant est fermé. La porte principale porte encore les scellés apposés au mois de mai 2008. Personne n'est entré ici depuis. Guy Zogo était là hier avec Meyong Ambroise et un certain nombre de personnes. Ils ont travaillé en plein air, à l'intérieur de la cour du siège, a confié un vigile au reporter de Mutations. Dans quelle ambiance ont travaillé les membres de la Cmc ? Certainement pas sereine. En effet, La Nouvelle Expression écrit : la lenteur qu’observe la procédure judiciaire ainsi que le refus d’obtempérer de la part du Mincult et des responsables de la Socam, enrage le camp Sam Mbende. On s’achemine donc visiblement vers la prolongation de la bataille entre la Cmc et la Socam. D’après le directeur général de la Socam, Richard Mbappe Koum interrogé par Le Jour, C’est à la Socam que le ministère de la Culture a octroyé l’agrément. A propos d’agrément, La Nouvelle Expression fait savoir que la Cmc détiendrait un « mystérieux » agrément qui expire en 2010. Par la voie de son communicateur, la Cmc fait savoir que la Cameroon Music Corporation présidée par le Pca Sam Mbende a reçu un nouvel agrément distinct de celui de la Cmc version Manu Dibango. Ce qui implique donc que l'agrément de la Cmc est valide jusqu'en 2010 peut-on lire dans les colonnes de Le Messager.
Comment va fonctionner la Socam sans pouvoir collecter les droits d’auteur ? C’est l’épineuse question à laquelle doivent méditer les responsables de la Socam car, ainsi que l’écrit Le Messager, les conseils de la Cmc ont saisi par écrit la Crtv, les Brasseries du Cameroun, le Pmuc, Mtn, Orange et d'autres grands usagers pour qu'ils cessent tout paiement à la Socam.
En attendant le verdict définitif de la cour suprême, l’on constate simplement que la gestion des droits auteurs est hypothéquée et les artistes divisés entre les deux structures. Un coup dur pour la culture camerounaise au moment où toutes les salles de cinéma ont fermé.

Journée de la femme: Des femmes allemandes s'impliquent !

Elles organisent une série de manifestation dès lundi prochain

À l'occasion de la Journée internationale de la femme du 8 mars, la Coopération Allemande organise une semaine de célébration à Yaoundé. Cette célébration vise à promouvoir l'égalité des genres. Elle aura lieu du 9 au 14 mars. Cette semaine se décline en plusieurs manifestations. Le 9 mars au siège du Friedrich Ebert Stiftung à Bastos, la semaine sera officiellement ouverte. Les femmes allemandes entretiendront la presse sur les objectifs et le programme de la manifestation. Ensuite, un atelier sera organisé à l'hôtel Djeuga Palace sur le thème : "l'approche genre de la coopération allemande".A 18 heures, le public aura droit à la projection d'un film intitulé "football under cover". La projection du film de à laquelle devait assister certains "lionnes indomptables" va durer 86 minutes. Mardi 10 mars, après la suite de l'atelier sur l'approche genre dans la coopération allemande, il y aura la projection d'un film qui décrit la vie d'une jeune femme qui doit travailler dans un restaurant pour nourrir ses frères et sa fille. Cette projection sera suivi d'un atelier sur "la réintégration au pays et les droits de la femme". Tout cela aura lieu au Friedrich Ebert Stiftung. Mercredi 11 mars, à partir de 15 heures, des causeries éducatives auront lieu dans les locaux du GTZ à Bastos. Ces causeries se rapporteront à la santé de la femme et au Vih. Jeudi 12 mars, un film documentaire sur la présence des femmes dans les secteurs dominés par les hommes sera projeté.

Cette projection qui aura lieu au Friedrich Ebert Stiftung sera suivi d'un panel avec le réseau des jeunes pour les forêts d'Afrique Centrale. Vendredi 13 mars à 17heures, l'institut goethe abritera une table ronde sur "l'entrepreneuriat culturel au soutien des femmes artistes". Le samedi 14 mars, dernier jour des manifestations, une marche sportive aura lieu dès 6 heures 30 du bureau régional du GTZ jusqu'au ministère de la santé. Des activités récréatives et de clôture auront lieu dès 16 heures 30 à l'institut goethe. Il est à noter que chaque jour, pendant les activités, des stands seront ouverts pour permettre au public d'en savoir davantage sur les activités de la coopération allemande au développement.

