vendredi 30 janvier 2009

Démocratie : Amnesty international épingle le Cameroun



L'ONG, dans un nouveau rapport relève des violations massives des droits de l’homme au Cameroun
















Ce manifestant de l'Acdic a été sauvagement battu lors d'une manifestation contre les détournements des subventions aux cultivateurs de maïs

Dans son rapport, Amnesty international dit recevoir depuis dix ans, des informations faisant état de violations des droits humains ordonnées, cautionnées ou perpétrées par les autorités camerounaises au mépris de leurs obligations nationales et internationales en matière de droits humains. Amnesty international parle notamment d’ arrestations arbitraires et détentions illégales ; exécutions extrajudiciaires ; menaces et mauvais traitements visant des défenseurs des droits humains et des journalistes ; privation des droits à la liberté d’expression et d’association ; conditions carcérales pénibles ; torture et autres formes de traitement cruel, inhumain ou dégradant ; absence de protection des droits humains des femmes et des fillettes ; et persécution d’hommes et de femmes en raison de leur orientation sexuelle réelle ou présumée.L’un des premiers cas évoqué par le rapport de Amnesty International (AI) est [i la répression violente des manifestations contre la montée des prix en février 2008 et contre la modification de la Constitution visant à permettre au président Paul Biya de se présenter aux prochaines élections présidentielles ]. « Le gouvernement a non seulement ordonné aux forces de sécurité de recourir à une force meurtrière et cautionné de telles actions, mais également utilisé le système de justice pénale pour punir ses opposants » peut-on lire dans le rapport. L’Ong évoque en suite les cas des militants du mouvement sécessionniste Southern Cameroon National Council (Scnc). Le rapport écrit : [i Plus de 60 membres du SCNC ont été arrêtés le 24 avril 2006… Une quarantaine de membres du Scnc ont été appréhendés le 20 janvier 2007… Le 11 février 2008, les forces de sécurité ont arrêté au moins sept membres du SCNC qui s’étaient réunis dans un centre presbytérien pour les jeunes à l'embranchement d'Azeri Old Church à Mankon (Bamenda)]. L’ong cite aussi le cas des militants principal parti d’opposition, Social Democratic Front (SDF), qui sont détenus pendant une longue durée sans jugement. La situation la plus flagrante est l’affaire Gégoire Diboulé dans laquelle était impliquée « John Ngu Mbahaning, qui faisait partie des personnes arrêtées en mai 2006, est mort d’une méningite le 15 août 2006, peu après son transfert de la prison à l’hôpital. Innocent Kom Mokto, un autre détenu, est également mort en détention le 4 octobre 2008 ». La cellule de la gendarmerie dans laquelle ils (les militants du Sdf, Ndlr) étaient initialement incarcérés, apprend – on, n’était pas bien aérée. Elle n’avait pas de lumière et aucune installation sanitaire n’était prévue pour les détenus. Les détenus n’avaient pas non plus de quoi dormir. De la gendarmerie, les détenus ont été transférés au poste de police central de Bamenda ; ils se sont plaints qu’aucune protection n’y était offerte contre les moustiques et que le poste était infesté de rats qui leur mordaient les pieds et les doigts. Les détenus ont utilisé des bols en guise de toilettes et ne vidaient leurs excréments que le matin. James Chi Ngafor (un colonel à la retraite, Ndlr) aurait puisé dans ses propres fonds pour réparer le sol de la cellule sur lequel dormaient les détenus.

Une justice aux ordres et les contre pouvoirs bâillonnésLe rapport s’intéresse aussi au cas des procès engagés contre les émeutiers du mois de Février 2008. Les avocats et défenseurs des droits humains au Cameroun se sont déclarés préoccupés par le caractère inique des procès indique le rapport qui ajoute que « les représentants de l’appareil judiciaire n’ont pas laissé aux accusés le temps de préparer leur défense, ou de la préparer adéquatement. D’après les groupes locaux de défense des droits humains, bon nombre d’accusés n’avaient pas d’avocat, et les autres n’ont pas eu le temps de consulter l’avocat affecté à leur dossier ». AI évoque au passage les cas de Lapiro de Mbanga, Joe Laconscience et Paul Eric Kingue qui ont été particulièrement réprimés. C’est aussi les cas des associations des droits de l’homme, des syndicalistes qui sont l’objet de harcèlements et d’intimidations permanentes. « Madeleine Afite, oeuvrant pour l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) dans la province du Littoral, a informé Amnesty International qu’elle avait reçu des menaces de mort après avoir dénoncé des atteintes aux droits humains commises par des agents des forces de sécurité durant les émeutes de février 2008… Delphine Fouda, une journaliste oeuvrant pour la défense des droits humains, avait été attaquée par des policiers qui avaient menacé de la violer et de la tuer en mai 2006 ». Même la presse n’est pas épargnée selon l’ong. Elle cite le cas des journalistes intimidés, des médias fermés, des journalites incarcérés et lourdement amendés. En mai 2008, plusieurs médias indépendants locaux ont affirmé que Benjamin Fouda Effa, directeur de Radio Tiemeni Siantou, avait été démis de ses fonctions sur l’insistance d’un ministre. Le ministre avait selon les médias pris ombrage du contenu d’une émission condamnant la décision du gouvernement de mettre fin aux activités de la chaîne de télévision Équinoxe et deux stations de radio, Radio Équinoxe et Magic FM. Toutes trois se sont vu ordonner de cesser d'émettre en février après avoir relayé des propos critiques quant à la manière dont le gouvernement avait fait face aux mouvements de protestation de fin février. Équinoxe TV a dû mettre la clé sous la porte le 29 février 2008, après avoir diffusé des interviews de politiciens opposés aux propositions de modification de la Constitution lit-on. On y apprend aussi que Polycarpe Essomba, correspondant de Radio France International, a été contraint de se cacher pendant plusieurs jours après que certains membres de sa famille et lui-même eurent été la cible de menaces de mort pendant les émeutes.


Le gouvernement camerounais doit créer de toute urgence une culture de respect des droits humains et mettre un terme à l'impunité dont bénéficient actuellement les agents gouvernementaux et les forces de sécurité.
Amnesty InternationalLe rapport revient en outre sur les condamnations des homosexuels et dénonce les conditions de détention « pénibles » dans les prisons. II revient aussi sur les cas des deux étudiants de l'université de Buéa, Ivo Obia Ngemba et Moma Bennet qui ont été abattus par les forces de sécurité au cours de violentes manifestations contre la corruption présumée et la discrimination dont seraient victimes les étudiants anglophones. Selon une organisation estudiantine camerounaise, il n’y a eu aucune enquête formelle sur les homicides et aucun membre des forces de sécurité n’a été traduit en justice pour ces faits. AI termine enfin son rapport en formulant des recommandations au gouvernement du Cameroun. « Le gouvernement camerounais doit créer de toute urgence une culture de respect des droits humains et mettre un terme à l'impunité dont bénéficient actuellement les agents gouvernementaux et les forces de sécurité » prescrit l’Ong.L’ong reconnait cependant qu’elle n’a pas profondément vérifié ces informations qui sont mis à sa disposition. Elle regrette de ne pouvoir rencontrer le gouvernement du Cameroun afin d’ « échanger des renseignements et discuter de recommandations afin de protéger et de promouvoir les droits humains dans le pays » tout en déplorant « le fait que les autorités ont invariablement refusé d'accéder à cette requête (ou retiré leur accord sans explication), l’empêchant ainsi de diagnostiquer et d’évaluer la véritable ampleur et la gravité des violations des droits humains au Cameroun ». Car selon elle, la promotion et la protection des droits humains seront vraisemblablement vitales au cours des mois qui précéderont les élections générales de 2011 au Cameroun.

jeudi 29 janvier 2009

Yaoundé: 2 français et 1 camerounais recherchés par la gendarmerie

Ils font l’objet d’une enquête en cours au service central des recherches judiciaires de la gendarmerie nationale

Jean Marc Esposito

Le français Jean Marc Esposito, directeur de la comptabilité et des finances à la Cameroon Postal Services (Campost), son fils Serges Behin Esposito et le camerounais Nnoko Adjang Ngaaje, chef de service de la dépense à la Campost sont activement recherchés par la gendarmerie nationale camerounaise. Les intéréssés font l’objet d’une enquête en cours au service central des recherches judiciaires de la gendarmerie nationale peut-on lire dans le communiqué du général Roland Mambou, directeur central de la coordination à la gendarmerie nationale. Le communiqué publié depuis le 15 Janvier dernier [b prie toute personne susceptible de fournir des renseignements sur les intéresses, de bien vouloir l’en informer en s’adressant à l’unité de gendarmerie la plus proche] ou en appelant des numéros de téléphone qui ont été indiqués contre [b forte récompense].

Nnoko Adjang

D’après des informations relayées par certains médias, ces personnes recherchées auraient distrait un montant de près de 500 millions de Francs Cfa. Un montant que, d’après les mêmes sources, devait toucher le sieur Nnoko Adjang au Centre des chèques postaux à Yaoundé. Depuis cette opération, on est sans nouvelle de lui. Ce que l’on sait aussi, c’est que Jean Marc Esposito aurait été convoqué et entendu par la division de la police judiciaire avant d’être relaxé. L’on est depuis lors sans nouvelle de lui.

Gendarmerie camerounaise

L’identité des trois « malfrats » recherchés ainsi poursuivis a été révélée par le général Roland MAMBOU. M. Esposito Jean Marc est né le 8 Décembre 1952 à Cannes, fils de Esposito Marcel et de Petit Jeanine, de nationalité française. Il était jusque là domicilié au quartier Etoa Meki à Yaoundé. Il est titulaire du passeport français N° 08CK26026 délivré le 25 Juillet 2008 et du permis de séjour N° 109092346/CE26 délivré le 26 Mars 2008 à Yaoundé. Quand à Behin Esposito Serges, il est le fils de Esposito Jean Louis Marc. Enfin, M. Nnoko Adjang Ngaaje est né le27 Janvier 1973 à Tiko. Il est de nationalité camerounaise. Domicilié jusque là au quartier Biyem-Assi à Yaoundé, il est titulaire de la carte nationale N° 101105550 délivré le 5 avril 2000.
Pour le moment, les recherches de la gendarmerie se poursuivent sur l’ensemble du territoire national.

A SAVOIR: Numéros à appeler en cas de détention d’informations sur les personnes recherchées

mercredi 28 janvier 2009

David Hercule Matam : L’haltérophile camerounais est établi à Besançon !


