mercredi 17 décembre 2008

Filière maïs: Le ministère de l’Agriculture contredit l’Acdic

Dans un entretien au quotidien Le Messager, le coordonnateur du programme, Paul Sikapin, réfute les accusations de détournement proférées par Bernard Njonga


Ce qu’il convient désormais d’appeler l’affaire Bernard Njonga a pratiquement monopolisé l’attention de la presse ces derniers jours. Et c’est le ministère de l’agriculture et du développement rural qui en a pris un coup. Tant ses responsables ont essuyé les foudres de la critique médiatique à cause des accusations de détournements des subventions relevés par l’association citoyenne de défense des intérêts collectifs (Acdic). Cette association, pilotée par Bernard Njonga a récemment commis un livre blanc et un documentaire pour dénoncer les détournements des subventions octroyés par l’Etat dans le cadre de la relance de la filière maïs. Pour Paul Sikapin, coordoannateur du programme maïs, « L’acdic a menti sur toute la ligne».

Epluchant point par point les méthodes de détournement recensés par l’Acdic, Paul Sikapin les a tous contesté. Par rapport à la question des Gics (groupement d’intérêt communautaire) fictifs, le coordonnateur du programme a reconnu l’existence de certaines erreurs par rapport à la désignation des lieux où se trouvent les Gics. C’est le cas d’un Gic à Mekalat qui aurait dû être repertorié à Mendong. « Je reconnais qu’il y a eu une erreur sur le lieu où se trouve le Gic bénéficiaire. Au lieu de Mekalat, il s’agit de Mengong. C’est Roland Mvondo qui a bien déchargé la subvention pour le compte de ce Gic qui n’est pas fictif. Il existe bel et bien, mais à Mengong. Si le délégué est décédé par la suite, ce n’était pas le seul membre de ce Gic. Les autres peuvent le témoigner. Il avait déchargé 500 000 francs Cfa, pour un champ de maïs qui existe. L’Acdic peut le vérifier » a-t-il indiqué. Pour ce qui est du Gic d’Akoulouzock déclaré fictif par l’Acdic, Paul Sikapin demande à l’Acdic de retourner sur le terrain pour enquêter sur ce Gic qui, d’après lui, existe bel et bien. « C’est trop facile de se contenter des propos d’un vieillard rencontré dans sa cour et qui déclare ne rien savoir de l’existence du Gic d’Akoulouzock » déclare Paul Sikapin.

Bernard Njonga, président de l'Acdic

Pour le cas des Gics qui existent et qui n’auraient pas perçu les subventions, le coordonnateur explique que les personnes interrogées par l’Acdic ne sont pas membres des Gics ayant reçu les subventions ou alors, leurs Gics n’ont tout simplement pas sollicité ces subventions. « Le Gic Addibe rencontré par l’Acdic à Bansoa dans la région de l’Ouest et qui prétend attendre 300 000 Fcfa du programme maïs ne figure pas sur la liste de nos bénéficiaires que voici » cite en exemple Paul Sikapin. « Cette méthode 2 de l’Acdic est un montage et vient une fois de plus tromper l’opinion publique » soutient-il.

En ce qui concerne les Gics qui n’ont pas perçu la totalité des subventions mentionnées, le coordonnateur précise qu’ « une subvention comprend les frais du micro-projet et les frais de suivi, qui varient entre 5 et 8% en fonction du montant du micro projet. Les conventions signées avec chaque bénéficiaire précisent bien les montants affectés à toutes ces rubriques ». Réfutant tout aussi bien la dernière méthode de détournement relevé par l’Acdic, et qui consiste à faire décharger à des Gics du matériel qu’ils ne reçoivent pas, Paul Sikapin souligne que « les subventions du programme maïs se font exclusivement en espèces et en semences, et jamais en matériel ». Cette sortie médiatique du coordonnateur du programme maïs relance la polémique sur la gestion de subventions accordées par le gouvernement, et ses partenaires, aux producteurs de maïs. La démonstration de ce responsable du Minader devrait susciter la réaction de Bernard Njonga dont Le Messager annonce une interview dans ses colonnes.