Cette semaine d'activité qui en est à sa deuxième édition est organisé par le Service Allemand de Développement (DED) et la Coopération Technique Allemande (GTZ), soutenu par l'Institut Goethe et la Fondation Friedrich-Ebert. En 2008, pendant la semaine "femmes et filles fortes", les femmes du gtz et du ded avaient souligné que les droits des femmes doivent être renforcés. car, ainsi qu'elles l'ont démontré, les femmes et les filles africaines sont fortes. Les statistiques le prouvent : les femmes africaines, malgré les conditions limitées et souvent injustes, produisent jusqu'à 80% des produits alimentaires de base en Afrique au sud du Sahara.
Cette semaine organisée en faveur de la femme africaine par les femmes allemandes devrait devenir un événement annuel au Cameroun.

24ème JIF au Cameroun: Les représentations de l’ONU dans la danse

Une conférence de presse du système des Nations Unis a été organisée à l’hôtel Hilton

En prélude aux activités marquant la 24ème édition de la journée internationale de la femme (JIF) au Cameroun, le système des Nations Unies au Cameroun a organisé hier à l’hôtel Hilton de Yaoundé, une conférence de presse. Ceci, en collaboration avec le ministère de la femme et de la famille (minfproff). L’implication de l’Onu dans cette 24ème JIF a commencé par le sommet. En effet, le secrétaire général de l’Onu déclarait récemment que « La violence contre les femmes ne peut être tolérée, sous aucune forme, dans aucun contexte, aucune circonstance, de la part d’aucun dirigeant politique ou gouvernement …La violence contre les femmes est une abomination. Je souhaite la qualifier de crime contre l’humanité ». Dans le même ordre, le coordonnateur du système des Nations Unies au Cameroun, Thierry Mertens, a expliqué qu’il est évident que les violences faites aux femmes sont une réalité effective dans plusieurs pays du monde. Une observation appuyée par la diffusion des films qui ont révélé que, d’après des études menées dans 71 pays du monde, plus de la moitié des femmes souffrent de plusieurs formes de violences parmi lesquelles, les violences psychologiques, physiques et sexuelles. La forme la plus répandue des violences est exercée par les partenaires intimes a-t-on pu constater dans lesdits films. L’on a aussi appris que 130 millions de femmes et de filles ont subi des mutilations génitales. D’après les statistiques présentées par le représentant du fond des Nations Unies pour la population (UNFPA), 51 % des femmes camerounaises souffrent de violences physiques parmi lesquelles, 11 % de femmes et filles enceintes et 21 % d’autres jeunes filles. Réaffirmant l’engagement du secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki moon, les panelistes ont appelé à l’implication du gouvernement, des autorités locales,des la société civilen des hommes d’affaire, élèves, étudiants et unversitaires pour mener un ensemble des actions spécifiques pour s’opposer aux violences faites aux femmes. « C’est seulement en agissant ensemble que nous pouvons inventer une société plus juste et équitable » affirmait le secrétaire général des Nations Unies.