Camerounais naturalisé français, l’haltérophile de 30 ans nous raconte son parcours

Son prénom Hercule évoque tout. Sa gigantesque musculature aussi. Il ne passe jamais inaperçu. On le soupçonne presque toujours d’être un boxeur. De cette force physique qui s’affiche sans retenue, il tire sa renommée. Il est devenu haltérophile, après avoir pratiqué en amateur le judo au collège de la Salle à Douala. Pourtant, rien au départ ne l’y prédestinait. Tenté par la mécanique automobile, il fait des études dans cette discipline jusqu’à obtenir un certificat d’aptitude professionnel (CAP) dont il abandonne le diplôme. Parallèlement, il pratique le judo où il se révèle un adversaire coriace. « J’étais encore ceinture blanche mais je battais déjà les ceintures noires » se rappelle t-il. Lassé par la mécanique qu’il considère comme « salissante », apitoyé par le sort de sa mère qui peine à rassembler ses frais de scolarité, Hercule décide de rejoindre son père à Yaoundé pour gagner sa vie à la sueur de ses muscles. C’est alors qu’en 1993, il s’intéresse à l’haltérophilie. « Un sport que je regardais souvent à la télé » se souvient-il.


Hercule Matam

Des débuts difficiles

Il débute en 1993 sous les conseils avisés de son père, entraîneur national au Cameroun. Qui n’aura pas manqué de le réprimander le premier jour, lorsqu’il se plante le genou après que la charge de 140 kilos qu’il porte, retombe sur lui. « Moi j’ai commencé à 18 ans alors que certains commencent à 9 ans. Mais quand on a du talent, il n’est jamais trop tard pour faire briller son génie » explique Matamb. Mais il ne se décourage pas. « Je voulais montrer que je mérite mon surnom de Hercule » se souvient-il encore. Dès sa première année de pratique, il est sélectionné dans l’équipe du Cameroun pour le championnat d’Afrique où il se classe à une prometteuse 4ème place. Le départ de ses deux frères pour la France le laisse un peu seul. Lorsque ses deux frères reviennent pour contribuer à développer l’haltérophilie au Cameroun, il manque de peu d’obtenir un ticket pour participer au championnat du monde d’haltérophilie en Tchécoslovaquie. « Il y avait comme un acharnement de la part des dirigeants camerounais qui ne voulaient pas que je parte alors même que les sélectionneurs français ont trouvé que j’avais beaucoup de qualités. Les dirigeants camerounais se sont opposés à ce que j’aille en France pour faire un stage. C’est le déclic pour David Hercule Matamb qui est inconsolable après ce départ manqué pour le pays du général De Gaulle. « J’ai pleuré pendant des jours » se souvient-il. C’est ce départ manqué qui le remet au travail, avec rage et détermination. « Tous les matins, je me levais pour m’entraîner. C’est le bruit des ferrailles que je provoquais qui réveillaient mes voisins. J’ai alors très vite grimpé en performance » raconte t-il. C’est dans cette endurance revancharde qu’il cultive son talent. « Depuis ce temps là, mes performances ont continué à augmenter. Ce n’est pas absolument parce que je suis en Europe que je fais des bonnes performances. La preuve, c’est que j’ai obtenu 3 médailles de bronze aux jeux du Commonwealth à partir du Cameroun » argumente Hercule pour répondre à ces jeunes qui, « à peine commencent-ils à pratiquer un sport, qu'ils veulent tout de suite partir en Europe pour évoluer ». Il décide alors de venir en France.


En octobre 2000, David intègre tout d’abord le club de Langres grâce au concours de Jean Louis Guidin. Un homme qui a beaucoup œuvré pour son départ du Cameroun. « Par deux fois, il m’a envoyé un billet d’avion et m’a aidé à obtenir mon visa ». Puis, il rejoint la française de Besançon. Il y trouve un certain équilibre et entame alors une procédure de naturalisation qu’il obtient en septembre 2003. David participe aux championnats du monde de Vancouver en novembre 2003 et sous les couleurs de sa nouvelle patrie, il y décroche une place pour les JO d’Athènes par équipe. Pour sa naturalisation, il explique : « Avec la nationalité française, on nous donne la possibilité d’avoir une vie après le sport. Ce qui n’est pas le cas au Cameroun où on ne sait jamais ce qu’on va devenir après ».


Matam avec ses amis et son frère Bernardin porté en triomphe après une victoire

Un palmarès mitigé


A l’occasion des championnats d’Europe à Kiev, avec 6 essais sur six, il améliore à quatre reprises les records de France et gagne sans ambiguïté sa place pour les JO. Malheureusement pour lui, le succès escompté n’arrivera pas à Athènes. Après un excellent arraché à 167.5kg (record de France), il échoue à trois reprises sur sa barre de départ à l’épaule jeté. Désormais David a pris conscience de ses moyens physiques exceptionnels. Il a la conviction d’avoir franchi un cap : la barre mythique des 200kg à l’épaule dans la catégorie des 85kg et une médaille à l’arraché, son mouvement fétiche, ne lui paraissent plus comme des objectifs insurmontables mais comme des ambitions sportives légitimes !

A ce jour, David, célibataire, est père de 2 enfants. Même s’il reconnaît n’avoir pas poussé très loin dans les études, ses brevets d’Etat de 1er et 2ème degré font sa fierté. « Le brevet d’Etat de 2ème degré est l’équivalent de la Licence » argue t-il. Il officie aussi comm jury dans plusieurs centres de formation en haltérophilie. Il a aussi contribué à l’émergence de son jeune frère Bernardin Kingué Matamb sur qui il fonde beaucoup d’espoir. « Avant que je n’arrête l’haltérophilie, il faut qu’il y ait une relève et je crois que Bernardin peut l’assurer. Mais il faut aussi qu’il fasse les études » déclare David Hercule. Revenu tout récemment au Cameroun avec des chaussures de compétition, des barres de 140 kilogrammes, des maillots, David Hercule Matamb n’a pas oublié son pays. Il espère contribuer à la professionnalisation de l’haltérophilie.

Le recordman de France (dans les 94 avec 170 kilos à l’arraché et dans les 85 avec 167 kilos à l’épaulé) est un homme avec qui l’équipe de France d’haltérophilie devra compter dans les prochaines compétitions. Il n'en fera pas moins la fierté du Cameroun dont il est originaire. C’est en tout cas un sportif à surveiller de près.

mardi 27 janvier 2009

Elecam : la cour suprême rejette la requête du SDF


Le parti d’opposition demandait le sursis en exécution du décret nommant les membres de la commission électorale.


La chambre administrative de la cour suprême a rejeté ce mardi 27 janvier la requête du Social Democratic Front (SDF). En effet, le principal parti d’opposition avait introduit une requête aux fins de sursis à exécution du décret du 30 décembre 2008 nommant les membres du conseil électoral d’Elections Cameroon (Elecam), la très controversée commission électorale qui devra désormais organiser les élections au Cameroun. La chambre administrative de la cour suprême a déclaré irrecevable, la requête du SDF. En outre estime t-elle, la requête du Sdf n’est pas justifiée dans le fond.Auparavant, le 2 Janvier 2009, le Sdf avait transmis au président de la République un recours gracieux préalable par le collège de ses avocats composé de maîtres Sama Francis, Tsapy Joseph Lavoisier, Tchokongoe Emmanuel, Mbami Augustin, Mbah Ndam Boniface, tous Avocats au barreau du Cameroun. Ils demandaient au chef de l'Etat de “ Bien vouloir annuler [son] décret pris en date du 30 décembre 2008 portant désignation des membres du conseil électoral de Elections Cameroon pour violation de la loi du 29 décembre 2006 relative à Elections Cameroon. ”En fait, l’action du SDF visait surtout à retarder la prestation de serment des membres d’Elecam avant l'aboutissement de leur recours gracieux préalable qui précède le recours contentieux qui sera introduit auprès de la même Cour si les exigences du parti ne sont pas satisfaites. Si la requête du SDF est ainsi rejettée par la cour suprême, c’est dire que la prestation de serment des membres du conseil électoral devrait intervenir dans les prochains jours pour mettre définitivement en selle, le président Fonkam Azu’u, qui reste sous le coup d’une enquête policière, et son équipe.

Cafouillage juridique et procédural

Au terme de la loi créant Elecam, c’est le président du conseil électoral d’Elections Cameroon, Samuel Fonkam Azu’u qui doit installer le directeur général d’Elecam. Or, officiellement les membres d’Elecam n’ont pas encore prêté serment, plus de 14 jours (délai autorisé par la loi) après leur nomination (intervenue le 30 Décembre 2008). Ce qui a fait remarquer à certains observateurs que la direction d’Elecam était forclose. Et même si le directeur général, Mohaman Sani Tanimou avait prêté serment, en catimini, il l’aurait alors fait en violation du décret n° 2008/372 du 11 novembre 2008 fixant les modalités d’application de certaines dispositions de la loi n° 2006/011 du 29 décembre 2006 portant création, organisation et fonctionnement d’« Elections Cameroon ». Il y est notamment indiqué que « le directeur général et le directeur général adjoint des Élections entrent en fonction après la cérémonie officielle de leur installation. Celle-ci doit intervenir, à l’initiative du président du Conseil électoral, dans les quinze jours suivant la publication du décret de nomination. ». Pourtant, jusqu’à ce jour, Fonkam Azu’u n’est non seulement pas président d’Elecam puisqu’il n’a pas prêté serment, (Les membres du Conseil électoral entrent en fonctions dès leur prestation de serment selon l’article 3(1) de la loi du 11 novembre 2008) mais il reste, ainsi que nous l’avions déjà mentionné, sous le coup d’une enquête de police en raison de son implication présumée dans une filière d’immigration clandestine récemment évoquée par la presse camerounaise.Le caractère forclos de la direction générale d’Elecam, les ennuis du président Fonkam Azu’u, les requêtes annoncés de l’alliance des forces progressistes qui dénonçaient déjà “ l'inconstitutionnalité du texte portant nomination des membres d'Elecam et dénonce avec force cette autre violation des textes en vigueur”suffiront-ils à arrêter la marche de cette commission électorale contestée ? L’on devrait le savoir dans les prochains jours.

lundi 26 janvier 2009

Célébration : Les douanes sous le feu des projecteurs


Plusieurs festivités marquent la journée internationale de ce corps de métier qui a lieu ce lundi !