Synergies africaines : Sur les chantiers de l’humanitaire

L’organisation non gouvernementale mène une lutte acharnée contre le Sida et les souffrances

Jean Stéphane BIATCHA, secrétaire exécutif des Synergies Africaines

Créée le 15 novembre 2002 à Yaoundé, à l’initiative de Madame Chantal BIYA, Première dame du Cameroun, Synergies Africaines est une organisation non gouvernementale (Ong) qui regroupe les premières dames d’Afrique, les personnes physiques ou morales de bonne volonté, et les scientifiques qui contribuent à la vie active de l’association, ainsi que les anciennes premières dames d’Afrique et d’autres continents qui adhèrent à ses statuts. Cette Ong poursuit trois buts précis : mobiliser les sociétés africaines et la communauté internationale pour la lutte contre le Sida et les autres fléaux, favoriser l’émergence d’une société africaine plus harmonieuse et plus apte à faire face aux défis de la mondialisation et contribuer à la réalisation des objectifs du Millénaire en Afrique.
Un plan d’urgence

Entre Juin 2003 et Mai 2008, l’Ong a beaucoup œuvré dans le domaine de la prévention de la transmission du Vih de la mère à l’enfant(Ptme). C’est ainsi que 6 pays africains dont la Guinée, le Niger, le Burkina Faso, le Niger, le Mali et le Cameroun en ont bénéficié. Dans le cadre de ce programme, 382 formateurs et prestataires ont été formés. 55 sites de Ptme ont été crées ou renforcés. Plus de 25 000 tests de diagnostic rapide du Sida ont été offerts. Des doses de Névirapine ont été distribuées et un réseau de formateurs pour la Ptme a été mis en place.

L’Ong œuvre aussi pour la réduction de la mortalité maternelle et infantile. Dans ce domaine, elle s’est illustrée dans le renforcement des capacités des prestataires, l’amélioration de l’offre des services gynéco-obstétricaux et pédiatriques, le soutien à la vaccination des enfants et des femmes. Synergies africaines mène aussi un combat de tous les instants pour l’atténuation des souffrances des enfants africains. C’est le cas à travers la promotion des droits de l’enfant, la promotion de l’éducation de la jeune fille, la lutte contre les souffrances infligées aux enfants, souffrances liées à l’enrôlement dans les bandes armées, à l’exploitation sexuelle, au trafic, à l’usage des drogues et des stupéfiants. Dans le même ordre, l’Ong apporte son appui à l’éducation et à la nutrition des orphelins du Sida et des enfants en détresse.
Enfin, Synergies Africaines s’est activement impliquée dans la recherche sur la Vih/Sida. Ceci, à travers le cercle international de référence Chantal Biya pour la recherche sur la prévention et la prise en charge du Vih/Sida.

Le siège des Synergies Africaines à Yaoundé

Juste reconnaissance

Ce déploiement humanitaire ne pouvait certainement passer inaperçu. C’est dans cette logique que la première dame camerounaise a été nommée Ambassadrice de bonne volonté de l'Unesco pour l'éducation et l'inclusion sociale. Une nomination que Jean Stéphane BIATCHA, secrétaire exécutif des Synergies Africaines, dans sa conférence de presse du 10 Décembre dernier, justifiait par « sa contribution à l’éducation, à la lutte contre la Vih/Sida, sa mobilisation des premières dames, pour la recherche du Circb et l’assistance aux différentes couches sociales nécessiteuses… ». Pour lui, cette nomination signifie que Chantal Biya va « porter la voix de l’Unesco partout dans le monde dans le champs de ses activités ». Ces actions fort élogieuses de l’Ong n’ont pourtant pas ralenti les activités de l’Ong. Au contraire, elle multiplie les actions de lobbying pour mobiliser davantage des ressources auprès des Etats, organisations internationales, Ong, fondations, entreprises privées et autres donateurs. Dans cet ordre, un bureau de Synergies Africaines est désormais installé à Rome. « C’est précisément dans les locaux de l’ISIAO, sis via Ulisse Aldrovandi 16 à Rome, qu’est désormais fixé le bureau de Synergies Africaines en Italie » indique un communiqué du secrétaire exécutif. L’on y apprend aussi que « le projet portant sur la création d’un centre de dépistage et de prise en charge du Vih et du Sida dans la localité de Diffa dans l’Est du Niger sera lancé ».
Autant de projets en perspective qui témoignent de l’ancrage internationale recherchée par cette Ong qui n’a pas finie de livrer la substance de ses potentialités.

Contact:
Bp 3526 Yaoundé, Cameroun. Tél : 00 (237) 22 23 09 15/ 77 39 17 99
Fax: 00 (237) 22 23 11 63
Site web: www.synergiesafricaines.org
Mail: contact@synergiesafricaines.org