vendredi 12 décembre 2008

Bilan économique : L’inflation gangrène les marchés camerounais


C’est le constat dressé par le Comité monétaire et financier national du Cameroun.

© www.beac.int
Site de la Béac - Yaoundé
Le comité monétaire et financier national du Cameroun (Cmfnc) s’est réuni le vendredi 7 novembre 2008 dans les locaux de la Direction nationale de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) à Yaoundé.

Analysant la situation économique du Cameroun, le comité a constaté la "morosité" de l’économie camerounaise au second trimestre de l’année 2008. Malgré le retour de la confiance peut-on lire dans le communiqué de presse publié au terme de la réunion du comité. Le comité explique cette morosité de l’économie camerounaise par deux facteurs essentiels: le renchérissement des prix sur les marchés et l’attentisme des opérateurs économiques. Le comité constate que malgré la revalorisation des salaires dans la fonction publique, il n’y a pas eu un véritable boom de la demande sur les marchés. Une situation due aux tensions inflationnistes qui gangrènent les marchés. Citant les chiffres de l’Institut National de la Statistique, le comité relève que « les tensions inflationnistes sont réapparues en mai 2008, après l’accalmie enregistrée en mars et avril. En glissement annuel, les prix ont progressé de 5,1% par rapport au premier semestre 2008, et de 3,1% par rapport au deuxième semestre 2007 ». Le comité constate aussi que la hausse des investissements n’a pas été au rendez-vous en raison de « l’attentisme observé chez les opérateurs économiques suite à l’annonce de la fin du programme avec le Fonds monétaire international ».

les tensions inflationnistes sont réapparues en mai 2008, après l’accalmie enregistrée en mars et avril. En glissement annuel, les prix ont progressé de 5,1% par rapport au premier semestre 2008, et de 3,1% par rapport au deuxième semestre 2007
Comité monétaire et financier national du Cameroun (Cmfnc)


Le comité a aussi effectué une analyse sectorielle de l’économie camerounaise. Dans le secteur primaire constate le comité, les productions vivrières et maraîchères se sont orientées à la hausse, tandis que les cultures de rente ont connu une évolution contrastée. Dans le secteur secondaire, on a enregistré une expansion des activités agro-industrielles et un recul des industries chimiques. Quand au secteur tertiaire, le comité constate qu’il est resté peu dynamique, soutenu par les télécommunications et les transports.

S’agissant de l’exécution du budget de l’Etat, le comité relève qu’elle a été satisfaisante au cours du premier semestre de l’année 2008. Pour ce qui est de la situation monétaire du Cameroun à fin août 2008, elle a été « caractérisée par un accroissement des avoirs extérieurs nets, un repli du crédit intérieur et une progression de la masse monétaire » indique le communiqué de presse.
Le constat du Cmfnc est donc sans équivoque, les performances de l’économie camerounaise piétinent. En outre, les tendances budgétaires présentées par le gouvernement, marquée par la baisse des recettes pétrolières et la forte propension aux dépenses de fonctionnement plus qu’aux dépenses d’investissement (seulement 25%, Ndlr), à l’assemblée nationale, n’augurent pas des lendemains meilleurs.

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