Madame Minette Libom Li Likeng, directrice générale des douanes

« La douane et l’environnement : protégeons notre patrimoine culturel », c’est le thème des festivités d’une semaine d’activités que mènent les douanes camerounaises depuis le 20 Janvier dernier. En effet, c’est de concert avec les autres pays membres de l’organisation mondiale des douanes (Omd). Le 20 janvier dernier, le directeur général des douanes Madame Minette Libom Li Likeng a lancé la semaine d’activités à Bertoua dans la Région de l’Est. Le jeudi 22 Janvier 2009, c’est le Hilton hôltel de Yaoundé qui a servi de cadre à une table ronde sur le thème : « la douane camerounaise face aux défis de la gouvernance ». A ces moments de réflexion se sont ajoutées plusieurs autres cérémonies pour célébrer les douanes camerounaises. C’est le cas des journées portes ouvertes organisées par le secteur des douanes du centre. Une cérémonie qui a eu lieu en la présence du gouverneur de la province du Centre, du directeur général des douanes des personnels de la douane et de nombeux curieux. Vendredi dernier, des tests de dépistage gratuit du Vih/sida, du diabète et de l’hypertension artérielle, des séances de vaccination au profit des personnels de la douane et la remise des dons au centre d’accueil et de l’espoir d’Efoulan. Samedi, une marche sportive partant de la direction générale des douanes pour le palais des congrès et un match de football à la garde présidentielle ont ponctué la célébration. Ce matin, la grande cérémonie officielle de célébration s’est déroulée à la base aérienne 101 de Yaoundé


Logo des douanes camerounaises

Les Douanes souffrent de leur image


Au moment où se célèbre cette journée internationale de la douane, ce corps de métier ne jouit pas d’une bonne image dans l’opinion nationale camerounaise. En effet, la douane est considérée comme l’un des coprs les plus corrompus au Cameroun. La situation sociale des douaniers qui affichent en général un train de vie aisé renforce cette considération. Pourtant, les salaires de ses personnels sont sensiblement les mêmes que ceux des autres fonctionnaires de l’administation publique camerounaise. Dans un rapport rendu publique le 26 Février 2007, l’organisation non gouvernementale, Transparency International Cameroon, attribuait une note de 3.915, à la douane. Celle-ci occupait alors le premier rang des secteurs ou services les plus corrompus. Du côté de la douane, l’on est conscient de cet état des choses. Il y encore un « déficit d’intégrité » reconnaissait le directeur général des douanes dans la table ronde sur « la douane camerounaise face aux défis de la gouvernance ». La mise en place, il y a quelques années, du Système Douanier Automatisé (Sydonia) est l’une des démarches entreprises par les autorités du secteur pour réduire le phénomène de la corruption généralisée qui gangrène les douanes camerounaises. Mais les résultats escomptés sont sans aucun doute loin d’être atteints. Certes, reconnaissent certains douaniers, les poches de corruption tendent à disparaître progressivement, mais les personnels du secteur recherchent toujours des stratégies pour contourner les mesures de lutte contre la corruption mis en place. C’est dire si le combat contre la corruption dans la douane est un combat de tous les instants.

samedi 24 janvier 2009

Revue de presse: l’Afrique ne doit rien attendre d'Obama


C’est ce qu’expliquent quelques journaux camerounais que nous avons feuilletés

L’investiture de Barack Obama en tant que 44ème président des Etats-Unis ? « L’événement a quelque chose de messianique » faisait déjà remarquer BEBELA dans l’éditorial de sa directrice de publication Henriette Ekwé. Et l’Afrique s’est mobilisé avec une ferveur excepionnelle pour le soutenir car, selon AURORE PLUS, « Barack Obama fait rêver les Africains au Sud du Sahara ». Mais le bihebdomadaire s’est posé la question à sa UNE, Que peut l’Africain de la maison blanche ? Une question qui a inspiré plusieurs rédactions. Pour la METEO, il ne faut pas oublier que Barack Obama est américain et qu’il a été élu pour défendre les intérêts de l’Amérique. D’après BEBELA, « de nombreux experts de la politique Américaine en Afrique sont formels sur le fait que : quelque soit l’origine raciale ou l’appartenance politique du président Américain, rien ne change sur le regard que pose les Etats-Unis sur le continent noir » écrit BEBELA. LA METEO se rappelle d’ailleurs qu’en fin du mois de Septembre 2008, « lors d’un débat télévisé qui l’oppose au sénateur Mc Cain, débat consacré à la politique étrangère, pas une fois, le mot Afrique n’a été prononcé ». Un « oubli » stratégique ? Peut-être peut-on le penser. Et il sera sans auncun doute amener à observer une certaine prudence sur gestion des affaires africaines car écrit encore LA METEO, « le président Obama aura à exposer le ventre mou de son passage à la maison blanche par la gestion des affaires africaines où le moindre faux pas, la moindre concession excessive en faveur du continent noir et disconvenue aux yeux du peuple américain pourrait lui être fatale. Son africanité ainsi que ses origines africaines pourraient être exploitées contre lui par ses détracteurs ». Une situation qui laisse pense à plus d’un que le nouveau président africain ne pourra donc faire ieux que ses prédécesseurs. « Quand les lampions (de la très médiatique cérémonie d’investiture de Barack Obama, Ndlr) se seront éteints, les relations économiques injustes de la mondialisation libérale reprendronts leurs droits. Le petit planteur de coton de Bobo-Diolassou et de Mora, se fera toujours écrasé par le planteur du sud des Etats-Unis, gavé de subventions qui se rira de naïfs qui croient que le libéralisme veut bien dire que la loi du marché exclut l’Etat » analyse BEBELA. Et AURORE PLUS d’appuyer : « Les perspectives sont celles-là pour l’Afrique qui misera sur les retombées de l’Agoa. Le global opportunité act est un rêve mort né. Le commerce avec les Etats-Unis ne rapportera pas à l’Afrique, surtout avec un baril de pétrole à 40 dollars ».
Des espoirs malgré tout

Caricature publiée par le journal AURORE PLUS, N°1092

Le pessimisme affiché par ces analystes de la presse camerounaise laisse tout de même place à un certain optimisme. AURORE PLUS croit savoir que quelques pays pourraient bénéficier de l’aide américaine : « peut-être quelques remises de dettes pour les bons élèves de la démocratie comme le Ghana ». Mais le journal rappelle tout de suite que « ce n’est pas avec lui (Barack Obama, Ndlr) que l’enveloppe de l’aide internationale au développement va croître ». Pour LA METEO cependant, la « seule note d’espoir, qui sonne d’ailleurs comme un bémol, la question de la présidence africaine Obama part avec de bases solides que le président Noir a cependant promis de renforcer. L’aide américaine pour l’Afrique passerait ainsi de 25 à 50 milliards de dollars pour combattre la tuberculose, la paludisme et le Vih/Sida ». Mais au-delà des retombées économiques qui, semble t-il, seront maigres, il y a ce sentiment de fierté que doit ressentir la race noir selon LA METEO qui écrit : « Il faut le souligner avec force, la victoire de Barack Obama aux élections présidentielles américaines impose au monde entier, un nouveau regard sur l’Afrique car, quoiqu’on dise, cette victoire a déjà changé quelque chose pour l’Afrique. Qu’on le veuille ou non, la race est une chose très sentimentale et très profonde ».
Si l’Afrique n’a pas grand-chose à attendre de Barack Obama, LA METEO pense que « L’Afrique a aujourd’hui, plus que par le passé, une responsbilité de portée universelle ; celle d’accompagner Barack Obama sur les sentiers de son changement. Au slogan ‘Yes we can’, l’Afrique doit répondre par ‘we must do’ ».

vendredi 23 janvier 2009

La presse camerounaise en deuil: Richard Ombe Touna a cassé sa plume!


Le directeur de publication du journal Repères est décédé jeudi des suites d'une courte maladie.

Richard Touna de son vivant

Le journaliste et directeur de publication de l'hebdomadaire REPERES est décédé. Richard Touna, journaliste, directeur de publication de l'hebdomadaire REPERES et collaborateur de l'hebdomadaire JEUNE AFRIQUE a cassé sa plume ce jeudi à l'hôpital de la caisse nationale de prévoyance sociale (CNPS) de Yaoundé. Si nous n'avons pas encore des informations précises sur les circonstances de sa mort, on se rappelle qu'il avait été pris d'un malaise à la résidence de Janet Garvey, ambassadrice des Etats-Unis au Cameroun, à l'occasion d'une cérémonie organisée par la diplomate américaine pour célébrer l'investiture de Barack Obama, le nouveau président des USA. Ancien collaborateur du journal LE MESSAGER, Richard Touna a créé l'hebdomadaire REPERES dont la célébration du deuxième anniversaire a eu lieu le 16 Janvier dernier.


Notre souhait est d'opérer le saut qualitatif dont nous rêvons pour parvenir à asseoir une entreprise de presse citoyenne suffisamment utile à la vie sociale et politique du Cameroun.
Richard Touna


Nous revenons sur ses déclarations faites à propos de la célébration du deuxième anniversaire de son hebdomadaire.
« En terme de contenu, nous restons cohérents. Nous essayons de proposer chaque semaine à nos lecteurs une information pertinente, qui puisse contribuer au progrès de la personne qui lit Repères. Il y a maintenant le Business plan en terme de coefficient de rentabilité dans le temps. Sur ce plan, après deux années, notre activité reste largement déficitaire. Et c'est le lieu pour nous ici de lancer un appel en direction des annonceurs et autres partenaires, qui doivent comprendre que la presse n'est pas une activité de pitié. Elle participe même à la crédibilisation de certaines entreprises et de certaines administrations. Les journaux sont des structures qui doivent fonctionner de façon optimale, avec des employés régulièrement rémunérés. C'est tout le sens que nous avons attaché à notre signature de la convention collective. »
Repères a été déclaré et notifié en décembre 2008 par le fonds d'appui à la presse francophone du Sud de l'organisation internationale de la Francophonie comme éligible à ce fonds. Une subvention de 23.000 euros, environ 15.000.000 Fcfa, afin de renforcer son environnement technologique. Ce qui devrait permettre d'acquérir de nouveaux logiciels de traitements de données et l'amélioration du site internet.

Originaire de la LEKIE, il aura été directeur de l’information à Radio Reine et consultant en communication et aura passé 9 ans au Messager avant de partir pour des "raisons de convenance personnelle" comme il l'avait alors déclaré.

Depuis deux ans, il s'attelait à cette nouvelle fonction, cette nouvelle mission qu'il avait résumé ainsi Notre souhait est d'opérer le saut qualitatif dont nous rêvons pour parvenir à asseoir une entreprise de presse citoyenne suffisamment utile à la vie sociale et politique du Cameroun.

