lundi 12 janvier 2009

ELECAM : La presse charge la commission électorale


La plupart des journaux considère que cette structure est politiquement colorée et donc inapte à organiser des élections transparentes

La nomination des membres d’"Elections Cameroon" était très attendue. Surtout qu’elle a donné, ainsi que le rappelle l’hebdomadaire BEBELA, à « deux années de tractations, de marchandages et de pressions qui ont tenu en haleine tout le pays ». Cette nomination est finalement intervenue le 30 Décembre dernier. Dans le secret des amitiés du Président de la République. C’est ce que fait savoir BEBELA qui écrit : « De source proche de ses services, le 30 novembre dernier, au palais de l’Unité, le chef de l’Etat, entouré de Jean Foumane Akame, son conseiller aux affaires juridiques et de Martin Belinga Eboutou, son conseiller spécial, aurait passé plus d’une heure et demi dans son bureau pour concocter la liste des membres d’Elecam ». Et quelle liste ! « L’on est allé sortir des retraités de leurs repos pour les soumettre à des épreuves stressantes » fait remarquer AURORE PLUS. « Tous les membres sont des membres convaincus du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (Rdpc), le parti au pouvoir » constate le journal AURORE PLUS. Et Hilaire Kamga, membre de la société société civile, cité par AURORE PLUS affirme « M. Biya a crée un comité ad hoc au comité central du Rdpc ; un comité ad hoc qu’il appelle pompeusement Elecam ». Le Rdpc, « le parti dont il est, incontestablement, le président national et le candidat naturel » note BEBELA. « Aucun des noms proposés par les autres acteurs de la scène politique nationale n’a obtenu la moindre attention » ajoute le journal d’Henriette Ekwé. Quelle crédibilité pour les membres s’interroge AURORE PLUS alors même que, ainsi que le mentionne BEBELA, citant l’article 13 de la loi portant création, organisation et fonctionnement d’Elections Cameroon, « les fonctions de Président et de vice-président et de membre du conseil électoral sont incompatibles avec les fonctions ou la qualité de membre d’un parti politique ». Même si lesdits membres ont démissionné de leur parti, le Rdpc, les journaux que nous avons parcourus doutent de leur capacité à s’affranchir de la « tutelle » du parti. Vis-à-vis de Paul Biya, BEBELA mentionne que « tous lui sont redevables ».

Pour certains journaux, la nomination des membres d’Elecam est un signal clair que vient d’émettre Paul Biya en ce qui concerne ses intentions politiques. « N’obéissant qu’à son projet politique en 2011, le chef de l’Etat a donné ‘un coup d’arrêt’ aux rêves ‘fous’ de quelques illuminés » qui osaient croire qu’il se souciait des organisations transparentes au Cameroun. Insistant sur ce qu’il croit percevoir des intentions du chef de l’Etat, BEBELA martèle : « Paul Biya a enfin constitué son équipe pour assurer sa réélection en 2011. Tout le monde a compris : Paul Biya manœuvre pour rester un peu plus dans ses fonctions ». Une idée qu’appuie « un observateur averti de la scène politique » cité par AURORE PLUS analyse : « une fois de plus, le Président de la République vient de nous démontrer qu’il sera le candidat du Rdpc aux élections présidentielles de 2011 pour le simple fait qu’il n’a pas écouté la voix du peuple souverain sur la modification de la constitution, il a engagé par le premier ministre, chef du gouvernement, des consultations qui pour le moment, démontrent la flagornerie politique et enfin il nomme une équipe constituée à 100 % des militants de son parti. A qui croyez-vous que ces gens puissent rendre compte si ce n’est au président de la République ? L’on n’est pas loin des soulèvements politiques avec cette autre forfaiture ».

L’hebdomadaire L’ANECDOTE veut tout de même croire qu’Elecam pourra conquérir son indépendance. Le journal rappelle que « l’indépendance d’esprit ne se décrète pas » et que « l’indépendance se conquiert et ne se concède pas ». Pour AURORE PLUS, « il revient aux 12 membres du conseil électoral de défendre la leur » même si plane sur leurs têtes, note L’ANECDOTE, « le limogeage par celui qui les a nommés ». Mais au-delà de cette question d’indépendance d’esprit, L’ANECDOTE se demande si Elecam dispose des moyens nécessaires pour mener à bien la tâche qui lui a été confiée. « L’institution ne dispose encore d’aucune organisation matérielle à même de servir de garantie » écrit ce journal. En outre peut-on lire, « il faudra un démembrement dans au moins chaque commune », « procéder à un recrutement massif d’au moins 50 000 employés temporaires ». Autant d’hypothèques et bien d’autres qui « grèvent la mise en route » d’Elections Cameroon selon le même journal.Elecam vient à peine de naître qu’il subit déjà les foudres de la critique médiatique mais, ainsi que conclut AURORE PLUS, « l’on attend de voir cette nouvelle équipe à l’œuvre »… « même s’il n’y a rien que l’on peut en tirer »

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