Suzanne Mbomback se défend


La ministre de la promotion de la femme et de la famille (minproff) qui a fait une apparition que l’on attendait plus a martelé les actions du gouvernement pour promouvoir les femmes et les jeunes filles. Elle a rappelé les campagnes médiatiques, les tables rondes et autres activités régulièrement organisées par son ministère pour la cause féminine. Elle n’a pas oublié de mentionner les mariages collectifs organisés par ses soins pour « redonner une certaine dignité à la femme qui continue de souffrir du concubinage ». Trois projets de loi sont en cours de finalisation a-t-elle aussi annoncé. L’avant-projet de loi portant code des personnes et de la famille, l’avant-projet de code de protection de l’enfant et l’avant-projet de loi portant répression des violences et discriminations fondées sur le sexe. Des projets qui, s’ils sont adoptés et promulgués, devrait contribuer au renforcement des droits des femmes et des jeunes filles. En outre, la minproff s’est dite satisfaite du niveau de scolarisation des filles et femmes au Cameroun et du droit à l’école dont jouissent les femmes et filles camerounaises. « Il y a des pays où des femmes n’ont pas le droit d’aller à l’école et c’est déjà une grande fierté qu’au Cameroun, les filles vont à l’école au même titre que les garçons ».
Pour finir, les femmes présentes dans la salle ont souhaité que les médias présentent désormais une image positive de la femme. « Quand on montre un musicien de sexe masculin, l’on présente la beauté de ses vêtements. Mais quand il s’agit d’une femme, l’on préfère exhiber sa nudité. Il faut que ça cesse » a martelé la minproff. Les femmes ont en définitive demandé aux médias de mettre aussi en valeur, ces femmes qui réussissent et qui font la fierté de la gent féminine

Accords de partenariat économique: Le Cameroun perdra plus de 200 milliards en 12 ans

L’association pour la sensibilisation sur les accords de partenariat ACP-UE (ASAC) continue de tirer la sonnette d’alarme

L’esprit de la démarche des responsables est simple, tout accord peut-être dénoncé si une partie le veut. C’est pourquoi, l’Asac continue, malgré la signature d’un accord de partenariat économique d’étape le 15 Janvier 2009 par le Cameroun et l’union européenne, d’interpeller les décideurs camerounais. Son président, Docteur Ebale, enseignant d’histoire à l’université de Yaoundé I a rencontré la presse ce mardi 3 Février 2009. Pour lui, si la signature des accords de partenariat économique fait débat, c’est parce qu’elle n’augure rien de bon pour le Cameroun. Le Cameroun qui a pourtant selon lui intérêt à se défendre et défendre l’Afrique Centrale parce que nous avons le tissu industriel le plus fort de la région. Les panélistes réunis autour du président de l’Asac se sont accordés sur le fait que la signature des Ape tels que présentées, en ce moment, constituent un risque énorme pour les pays de l’Afrique Centrale. Pour Jacob Kotcho, secrétaire permanent de l’association de défense des intérêts collectifs (Acdic), la signature des Ape est un facteur déstabilisateur de l‘intégration régionale. Alors que l’Afrique Centrale est en train de d’amorcer sa marche vers un ensemble sous-régional harmonieux et cohérent, il y a lieu de constater que le Cameroun est le seul pays qui a signé jusqu’ici l’accord d’étape des Ape. D’après Jacob Kotcho, l’Afrique Centrale pourrait perdre 775 milliards de francs Cfa dont 295 milliards pour le Cameroun en 12 ans du fait de ces accords de partenariat économique. Au-delà de la menace qui pèse sur l’intégration régionale justement, la libre entrée de 80 % des produits européens aura des implications fiscales extrêmement lourdes. Ainsi que l’indique les panélistes, ce sont les droits de douanes qui vont baisser alors que les droits de douanes représentent près de 40 % des recettes budgétaires de certains pays de l’Afrique Centrale