Investiture de Barack Obama au Cameroun: l'avis de Charles Ateba Eyene, président du club éthique



Charles Ateba Eyene, président du club éthique

Cela arrivera aussi forcément, fatalement au Cameroun

Je crois que c'est quelque chose de très émouvant, impressionnant, et je crois que c'est une source d'inspiration pour beaucoup de jeunes de notre génération. Obama est un modèle à suivre, un modèle de travail, un modèle de talent, un modèle de compétence. Le Cameroun peut tirer des leçons de cette investiture. La roue de l'histoire tourne. Les Etats-unis ont évolué. Il y a cinquante ans, voire cent ans, les choses ne se passaient pas ainsi. Et je suis sur qu'au Cameroun, les générations qui commencent en soixante dix en montant pourront imposer à notre société ce genre de rêve. Ce qui est sur c'est que nous ne pouvons pas avoir ce genre de démocratie avec les gouvernants actuels. Ça c'est ce qui est sur parce qu'ils n'ont pas été formés à cette démocratie. Ils ont été formés à la démocratie des migmags, de la corruption, à la démocratie des trafics d'influence et de la tricherie; donc, je pense que, une nouvelle classe arrivera un jour et je pense que ce sera beaucoup plus quand on aura à la tête des patriotes, c'est-à-dire des gens qui se sont battus pour l'indépendance, des gens qui croient au Cameroun, des gens qui préservent le Cameroun, des gens qui considèrent que les étrangers ne sont pas autre chose que des partenaires avec qui on peut faire et non des gens qui doivent venir décider en nos lieux et places. Donc, je pense que cela arrivera forcément, fatalement, et je souhaite bon vent à Barack Obama et je souhaite qu'il soit appuyé par tous ceux qui le soutiennent véritablement.

Investiture de Barack Obama au Cameroun: L'avis deCharles Nguini de Transparency International



Charles Nguini, Transparency International

Nous ne sommes même pas sûrs que nos enfants vivront l'alternance dans notre pays

Nous avons assisté aujourd'hui à l'investiture du président Barack Obama. C'est une expérience extraordinaire que de vire en direct une telle transition entre président sortant et président entrant. Et surtout avoir un président d'origine afro-américaine. Donc, c'est une interpellation d'un autre point de vue pour notre pays parce que nous avons conscience que nous n'allons peut être pas toujours dans la bonne direction. Donc c'est vraiment une interpellation par rapport à la marche de notre démocratie. Qui doit être une marche, certes par étapes, qui doit être une marche sur des chemins bien balisés. Pour le moment, nous avons l'impression que parfois, nous rentrons plutôt au lieu d'avancer. L'interpellation c'est qu'aucun pouvoir ne doit s'éterniser. Il n'est pas nécessaire de s'éterniser pour laisser une marque. De l'autre point de vue, le fait que l'homme fasse son œuvre et passe la main à d'autres c'est vraiment la marque de la démocratie; il y a l'alternance certes, mais il y a également d'autres choses. Vous voyez tout l'apaisement qui a consacré cette cérémonie. Donc, l'on magnifie le rêve américain tel qu'on a pu le vivre, tel qu'on a pu le lire depuis longtemps. Mais nous ne sommes pas sur de le vivre dans notre pays, nous ne sommes même pas sur que nos enfants le vivront.

Investiture de Barack Obama au Cameroun: L'avis d'Anicet Ekane, président du Manidem




Anicet Ekane, président du Manidem

"ça va permettre d'impulser le triomphe des valeurs et des idées sur les replis identitaires au Cameroun"


C'est toujours très émouvant de participer de visu comme ça à la prestation de serment du président des Etats-unis qui est quand même le président du pays le plus puissant du monde. C’est d'autant plus émouvant qu'il s'agit de Barack Obama, d'origine africaine. C'est une véritable révolution. Je pense que tous les espoirs que Barack Obama suscitent dans le monde entier au delà de la couleur de sa peau, peuvent avoir un impact sur la vie du monde plus tard. Il sera de plus en plus difficile aujourd'hui de marginaliser les minorités. D'autant plus qu'aux Etats-unis, c'est le représentant d'une minorité qui est au pouvoir. La deuxième remarque qui m'arrive à l'esprit à propos d'Obama c'est le fait que ses idées ont transcendé et supplanté les données subjectives liées à la peau et à la race. Rapporté à notre pays, c'est une bonne leçon. Notre pays où la politique est encore colonisé par le régionalisme et le tribalisme. Car vous savez bien que quand on regarde de façon précise, la plupart des partis sont attelés à des régions. La plupart des combinaisons politiques dans le pays que ce soit dans la coalition présidentielle ou dans certaines coalitions de l'opposition, sont arrimées où construites en fonction des régions. Les fameux axes nord-sud sont basés sur des considérations régionales, pas sur des considérations idéologiques ou politiques. Et dans cette atmosphère ne peuvent pas prospérer des partis comme le notre qui voudraient faire confiance à l'intelligence des camerounais, à leur regroupement en fonction de leurs intérêts économiques, professionnels ou politiques en dehors de toute considération régionale. Je pense que l'élection de Barack Obama aujourd'hui est une leçon pour les africains. Ça va ouvrir des perspectives. ça va permettre à ce que dans notre pays aussi, ce soient les valeurs, les idées qui triomphent sur les replis identitaires.

MANIDEM: Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie

lundi 19 janvier 2009

Tchad: 7 mouvements rebelles s’organisent

L’Union des forces de la résistance (UFR) entend renverser Idriss Déby et organiser une transition de 18 mois

L'Alliance nationale (regroupement d'une dizaine de groupes rebelles) du Général Nouri, l'UFDD- fondamentale d'Abdelwahid About Mackaye, le RFC (Rassemblement des Forces pour le Changement) de Timane Erdimi et l'UFCD (Union des Forces pour le changement et la Démocratie) du colonel Adouma Hassaballah viennent de se regrouper autour l’Union des forces de la résistance (UFR). Cette rencontre, à en croire l’agence de presse APA, a débouché sur un manifeste politique signé par les différents leaders. Les rebelles notamment promettent une transition de 18 mois après la chute du régime du Président Idriss Déby. Ils s’engagent en outre à « garantir les libertés fondamentales, assurer la sécurité des biens et des personnes et la libre circulation sur toute l'étendue du territoire national, assurer la continuité de l'Etat et des services publics, garantir le pluralisme politique au Tchad, réorganiser l'administration centrale et territoriale », « garantir l'indépendance de la justice et l'égalité des citoyens devant la loi, de mettre en place une commission de recouvrement des biens de l'Etat, promouvoir une politique de communication basée sur le respect de la liberté de presse et un appui actif au secteur public et privé de l'information ».

Idriss déby, Président du Tchad

L’union fait la force

Cette coalition rebelle aura à sa tête un Président, secondé de quatre vice-présidents. Relayant des sources qu’elle ne cite pas, l’APA révèle que les rebelles cherchent à quitter leurs bases au Soudan pour l'intérieur du Tchad avant le déploiement de cette force mixte. En Février 2008, la rébellion avait échoué de peu de renverser le régime d’Idriss Déby. Aux portes du palais présidentiel de Ndjamena, la rébellion avait été repoussé en partie à cause de la désorganisation des groupes rebelles qui opèraient individuellement. Après cet échec, en Mars 2008, la rébellion s’était davantage fissurée. Les deux principaux mouvements opérant dans l'Est de ce pays, notamment le RFC et l'UFDD s’étaient désolidarisés des autres mouvements. Ils annonçaient qu'ils créaient leur propre organisation, l'Union des forces pour le changement et la démocratie (l'UFCD).

L'unification des mouvements intervient à quelques jours de la reprise des relations diplomatiques entre le Tchad et le Soudan, et au moment où un intense ballet diplomatique est observé entre N'Djamena et Khartoum, pour la mise sur pied, d'une force mixte de 2 000 hommes, conformément à l'Accord de Dakar, pour sécuriser la frontière entre les deux pays.
L’on peut craindre que les prochains jours soient à nouveau explosifs au pays d’Idris Déby.

ELECAM: La polémique se poursuit

Des révélations sur la personnalité du président d'ELECAM et une présumée suspension des financements prévus par le Commonwealth ont enflammé la sphère médiatique

Le moins que l’on puisse dire, remarque le journal AURORE PLUS, c’est que Elecam commence bien mal. Ce journal, citant une dépêche de APA, fait savoir que « Le Commonwealth a suspendu son appui financier d’un montant de 15 millions d’Euros destinés à la mise en place de Elections Cameroon (Elecam) ». Et ce n’est pas la démission des membres du Rdpc, parti au pouvoir, qui a calmé les esprits. Au contraire, le communiqué du secrétaire général de ce parti qui constate que « les personnalités concernées membres du Rdpc à la date de leur nomination, ont remis leur démission du parti au président national du Rdpc, selon les formulaires statutaires afin de se conformer aux dispositions relatives aux incompatibilités » n’a fait qu’étaler des manquements de la démarche du pouvoir de Yaoundé. Cette sortie du secrétaire général du Rdpc, BEBELA la qualifie de « fausse partition ». L’on voudrait savoir comment les membres du Rdpc s’y sont pris pour remettre leur démission au président national ? s’interroge le journal de Henriette Ekwé. « Ces nouveaux promus présentés comme personnes qu’il faut à la place qu’il faut, sont coupables de la décrépitude du pays » analyse le même journal. Et s’il y a un des membres sur qui pèse beaucoup de soupçons, c’est bien le président Fonkam Samuel Azu’u. « Un clou dans la chaussure de Paul Biya » observe BEBELA qui titre à sa Une que le nouveau président de Elecam et secrétaire général adjoint de l’assemblée national « imite la signature de Cavaye Yeguié », le président de l’auguste chambre. « Il existerait un autre document bizarre et de la même nature que celui dont était en possession les quatre jeunes gens originaires de la région anglophone du Cameroun et qui s’apprêtaient à s’exiler aux Etats-Unis au moment où ils ont été stoppés net par un contrôle de routine à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Sauf que cet autre document est un ordre de mission mettant en route le secrétaire général adjoint de l’assemblée nationale, Fonkam Azu’u lui-même pour les USA, à la seule différence que le présent document est plutôt signé du président de l’auguste chambre, Cavaye Yeguié Djibril en personne et qui ne se reconnait pas une telle démarche ». La conclusion reste en tout cas la même pour plusieurs commentateurs dont Henriette Ekwé, « avec les nominations d’Elecam, c’est l’alternance politique qui est à jamais interdite ».


Mais en fait, qu’en pense le peuple camerounais, LA METEO est descendue dans les rues de la capitale pour tenter de trouver une réponse. Une galerie de réactions de 37 personnes qui se recrutent dans toutes les classes sociales est proposée aux lecteurs. Entre les préoccupations de survie exprimés par certains et d’autres qui attendent de voir Elecam au pied du mur, les réactions sont majoritairement défavorables au décret présidentiel. « Cest le Rdpc bis » déclare sans sourciller un étudiant interrogé. Mais le vrai débat devrait rester juridique d’après le politiste Simon Pierre Mfomo qui publie une tribune dans L’ANECDOTE. « La problématique relative à l’autonomie d’Elecam participe plus d’un quiproquo sémantique au plan du doit » écrit-il. Pourtant constate t-il « Au plan professionnel, l’évitement de toute position de subordination…Au plan financier et matériel, les membres d’Elecam doivent se placer et être placés à travers leurs de comportements respectifs, leur régime de rémunération et leurs avantages statutaires au-dessus de toute forme d’inféodation » sont garanties par les textes de lois créant Elecam. « Sous le bénéfice de ces considérations, il apparaît clairement que l’autonomie d’Elecam est réelle au plan du droit et ne saurait s’apprécier à partir des critères subjectivistes, telle que l’identité partisane ». Surtout que l’autonomie de ses membres, note le politiste, « est renforcée par leur immunité contre les poursuites judiciaires, les privilèges et rémunérations substantielles accordées à ceux-ci ». Au total, conclu-il, « l’exercice impartial d’une fonction d’intérêt général est pour tous et pour chacun, une question de conscience qui n’autorise guère de procès d’intention préalable ». et revancharde.


Et l’opposition dans toute cette polémique ? « L’opposition complice du pouvoir ? » s’interroge Henriette Ekwé, la directrice de publication de BEBELA qui remarque que « l’opposition est devenue l’alliée objective du pouvoir qui multiplie les lois anti-démocratiques sous sa barbe et son nez sans soulever la moindre indignation ». Et les députés de l’opposition observent un silence embarrassé qui « atteste ce ramollissement des soudain des opposants plus prolixes ailleurs ».
Elecam n’a donc pas fini de faire parler de lui. En mal surtout. Un mort-né pilonné sans pitié par une opinion de plus en plus frondeuse

Fonkam Azu’u criblé de balles… médiatiques au cameroun!

C’est un véritable raid médiatique qui s’est déclenché contre le président d'ELECAM depuis sa nomination.


Fonkam Azu’u

Sensés être des agents (des secrétaires notamment) de l'Assemblée nationale du Cameroun, ils sont priés de présenter des pièces justificatives. Sans se faire prier, souligne une source, ils brandissent des ordres de missions émanant du Palais de Verre. A la question de savoir s'ils pouvaient présenter davantage de documents professionnels, ils répondront par la négative. C'est alors que l'un d'eux passe aux aveux en révélant que c'est le secrétaire général adjoint de l'Assemblée nationale qui leur a fourni des documents pour les aider.
Leger Ntiga, journaliste au quotidien Mutations



Le quotidien Mutations qui a ouvert le bal en révélant que « quatre jeunes gens en partance pour les Etats-Unis dénoncent le président de Elecam ». En fait, il s’agit de Gana Franline Ndaga, Cyril Kpuye, Jc Akina et Dominic Nkongho Ewang qui étaient sur le point de quitter le Cameroun à bord d'un vol de la compagnie Royal Air Maroc, pour se rendre aux Etats-Unis, le 26 Décembre 2008, pour des raisons académiques. Ils auraient alors subi un contrôle de routine à l’aéroport de Yaoundé Nsimalen. Des anomalies se seraient alors revelé sur les documents qu’ils ont présentés aux contrôleurs de l’aéroport. Léger Ntiga, auteur de l’article raconte : « Sensés être des agents (des secrétaires notamment) de l'Assemblée nationale du Cameroun, ils sont priés de présenter des pièces justificatives. Sans se faire prier, souligne une source, ils brandissent des ordres de missions émanant du Palais de Verre. A la question de savoir s'ils pouvaient présenter davantage de documents professionnels, ils répondront par la négative. C'est alors que l'un d'eux passe aux aveux en révélant que c'est le secrétaire général adjoint de l'Assemblée nationale qui leur a fourni des documents pour les aider, parce qu'ils sont des étudiants désirant poursuivre leurs études au pays de Barack Obama. Plus tard, ils soutiendront que pour l'opération, M. Fonkam Azu'u leur a demandé trois millions de Fcfa à chacun ». Autant les démentis et les protestations de la part des autorités s’enchaînent, autant les soupçons se confortent car, ainsi que l’écrit Mutations plus tard, « Selon des sources policières, Fokam samuel Azu'u aurait affirmé reconnaître l'un des quatre jeunes gens interpellés dans cette affaire de trafic des ordres de mission de l'Assemblée nationale du Cameroun ». Mais les révélations ne s’arrêtent pas là. Moins d’une semaine plus tard, le 14 Janvier, Mutations revient à la charge et revèle que « la piste d'un vaste réseau d'immigration clandestine entretenu par le président du Conseil électoral de Elecam, Fonkam Samuel Azu'u, par ailleurs Sga de l'Assemblée nationale, est à creuser. Car, il pourrait s'agir, croient savoir nos sources, d'une filière huilée où on servirait des documents standard (passeports et ordres de mission) à des individus dans l'optique de faciliter leur départ pour l'exil, documents qui reviennent par divers services postaux pour servir à d'autres bien intégrés dans la filière ». L’affaire s’amplifie donc puisqu’il ne s’agit plus seulement de faux documents apparemment délivrés aux quatre jeunes, mais d’un vaste réseau d’immigration clandestine qu’entretiendrait le président de Elections Cameroon. Un vaste réseau que tend à confirmer « des signatures scannées de certains responsables de la Chambre dans les ordinateurs utilisés dans le cabinet du secrétaire général adjoint : Fonkam Samuel Azu'u ». Et l’hebdomadaire BEBELA révèle une affaire similaire. « Il existerait un autre document bizarre et de la même nature que celui dont était en possession les quatre jeunes gens originaires de la région anglophone du Cameroun et qui s’apprêtaient à s’exiler aux Etats-Unis au moment où ils ont été stoppés net par un contrôle de routine à l’aéroport international de Yaoundé-Nsimalen. Sauf que cet autre document est un ordre de mission mettant en route le secrétaire général adjoint de l’assemblée nationale, Fonkam Azu’u lui-même pour les USA, à la seule différence que le présent document est plutôt signé du président de l’auguste chambre, Cavaye Yeguié Djibril en personne et qui ne se reconnait pas une telle démarche ».
Savait-on que Fokam Azu’u est un « faussaire » ?

ELECAM remplace l'ONEL

on le dit impliqué dans un réseau de faux documents, raison de sa suspension de signature à l'Assemblée nationale. Suspension intervenue bien avant même que l'affaire du trafic de faux ordres de mission ne soit révélée.
Quotidien Mutations


Si l’on en croit les journaux, oui. Le journal Mutations qui cite des sources à l’assemblée nationale, écrit : « on le dit impliqué dans un réseau de faux documents, raison de sa suspension de signature à l'Assemblée nationale. Suspension intervenue bien avant même que l'affaire du trafic de faux ordres de mission ne soit révélée ». Ce qui signifie que le sieur Azu’u était déjà connu, par la hiérarchie de l’assemblée nationale, comme une personnalité à la moralité trouble. Même « des cadres à la présidence de la République se rappellent, par exemple, du coup, de l'usage qu'il fit de la "régie", sorte de budget spécial dont il eut la charge lors des travaux de rédaction du projet de rédaction de la constitution finalement promulguée en 1996. Exclamation de l'un d'eux: "La justice immanente existe! FonkamAzu'u paie directement ou indirectement le prix de ses exactions à travers ce qui lui arrive » écrit Mutations.
Dans les débats sur l’actualité, dans diverses tribunes, ce sont des accusations, des révélations tonitruantes, des démentis, des étonnements et toutes sortes de réactions qui s’amoncellent sur « l’affaire » Fonkam Azu’u à tel point que l’éventualité de sa démission de ses nouvelles fonctions est de plus en plus évoquée. En parlant ainsi de Samuel Fonkam Azu’u, en bien ou en mal, dans les médias, les bars et les quartiers, sa crédibilité ne fait que se ramollir. Sous d’autres cieux, l'intéressé se serait déjà déchargé de ses fonctions. Mais à force de résister, alors même que l’opinion attend les résultats des enquêtes qu’ont ouvertes la police, il ne fait que s’exposer aux curiosités d’une presse qui cherche à en savoir davantage sur son passé. Et sans aucun doute, à « tirer » comme on dit dans le jargon de la presse.

mercredi 14 janvier 2009

ELECAM : Le commonwealth prend position!

Dans un communiqué, l'organisation exprime ses réticences sur la nomination des membres de la commission électorale du Cameroun


Sanctions et menaces de sanctions internationales pèsent sur le Cameroun depuis la nomination des membres de Elections Cameroon (Elecam). La raison étant que les membres nommés par le président Paul Biya sont notoirement connus pour être les militants de son parti, le rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), parti au pouvoir. Après ces nominations sévèrement critiquées par la presse et l’opinion publique, l’organisation intergouvernementale multilatérale, Commonwealth, a position pour émettre quelques réserves par rapport au casting du chef de l’Etat camerounais.

Dans un communiqué signé de Lord Avebury, présenté comme le président du groupe de campagne pour le Cameroun, celui-ci s’indignait notamment de la qualité des douze membres nommés par le président Paul Biya dans le conseil électoral de Elecam. Il faisait remarquer que cinq des douze membres sont des cadres du Rdpc (Dorothy Limunga Njeuma, Cécile Bomba Nkolo, Fonkam Samuel Azu'u, Jules Mana Nschwangele, Abdoulaye Babale), que l'un d'eux (Thomas Ejake Mbonda) est " un ancien gouverneur Rdpc ", que Elie Mbonda est un cadre de la Fondation Chantal Biya alors que Justin Ebanga Ewodo est un ancien membre de l'Onel " qui a démontré son incapacité à conduire le processus électoral ". Lord Avebury recommandait ainsi la suspension des subventions prévues par le Commonwealth pour la mise en place de la commission électorale. Il a visiblement été entendu car,le commonwealth vient de suspendre son appui financier d’un montant de 15 millions d’euros (destiné à la mise en place des organismes déconcentrés de Elections Cameroon (Elecam), le nouvel organe «indépendant» en charge des scrutins au Cameroun.


Dans un communiqué signé ce mardi 12 Janvier 2009, le Commonwealth demande au président Paul Biya de reconsidérer ces nominations par une liste équilibrée. En clair, il est demandé au président camerounais de constituer une liste composée des personnalités qui n’affichent pas une appartenance politique notoire ou alors de panacher, dans une nouvelle liste, les membres de Elections Cameroon en y injectant à la fois des membres de son parti et les membres de l’opposition.
En outre, Le Commonwealth s’émeut des accusations portées contre le président du Conseil électoral d’Elecam, Fonkam Samuel Azu’u, également secrétaire général adjoint de l’Assemblée nationale qui aurait signé des ordres de mission "frauduleux" au nom de cette institution contre de l’argent, en faveur de jeunes Camerounais désirant aller poursuivre leurs études au Etats-Unis.
Paul Biya va t-il « reconsidérer » la liste des membres du conseil électoral d’Elections Cameroon ainsi que le suggère le Commonwealth ? Difficile de le penser si l’on considère qu’il n’a jamais été un homme qui cède à la pression et se laisse dicter ses décisions. Surtout lorsque l’acte qu’il est amené est fortement lié à son avenir politique. L’union européenne va t-elle aussi suspendre ses subventions pour la mise en place de Elecam ? L’on devrait le savoir dans les prochains jours.