Inquiétudes


Mme Andela, panéliste et membre de la société civile s’interroge sur la démarche de l’Union Européenne qui entend aider le Cameroun à compenser les pertes engendrées par les accords de partenariat économique. « C’est un véritable scandale. Dans toutes les négociations qui engendrent des pertes pour l’une des parties, la compensation doit être faite par l’autre partie » fulmine t-elle. Celle-ci a aussi soulevé son inquiétude par rapport à l’intention du gouvernement d’élargir l’assiette fiscale pour permettre la compensation des pertes créées par les Ape. Ainsi que sur l’attitude de l’Union Européenne qui « fait une fixation » sur le respect des échéances plutôt que sur le contenu des accords. J’ai le sentiment que l’Union Européenne ne se préoccupe que des dates arrêtées pour la signature des accords au lieu de discuter du contenu de ces accords a-t-elle dit. Jacob Kotcho a, quand à lui, tenu à préciser à l’assistance que la notion de libre accès des produits camerounais sur les marchés européens est une notion encadrée. Ce ne sont pas vraiment tous les produits camerounais qui vont entre dans l’Union Européenne puisque ces produits doivent avant tout respecter les normes de qualité.
Les accords de partenariat économique continuent donc de faire débat même si tout indique qu’ils devraient entrer en vigueur en 2010. Les préoccupations que continuent de soulever la société civile seront-elles entendues ? L’Asac interpelle en tout cas le gouvernement puisque, comme l’a fait remarquer jacob Kotcho, Il faut dire la responsabilité de cette affaire incombe d’abord à nos décideurs. Reste à voir de quelle marge de manœuvre dispose ces décideurs et quels sont les outils de pression qu’utilise l’Union Européenne sur ces décideurs. Dans un contexte où l’offensive commerciale de la Chine est presque foudroyante.

Assemblée nationale: La crise financière s’invite à l’ouverture de la session

Le doyen d’âge a invité ses collègues au réalisme face à la crise financière internationale

La session parlementaire qui s’est ouverte ce mardi 3 mars survient dans un contexte marqué par la crise financière internationale qui tend à devenir une crise économique mondiale. Et l’impact de cette crise au Cameroun commence à se faire sentir. L’assemblée nationale sera-t-elle épargnée? Rien n’est moins sûr. Le doyen d’âge, Joseph Mboui, a tenu à inviter ses collègues à se montrer réaliste. Ce dont on peut être sûr, c’est que les conséquences de cette crise vont se ressentir au niveau du financement des projets structurants. Et rien ne dit que les enveloppes budgétaires consacrées au financement des micro-pojets des députés ne vont pas en pâtir. L’appel du doyen d’âge qui préside le début de session, en attendant l’élection du nouveau bureau, peut ainsi être interprété comme une annonce aux députés de se préparer à subir de façon directe ou indirecte, les contrecoups de cette crise. Le second volet de cette interpellation vise à indiquer aux députés qu’ils doivent unir leurs efforts aux côtés du gouvernement en qualité de partenaire efficace pour lutter contre la pauvreté et la misère des populations.

Assemblée nationale Cameroun

Election du bureau
Malgré tout, l’élection du nouveau bureau de l’assemblée nationale constitue l’un des points des plus attendus de cette session. Une session pendant laquelle est traditionnellement renouvelée l’instance dirigeante de l’auguste chambre. Cavaye Yeguié sera-t-il reconduit ? Il n’y a pas vraiment de doute là-dessus. L’absence du chef de l’Etat, Paul Biya, président du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc) ainsi que du secrétaire général du Rdpc laisse penser que tout a été réglé avant leur départ pour « un court séjour privé en Europe ». Il faut bien remarquer que cette élection suscite la controverse. Selon certains confrères, une grogne des députés de la partie septentrionale du pays se fait de plus en plus visible pour revendiquer le départ de Cavaye Yeguié Djibril du perchoir. Raison invoquée, le pésident sortant de l’assemblée nationale souffre d’un réel déficit de légitimité dans sa base électorale de l’Extrême Nord. Le député Adama Modi va-t-il encore s’opposer à Cavaye Yeguié comme lors des deux précédentes élections ? Le doyen d’âge semble ne rien exclure. C’est sans aucun doute en prévision de cela qu’il a demandé aux députés de faire prévaloir un « consensus républicain » lors du renouvellement du bureau de la chambre pour permettre à l’assemblée nationale de se mettre au travail. Une interpellation aussi aux députés de l’Est ? Peut-être si l’on considère que des élites de cette région du pays viennent de transmettre un mémorandum au chef de l’Etat. S’ils venaient à s’inspirer de l’exemple des députés du grand Nord lors de la dernière session parlementaire, l’on pourrait assister à quelques mouvements d’humeur. Même si l’on ne devrait pas assister à des grands chamboulements, reste que cette session parlementaire pourrait réserver quelques petites surprises.