L’organisation des élections présidentielles, à laquelle pourrait participer Paul Biya qui a fait réviser la constitution camerounaise, pour lever le verrou de la limitation des mandats présidentiels, échéance majeure pour la commission électorale controversée, semble en tout cas la toile de fond de tout le débat autour de Elecam. Et Paul Biya le sait sans doute. Sa réaction face à ces considérations internationales devrait permettre de lire ses intentions : se risquer à un bras de fer avec les partenaires internationaux pour assurer sa survie politique au-delà de l’élection présidentielle de 2011 ou rebrousser chemin pour mettre en place une commission électorale crédible qui pourrait lui être fatale s’il venait à décider de briguer un nouveau mandat après les 29 ans de pouvoir qu’il aura passé à la tête du Cameroun.

Fermeture du cinéma Abbia: Catastrophe du 7ème art au Cameroun

Le glas des salles de cinéma est en train de sonner. Révélant au grand jour l’un des problèmes majeurs du cinéma au Cameroun

Façade principale du cinéma Abbia à Yaoundé

Le cinéma Abbia a été scellé hier. "Pour cause de loyers impayés" a t-on appris auprès de certaines indiscrétions. Le directeur de cette salle de cinéma, M. Fotso se trouverait actuellement hors de la ville. Mais, son retour ne devrait rien changer à la situation. Le cinéma Abbia ayant subi de plein fouet une crise qui couve depuis l’avènement des technologies de l’information et de la communication.
Les habitués du cinéma Abbia le savent. Cette salle ne faisait plus courir les foules. Même pendant les Ecrans Noirs, moment intense de célébration de créativité et de l’excellence cinématographiques. Les raisons de cette déchéance sont pourtant connues. Les « avant-premières » n’ont plus leur sens. Il est devenu facile de télécharger des films sur Internet et de les visionner avant qu’elles ne soient même diffuser en « avant-première ». En outre, les cinéphiles se plaignent de la cherté des tickets d’accès dans les salles de cinéma. Il faut parfois débourser entre 1500 et 2500 Francs Cfa pour regarder certains films. Ce qui n’est pas vraiment coûteux mais, la propagation des disques vidéos n’a pas facilité les choses. Dans les marchés, le cinéphile peut facilement se procurer un VCD (Vidéo Compact Disc) à 1000 Francs et un DVD (Digital Vidéo Disc) à 1500 Francs.

Dans un tel contexte, aller dans une salle de cinéma n’a plus toute son importance. En outre, l'avènement des chaînes de télévision étrangères à travers le câble offre désormais la possibilité aux cinéphiles d’avoir, sans se déplacer, les meilleures sorties françaises, américaines et même africaines. Il devient donc très accessoire aux cinéphiles les plus enjouées de se rendre dans les salles de cinéma.

Mais si la responsabilité de cette situation incombe à la fois, aux pirates qui bradent les productions cinématographiques, aux nouvelles technologies qui font concurrence aux canaux traditionnels de diffusion des œuvres cinématographiques. Il convient aussi aux autres acteurs de prendre leur responsabilité pour éviter la mort du cinéma. D’abord aux opérateurs du secteur à qui, il revient de formuler des stratégies innovantes, susceptibles d’attirer les foules. Il revient aussi au public d’aider à l’évolution du cinéma en se rendant dans les salles de spectacle. Il revient enfin aux autorités en charge de la culture de subventionner ce secteur pour l’aider à survivre aux mutations de notre siècle. L’urgence d’une telle mobilisation est non seulement évidente, mais elle devient urgente. Il y a tant de personnes concernées par la production et la diffusion cinématographiques que sa disparition pourrait affecter.

En attendant, on constate simplement que Yaoundé vient de perdre sa dernière salle de cinéma alors que le 7ème art se porte de plus en plus mal au Cameroun.

lundi 12 janvier 2009

ELECAM : La presse charge la commission électorale


La plupart des journaux considère que cette structure est politiquement colorée et donc inapte à organiser des élections transparentes

La nomination des membres d’"Elections Cameroon" était très attendue. Surtout qu’elle a donné, ainsi que le rappelle l’hebdomadaire BEBELA, à « deux années de tractations, de marchandages et de pressions qui ont tenu en haleine tout le pays ». Cette nomination est finalement intervenue le 30 Décembre dernier. Dans le secret des amitiés du Président de la République. C’est ce que fait savoir BEBELA qui écrit : « De source proche de ses services, le 30 novembre dernier, au palais de l’Unité, le chef de l’Etat, entouré de Jean Foumane Akame, son conseiller aux affaires juridiques et de Martin Belinga Eboutou, son conseiller spécial, aurait passé plus d’une heure et demi dans son bureau pour concocter la liste des membres d’Elecam ». Et quelle liste ! « L’on est allé sortir des retraités de leurs repos pour les soumettre à des épreuves stressantes » fait remarquer AURORE PLUS. « Tous les membres sont des membres convaincus du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), le parti au pouvoir » constate le journal AURORE PLUS. Et Hilaire Kamga, membre de la société société civile, cité par AURORE PLUS affirme « M. Biya a crée un comité ad hoc au comité central du Rdpc ; un comité ad hoc qu’il appelle pompeusement Elecam ». Le Rdpc, « le parti dont il est, incontestablement, le président national et le candidat naturel » note BEBELA. « Aucun des noms proposés par les autres acteurs de la scène politique nationale n’a obtenu la moindre attention » ajoute le journal d’Henriette Ekwé. Quelle crédibilité pour les membres s’interroge AURORE PLUS alors même que, ainsi que le mentionne BEBELA, citant l’article 13 de la loi portant création, organisation et fonctionnement d’Elections Cameroon, « les fonctions de Président et de vice-président et de membre du conseil électoral sont incompatibles avec les fonctions ou la qualité de membre d’un parti politique ». Même si lesdits membres ont démissionné de leur parti, le Rdpc, les journaux que nous avons parcourus doutent de leur capacité à s’affranchir de la « tutelle » du parti. Vis-à-vis de Paul Biya, BEBELA mentionne que « tous lui sont redevables ».

Pour certains journaux, la nomination des membres d’Elecam est un signal clair que vient d’émettre Paul Biya en ce qui concerne ses intentions politiques. « N’obéissant qu’à son projet politique en 2011, le chef de l’Etat a donné ‘un coup d’arrêt’ aux rêves ‘fous’ de quelques illuminés » qui osaient croire qu’il se souciait des organisations transparentes au Cameroun. Insistant sur ce qu’il croit percevoir des intentions du chef de l’Etat, BEBELA martèle : « Paul Biya a enfin constitué son équipe pour assurer sa réélection en 2011. Tout le monde a compris : Paul Biya manœuvre pour rester un peu plus dans ses fonctions ». Une idée qu’appuie « un observateur averti de la scène politique » cité par AURORE PLUS analyse : « une fois de plus, le Président de la République vient de nous démontrer qu’il sera le candidat du Rdpc aux élections présidentielles de 2011 pour le simple fait qu’il n’a pas écouté la voix du peuple souverain sur la modification de la constitution, il a engagé par le premier ministre, chef du gouvernement, des consultations qui pour le moment, démontrent la flagornerie politique et enfin il nomme une équipe constituée à 100 % des militants de son parti. A qui croyez-vous que ces gens puissent rendre compte si ce n’est au président de la République ? L’on n’est pas loin des soulèvements politiques avec cette autre forfaiture ».

L’hebdomadaire L’ANECDOTE veut tout de même croire qu’Elecam pourra conquérir son indépendance. Le journal rappelle que « l’indépendance d’esprit ne se décrète pas » et que « l’indépendance se conquiert et ne se concède pas ». Pour AURORE PLUS, « il revient aux 12 membres du conseil électoral de défendre la leur » même si plane sur leurs têtes, note L’ANECDOTE, « le limogeage par celui qui les a nommés ». Mais au-delà de cette question d’indépendance d’esprit, L’ANECDOTE se demande si Elecam dispose des moyens nécessaires pour mener à bien la tâche qui lui a été confiée. « L’institution ne dispose encore d’aucune organisation matérielle à même de servir de garantie » écrit ce journal. En outre peut-on lire, « il faudra un démembrement dans au moins chaque commune », « procéder à un recrutement massif d’au moins 50 000 employés temporaires ». Autant d’hypothèques et bien d’autres qui « grèvent la mise en route » d’Elections Cameroon selon le même journal.Elecam vient à peine de naître qu’il subit déjà les foudres de la critique médiatique mais, ainsi que conclut AURORE PLUS, « l’on attend de voir cette nouvelle équipe à l’œuvre »… « même s’il n’y a rien que l’on peut en tirer »

Rétrospective : les grandes dates de l'année 2008


Retour sur les dates qui ont marqué l'actualité

1er Janvier: Augmentation des prix des bières et de certaines boissons gazeuses de la Société anonyme des Brasseries du Cameroun

15 Janvier: Le gouverneur du Littoral interdit toutes manifestations publiques dans sa circonscription territoriale

19 Janvier: Le décret N° 2008/29 porte nomination des responsables au ministère des finances parmi lesquels Laurent Nkodo (Dg des Impôts), Edoa Didier Laurent (Dg du Budget), Mme Libom li Liken (Dg des Douanes) et Elung Paul Che (Dg du Trésor et de la Coopération financière et monétaire)

21 Janvier: Révocation du magistrat de 3e grade Biko’o Fouman Denise Chantal épouse Zang III

25 Janvier: Emmanuel Etoundi Oyono est nommé directeur de la Maetur. Christophe Eken remplace Njuimo Monthé à la Chambre de Commerce

29 Janvier: Jean Marcel Mounoume Dayas est promu directeur général du Port autonome de Douala (PAD) à la suite conseil d’administration extraordinaire du PAD

10 Février: Les Lions Indomptables échouent en finale de la 26ème coupe d’Afrique des Nations face à l’Egypte

19 Février: Cinq chefs de mission diplomatique sont nommés pour représenter le Cameroun au Japon, en Russie, en RDC, en Ethiopie et en Belgique21 Février: Fermeture de Equinoxe Tv

25, 26,27 28 Février: Une grève des transporteurs se transporte en émeutes. Plusieurs villes du pays sont embrasées par les revendications populaires

28 Février: Le chef de l’Etat réagit face à l’onde de choc déstabilisatrice qui traverse le pays. Une déclaration marquée du sceau de la fermeté où l’on retiendra la fameuse expression « apprentis sorciers »

7 Mars: Conseil ministériel de crise au palais de l’Unité. Le président de la République annonce quelques mesures : exonération des droits de douane, import sur certains produits de première nécessité de grande consommation, augmentation de 15% des salaires des fonctionnaires, revalorisation de 20% de leur indemnité de logement.

12 Mars: Arrestation de Paulin Abono Moapamb

15 Mars: 11 étudiants camerounais meurent aux larges de Conakry en Guinée

31 Mars: Interpellation de Urbain Olanguena Awono et Polycarpe Abah Abah9 Avril: Lapiro de Mbanga est mis sous mandat de dépôt

10 Avril: L’assemblée nationale adopte le projet de loi portant modification de la loi constitutionnelle N° 04/1996 sur la révision de la constitution du

2 Juin 19727 Mai: Arrestation de Zaccheus Forjindam

19 Mai: Une forte rumeur circule à Yaoundé. Elle annonce le remplacement de Rémy Ze Meka au ministère de la Défense par Pascal Mani

20 Mai: Remise de peines des émeutes de Février en commutation des peines des personnes définitivement condamnées

31 Mai: Samuel Eto’o Fils, Idriss Carlos Kameni et Thomas Nkono agressent des journalistes au Yaoundé Hilton Hôtel après une conférence de presse boycottée par les hommes de média9 Juin: Des assaillants attaquent une embarcation camerounaise dans la péninsule de Bakassi. Bilan : 11 morts parmi lesquels, le sous-préfet de Kombo à Bedimo

24-25 Juin: Tenue à Yaoundé de la 8è conférence des chefs d’Etat de la Cemac

26 Juin: Le salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) passe à 28 216 Francs Cfa

29 Juin: Tentative d’évasion à la prison centrale de Douala, 15 morts18 Juillet: Le président de la République préside le conseil supérieur de la magistrature. 4 magistrats sont traduits devant le conseil de discipline

11 Juillet: Joseph Edou et André Boto’o à Ngon sont condamnés à 40 ans de prison1er Août: Mise aux arrêts de Jean Marie Atangana Mebara
14 Août: Rétrocession totale de la souveraineté de la presqu’île de Bakassi au Cameroun. L’événement a lieu à Calabar. La partie camerounaise est représentée par Maurice Kamto

15 Août: Françoise Mbango remporte pour la deuxième fois consécutive, la médaille d’or olympique du triple saut. Avec un bond de 15 mètres 39, elle établit un nouveau record olympique

20 Août: Incendie à la prison principale de New Bell à Douala. Bilan : 10 morts

5 Septembre: Paul Biya intervient à la tribune des Nations Unies lors de la 63ème assemblée générale de l’Onu

19 Septembre: Tentative du Lieutenant Luc Emane de soustraire la mallette du chef de l’Etat28 Septembre: Des pirates armés attaquent trois banques à Limbé et font un mort

7 Octobre: Enlèvement du colonel équato-guinéen Cipriano Nguema Mba

15 Octobre: Paul Biya assiste au 12ème sommet de la Francophonie au Canada

31 Octobre: Prises d’otages aux larges des Bakassi : 6 Français, 1 Sénégalais, 2 Camerounais et 1 Tunisien retenus en captivité

11 Novembre: Libération des otages du navire Bourbon

12 Novembre: Les Provinces deviennent les Régions

13 Novembre: L’inspecteur de police Hervé Mapuro est criblé de balles au domicile du commandant d’escadron Emile Mbankoui

14 Novembre: Chantal Biya est nommée ambassadrice de Bonne Volonté de l’Unesco

16 Novembre: Coton Sport de Garoua perd la finale de la Champions League face aux Egyptiens de Al Ahly du Caire

16-20 Novembre: Premiers jeux nationaux au Cameroun12 Décembre: Les Lions militaires sont sacrés champions d’Afrique12 Décembre: Le chef de l’Etat instruit la mise sur pied d’un jury spécial devant porter les quotas des ressortissants nordistes à l’Ecole Normale Supérieure de Maroua à 60 %30 Décembre: Mise en place d’Elecam avec la nomination des conseillers et du président du conseil

31 Décembre: Paul Biya s’adresse à la Nation et prononce le fameux « Aide-toi et le Ciel t’aidera »

jeudi 8 janvier 2009

RDC: La rébellion du CNDP se fissure

Un combat au sommet oppose les généraux Laurent Nkunda et Bosco Ntaganda

Bosco Ntaganda et Laurent Nkunda

Des graves divisions se cristallisent depuis quelques jours au sein du congrès national pour la défense du peuple (Cndp), la rébellion armée qui sévit dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Laurent Nkunda, le leader du Cndp, mouvement rebelle tutsie, est contesté par des éléments de son propre camp. Lundi 5 Janvier dernier, un porte-parole du principal commandant militaire du mouvement, le général Bosco Ntaganda, a annoncé, sur les ondes de la bristish broadcasting corporation (Bbc), la décision de l’état-major militaire, de destituer le général Laurent Nkunda de la tête du mouvement pour « mauvaise gouvernance ». Ce à quoi une faction du mouvement rebelle s’oppose. « Le général Bosco Ntaganda n'a pas la capacité de destituer le président Laurent Nkunda. Le CNDP demeure un mouvement et une armée unis » a déclaré à l’agence de presse Reuters, le colonel Sultani Makenga, responsable militaire adjoint du groupe.

République démocratique du Congo

Même si le porte-parole politique du CNDP Bertrand Bismwa affirme que l’annonce du général Bosco Ntaganda n’a aucun impact sur la structure dirigeante du Cndp, l’on ne peut s’empêcher de constater que l’unité du mouvement rebelle en pâtit. Serait-ce un moyen pour le général Ntaganda de contester l’intention du Cndp d’engager de nouveau des discussions avec le pouvoir de Kinshasa ? La question n’est pas à exclure ce d’autant plus que des pourparlers entre les rebelles et le gouvernement reprennent ce mercredi à Nairobi avec les médiateurs des Nations unies et de l'Union africaine. Ceci, dans le sens de trouver une résolution à la crise qui secoue la province du Nord-Kivu dans l’Est du pays contrôlée majoritairement par la rébellion.

Pour rappel, le CNDP dit défendre la minorité tutsie en RDC contre la persécution du gouvernement et les milices hutues du Rwanda voisin. Le général Bosco Ntaganda a rejoint la rébellion du Cndp en 2006 pour combattre aux côtés de Laurent Nkunda. Devenu chef militaire du Cndp, Ntaganda a toujours bénéficié de la confiance et de la protection de Laurent Nkunda qui a refusé jusqu'à présent de le remettre aux Congolais ou aux autorités internationales, demandant des preuves de ses crimes de guerre. Ntanganda ayant été accusé d'avoir recruté des enfants de moins de 15 ans pour participer au conflit interethnique dans la région de l'Ituri, dans l'est de la RDC.
Est-ce le signal d’un éclatement annoncé de la rébellion ? Les prochains jours devraient permettre d’y voir plus clair.

mardi 6 janvier 2009

Alucam: Raphaël Titi Manyaka prend sa retraite

Il laisse son fauteuil à Alain Malong qui assure l’intérim de la direction générale

Raphaël Titi Manyaka, Ex DG d'Alucam (depuis 1994)

Dans un contexte où la jouissance des privilèges et des honneurs est de règle, le départ volontaire d’un haut responsable dans une administration est presque toujours un événement. C’est le cas de Raphaël Titi Manyaka qui a décidé de se retirer de la compagnie Alucam. A en croire le quotidien gouvernemental Cameroon Tribune de ce jour, celui-ci n’est plus directeur général de la compagnie camerounaise d'aluminium (Alucam) depuis le 1er Janvier 2009. « Il a quitté ses fonctions pour prendre une retraite bien méritée » indique Cameroon Tribune. Il s’agit donc d’une décision volontaire de la part du désormais ex directeur général. Un fait rare au Cameroun. Surtout qu’il s’agit d’une des plus importantes sociétés installées au Cameroun (Alucam représente à elle seule à plus de 7% de la production industrielle du Cameroun).

Raphaël Titi Manyaka entre donc dans la lignée des hauts responsables camerounais qui considèrent la retraite non pas comme une sanction, mais comme un moment crucial dans la vie d’un employé qui aura œuvré pour son pays, son gouvernement ou son entreprise, et qui doit prendre du repos. Sauf si, est-on tenté d’interpréter en pareille circonstance, cette retraite n’était qu’un ressort pour lui permettre de s’élancer vers une carrière politique ou administrative encore plus élevée. Quoiqu’il en soit Raphaêl Titi Manyaka n’est plus directeur général d’Alucam.

Directeur général depuis 1994, il a passé plus de 30 ans dans la société Alucam. Il a gravi presque tous les échelons de la hiérarchie du groupe au Cameroun. Il laisse son fauteuil à Alain Malong qui assure l’intérim de la direction générale en attendant la désignation d’un nouveau directeur général par le conseil d’administration.

Plateforme d'Alucam, Edéa

Quand à Alucam, c’est une longue expérience qui a été la sienne au Cameroun. Elle a célébrée en 2008, son cinquantième anniversaire dans notre pays. Nationalisée à partir de 1958, soit à deux ans de l'accès à l'indépendance du Cameroun, Alucam a beaucoup contribué à la structuration du tissu industriel camerounais. Au plus fort de la crise économique qui frappe le Cameroun au début des années 1980, l'essentiel des actions de l'entreprise passeront sous l'escarcelle de Rio Tinto Alcan, actionnaire majoritaire de l'heure. Mais l’histoire de cette société débute plus loin, au début des années 50. Les jalons d'Alucam sont jetés en 1952 par Pechiney, principal opérateur d'un consortium international d'industriels qui exploite, à partir de 1960, les gisements de bauxite de Fria en Guinée Conakry. De 1952 à 1958, Alucam est une usine française d'outre-mer placée sous la responsabilité de Raoul de Vitry, président, et d’André Castex, directeur d'usine.

A ce jour, Alucam s'efforce à produire annuellement entre 90 000 à 100 000 tonnes d'aluminium dont les 2/3 sont exportés et le reste mis à la disposition de ses principales succursales que sont Socatral et Alucam, quand la fourniture de l'énergie n'est pas interrompue.

Foly Dirane: Une vie au service de la jeunesse camerounaise

Animateur vedette de télévision, il a vu sortir de "son moule" nombreux talents


Foly Dirane

Il voulait devenir avocat. Mais, avec les observations d’un «aîné», il fait le constat que l’éloquence et la persuasion d’un avocat ne suffisent pas à gagner une procédure judiciaire dans un tribunal. « Il faut monnayer » lui dit alors cet aîné. Aux portes du Diplôme d’Etudes Universitaires Générales (DEUG) en Droit, il lâche prise. Son rêve s’effondre. C’est désormais vers l’enseignement qu’il se tourne. C’est sans doute l’envie de toujours partager son expérience avec la jeunesse qui l’y pousse. Il enseigne donc à Sainte Beuve à Bagangté et à l’Integ à Douala. Parallèlement, il est animateur en free-lance. C’est d’ailleurs au cours de l’une de ses prestations en tant qu’animateur qu’il fait la rencontre de Eric Chinje, journaliste émérite à la Cameroon Radio and Television (Crtv) qui lui demande s’il souhaite travailler à la Crtv. C’est ainsi qu’il fait son entrée en 1987 à la télévision nationale où son talent d’animateur se révèle au grand public.


Animateur Vedette
"Dance Cameroon Dance" est sans aucun doute l’émission qui lui a ouvert les portes de la célébrité. L’émission de 30 minutes est un concours de danse opposant 3 couples et arbitré par un jury composé de 3 membres. Si la vulgarisation des danses camerounaises et étrangères est l’idée de fond qui sous-tend la création de l’émission, la Crtv découvre un animateur au talent certain. Fait exceptionnel, il se voit confié en moins de 3 mois, 3 émissions d’animation. En plus de Dance Cameroon Dance, il anime désormais Cocktail aux Décibels et Inter-collèges. Avec du succès au rendez-vous. Au grand regret de ses détracteurs, celui qui est directeur général de la Crtv d’alors, Gervais Mendo Ze le désigne présentateur de l’émission V comme Vedette. C’est d’ailleurs à lui qu’on doit le nom de l’émission. A « Vedettes de la musique » qui était proposé comme titre de l’émission, il substitue « V comme Vedette ». Un choix qui remporte l’adhésion des principaux responsables de la structure. Son style, son tempérament, sa personnalité aux antennes séduisent indéniablement. Son talent et sa renommée finissent par dépasser les frontières de la Crtv et du triangle national. Il reçoit l’épi d’or d’animation en 1990 et le prix de l’Excellence Africaine en 1994. L’année suivante, il est fait Baobab de la communication.

Il accumule les sollicitations de sa hiérarchie qui a trouvé en lui, la perle rare de l’animation. Music Train, Grand Sport, Le Quizz du Succès, Tam-Tam Week-end, Le Millionnaire et Nous Nous King sont quelques programmes qu’il rencontre sur le chemin de son ascension professionnel. Il rafle la mise. A l’émission Délire, il s’impose comme l’indéboulonnable patron. Tant et si bien que son visage et sa voix semblent désormais liés à ce programme de variétés musicales de 60 minutes qu’il anime sans relâche depuis 17 ans. C’est dans cette dernière émission qu’il participe activement à la formation de plusieurs jeunes qui font encore aujourd’hui, les belles heures de l’art et des médias.

Je m’occupe avec joie de ceux qui vont gouverner demain
Foly Dirane


Jeune dans l’âme, il a longtemps œuvré aux côtés de la jeunesse de son pays. Après avoir enseigné et partagé ses connaissances avec certains élèves des villes de Banganté et Douala, Foly Dirane n’a jamais manqué une occasion de promouvoir les jeunes. Dans l’émission V comme Vedette, lors d’une édition, il crée un intermède pour donner sa chance à Ntu Finga alors totalement inconnu. Ce dernier se révèlera plus tard comme l’un des humoristes les plus connus et sollicités du Cameroun. C’est surtout dans l’émission Délire qui va se produire une trentaine de jeunes qui s’expriment à ce jour sur la scène nationale et internationale. Pasticheurs entraînés et sélectionnés par Foly Dirane, plusieurs jeunes incarnent à grand renfort de chorégraphies souvent originales, leurs stars préférées de la chanson. Foly les encourage à créer leurs propres œuvres en leur inculquant des valeurs de discipline artistique, de présence scénique et de perfection du Play back. De cette « école » sortiront plusieurs noms de la chanson camerounaise parmi lesquels, Jacky Biho (qui devient plus tard son épouse), Kris Badd, Guy Manu, Junior Sengard, Ange Bagnia, Claisse Valéry, Soul, Eric Marlou. C’est aussi le cas des groupes de Ragga, Dirane Posse, Union Force, Natural Dc, Apolypse et bien d’autres. Délire est aussi l’occasion pour Foly de mettre sur pied un groupe de jeune extrêmement soudé dont le concours est indispensable pour la préparation et l’enregistrement de l’émission. Il s’agit des Mercenaires Rouges à qui Foly enseigne les rudiments de l’animation tout en leur inculquant un sens aigu des responsabilités, de l’organisation et de la discipline. Parmi ces Mercenaires Rouges, il y a eu Marc Onana, Jean Olivier Owona (J.O.O), Gervais Meyomesse (Gervy), Manga Lazare, Achille Bindzi, Cyrille Ottou, Marc Onana. Picksso Black et Serges Eyezoa sont quelques autres figures de l’espace médiatique qui doivent sans aucun doute, une certaine reconnaissance à Tafen Adrien. Mais, globalement, c’est dans le milieu musical qu’il a beaucoup œuvré. « Je compte une trentaine d’artistes qui ont sorti au moins un album » se satisfait Foly Dirane qui se demande aussi si « même la grande Star Académie » en a fait autant. Ashley Stéphanie, la nouvelle « bombe » de la musique camerounaise et Nadine Patricia Mengue, animatrice à 3A Télésud en France sont également quelques unes de ses fiertés. C’est en effet grâce à Foly Dirane que Nadine Patricia a pu, pour la toute première fois, parler sur les micros de la FM 94.


Kris Bad et June, révélation de l'émission "Délire"

Ennemi de la "pédérastie sectaire"

Foly Dirane s’est en tout cas illustré comme un formateur des jeunes. « Je m’occupe de ceux qui vont gouverner le Cameroun demain » confie avec joie Foly Dirane. Pour lui, cet investissement mérite une reconnaissance de l’Etat. « Je ne veux pas de postes. J’espère juste qu’on va m’appuyer dans ce que je fais et organiser une cérémonie en l’honneur de ce que j’ai fait pour la jeunesse de mon pays » fait-il savoir.

Il se passe rarement une édition de l’émission Délire sans que Foly Dirane ne mette en garde les jeunes contre une forme d’homosexualité qui a cours au Cameroun. « Vous devez savoir qu’au Cameroun, ce n’est pas vraiment l’homosexualité telle qu’elle se vit en Europe. C’est l’homosexualité alimentaire. C’est ce que j’appelle la pédérastie sectaire » explique ce pourfendeur de la pratique homosexuelle. Son combat est, dit-il, d’abord motivé par le respect de la loi. Il n’hésite pas à brandir une ordonnance (article 348 bis du code pénal) signé de l’ère du président Ahmadou Ahidjo qui interdit cette pratique. L’autre argument qu’il oppose à cette pratique, c’est qu’elle est imposée comme condition sine qua non par des groupes magico-sectaires aux jeunes pour réussir dans la société. « Il s’agit d’une secte qui a choisi comme moyen de domination, l’homosexualité. Cette secte a de l’argent et du pouvoir et elle veut obliger tous les jeunes camerounais à y entrer » explique t-il. Ce que Foly Dirane redoute le plus, c’est la médiocrité régnante qui tend à s’imposer avec cette pratique. Des personnes médiocres sont propulsées à des postes de responsabilité « par la voie annale » dénonce t-il. « Ces gens là combattent tous ceux qui sont en dessous d’eux et qui sont pourtant plus compétents » déclare t-il. Foly Dirane ne manque jamais une occasion de déterrer la hache de guerre contre « la pédérastie sectaire ». En 2001, dans sa chanson Les Mouches, il fustige la pratique. Plus grave, il provoque un véritable tollé dans la salle du Hilton Hôtel, lors d’une cérémonie de remise des prix par l’association Camer Foundation. Devant un parterre de diplomates et de hautes personnalités de la République, il prononce cette phrase choc et mémorable : « L’anusocratie ne doit pas prendre le pas sur la méritocratie ». Une véritable déclaration de guerre qui ne lui a pas valu beaucoup d’amitiés. Mais, l’homme est resté ferme et déterminé.

Foly Dirane

Musicien, comédien, scénariste et réalisateur

S’il est beaucoup plus connu comme animateur télé, Foly Dirane endosse plusieurs casquettes. Musicien, il a commis 3 albums : Différences en 1988, Crise de Foly en 1998 et Yéyé Yo en 2002. Fruits d’un travail littéraire profond, ses chansons s’illustrent par un alignement de rimes qui rendent agréables ses textes et leur donnent une tonalité assez originale. Ce qui ne dilue en rien le sens et la profondeur de ses messages. Dans La Fille du Saré, il démontre que l’une des caractéristiques des femmes du Nord Cameroun est leur attachement aux bijoux. Musicien engagé, il dénonce abondamment dans ses chances, des maux aussi variés que l’exploitation abusive des ressources forestières (Forêts aux abois), l’homosexualité (Les Mouches), la corruption (La Magouille). Il dédie cette dernière chanson à Garga Haman Adji qualifié de « chasseur de baleines » pour avoir mené un combat contre les actes de corruption dans les hautes sphères de l’Etat
Foly Dirane a aussi fait des classes dans la comédie. En fait, il s’agit là d’une passion qui date de 1979. Une passion qui s’est déclenchée dans une salle de cinéma. Au soir de sa décision de renoncer au métier d’avocat, il visionne le film « Grease », comédie musicale dont l’acteur principal est John Travolta. Profondément marqué par le film, il décide d’embrasser la carrière de scénariste. Il écrit alors Makossa Fever, scénario resté dans les tiroirs depuis sa gestation. Il est aussi scénariste et réalisateur de Amour amère, un feuilleton de 4 épisodes de 26 minutes chacun. « La diffusion de ce feuilleton dépend de l’Unesco » précise Foly Dirane. En ce moment, il travaille sur un autre feuilleton intitulé Pratiques Mystiques dont 13 épisodes de 26 minutes ont été entièrement rédigés. Il compte dans ses tiroirs pas moins de cinq scénarii en attente de diffusion. Si ces scénarii ne sont pas diffusés, ce n’est certainement pas parce qu’ils manquent de consistance. D’ailleurs, les prix Westdeutscher Rundfunk de Cologne, Matila en 2000 et 2007 démontrent à suffisance l’immense talent du scénariste.

Entre l’écriture des scénarii, des chansons et l’animation de ses émissions à la Crtv, Foly Dirane continue de promouvoir les jeunes artistes qui se confient à la lui. En attendant bien sûr une consécration à la hauteur du travail accompli pour la jeunesse camerounaise. A coup sûr, Foly Dirane a encore des choses à donner à d’autres jeunes qui se bousculent aux portes de la musique et des médias. Dans l’espoir de devenir comme un certain Kris Badd ou Nadine Patricia dont les noms résonnent désormais bien au-delà du triangle national.